mercredi 23 novembre 2005
John Franklin Bardin (1916-1981) Auteur à la biographie plutôt succincte. Personnage mystérieux à souhait à cause du peu que l'on sait de lui et à cause de ce que l'on devine ou croit deviner de lui en le lisant. Il a écrit une dizaine de romans, dont trois (ceux réédités chez Joelle Losfeld) sont des classiques du policier : La mort en gros sabots (The deadly percheron) , Le Diable l'emporte (Devil take the blue-tail fly ) et Qui veut la peau de Philip Banter ? (The last of Philip Banter). Je traduis de l'anglais son point de vue, exprimé en une citation souvent reprise : "Il y a un seul mobile à l'écriture d'un roman : être publié et lu. Selon moi, il n'y a aucune différence entre le roman à énigmes et le roman. La seule différence qui vaille, c'est celle qui existe entre les bons et les mauvais livres. Un bon livre emmène le lecteur dans un autre monde d'expérience ; il est en soi une expérience. Un mauvais livre, à moins que le style soit vraiment indigent, soutient l'attitude intransigeante du lecteur, qui consiste à ne pas tenter d'expérimenter un nouveau monde. Eu égard au fait qu'il y a des criminels, des psychopathes et des sociopathes dans tous mes romans, on peut dire que mes romans sont des thrillers psychologiques." Qui veut la peau de Philip Banter ? Un bon roman policier, peut-être le moins bon des trois, mais néanmoins un roman que tout amateur du genre aura plaisir à lire, et que les autres savoureront tout autant. Philip Banter est le héros ; il est marié sans passion à une femme, qui n'a guère d'épaisseur et qui entretient une relation trouble avec son père. Elle choisi pour époux le héros à la place d'un autre prétendant, Jeremy, qui est un ami du couple. Philip Banter est plutôt un anti-héros qu'un héros. Il est banal, mène une vie tout aussi banale et n'aspire à rien de bien extraordinaire. Par bien des aspects, il ressemble aux privés que l'on trouve dans certains romans américains : ennui, femmes et alcool sont le résumé de sa vie. Il collectionne donc les femmes par désoeuvrement et son épouse est complaisante, jusqu'à un certain point. Un matin, sur son bureau, il trouve une confession signée de son nom et censée relater les événements qui vont se passer le lendemain, bien que ladite confession soit écrite au passé. Etrange, n'est-ce pas ? Ce qui est plus étrange est que les événements prévus commencent à se produire le jour dit, bien que Philip Banter fasse tout pour éviter le déroulement des faits. Qui peut ainsi prévoir ce qu'il va faire le lendemain au point de l'écrire noir sur blanc ? Est-il fou et l'auteur de cette confession (et des suivantes, 3 au total) ou bien quelqu'un cherche-t-il à lui nuire, voire pire ? C'est à cette question que ce roman s'efforce de répondre. La réponse se tient en dernière page et elle n'a pas nécessairement l'allure qu'on pourrait lui prêter par avance. Le roman se lit d'une traite. L'écriture est fluide, tranchante, sans éléments superfétatoires, mais très soignée. Le procédé est chirurgical. La fin m'a un peu déçue mais j'estime grandement le roman.

Les roses du Pays d'Hiver

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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