mardi 11 avril 2006
Avant de refermer provisoirement mon album new yorkais - car je reverrai New York, si Dieu le veut ! [étrange d'invoquer systématiquement une puissance en laquelle je ne crois pas...] -, je recopie ici, mes impressions d'avant, je colle l'image que je me faisais de New York, avant qu'elle ne me fasse son numéro de strip-tease, avant d'éplucher la grosse pomme (une granny smith à mon avis, eu égard au goût qui demeure sur la pointe de ma langue).



Paris, 27 mars 2006, 21h30.
Un de mes morts a treize ans. Un de ces jours, je vais devenir si vieille que je serai la mère de mon enfance. Non, je crèverai avant. J'ai pas le coeur pour durer. Concupiscente. New York, deux syllabes qui m'ont toujours fait tressauter. Peut-être à cause de Sinatra. Sûrement à cause des films des années 50, mais aussi ceux de Woody Allen. Evidemment à cause de Céline in Journey to the end of the night

et d'Auster. L'Amérique a toujours été pour moi un rêve défendu, la porte d'un imaginaire fermé à clef, pour cause d'impuissance. J'étais attachée à mon enfance ; un corsaire à son épave. C'est sale, petit, pauvre et puant. Les odeurs, j'ai jamais supporté depuis. Je reconnais la pestilence du pauvre à dix kilomètres et je me taille. Pas sain pour mes bronches. Faut respirer chic. Voir my Zola et le vieux qui crève sous un escalier dans L'Assommoir. On le retrouve tout vert. Il pue. J'ai pué. J'arrête la conjugaison ici. La misère et ses fragments de beau, l'honnêteté des gens modestes : mon oeil ! Le luxe est une dépravation moins dommageable que celle du manque. New York dépasse mon imagination. Je ne sais pas à quoi m'attendre. Je suis un peu effrayée parce que je crois être une ville à la taille des dieux, une ville à la verticale, "une ville debout", un symbole de l'hubris. Et je connais la leçon première des Grecs à ce sujet. Niveau lycée. Faut dire que le Grec ne s'enseignait qu'en seconde à mon époque. La démesure est punie. toujours. Récemment, j'ai rêvé que la ville m'étouffait et me brisait entre ses gratte-ciel. Je me suis réveillée, la gorge serrée. Un raccord à la Hitchcock, lorsqu'Eva Marie-Saint est retenue par la main de Cary Grant et que le plan suivant nous montre les deux héros dans la couchette d'un train. J'ai le vertige : penser New York et ne pas la connaître. Peur et attrait. L'un dans l'autre. Et, au sein de cette frayeur, il demeure place pour la passion. J'en suis convaincue. New York est une boîte de conserve, dans laquelle loge une mythologie qui m'est personnelle. Elle me contient et je la contiens. Certains des traits de cette mythologie sont des clichés, mais j'ai le sentiment d'aller au-devant d'une vieille dame austère, droite, divine et impatiente. New York est un réflexe. J'y associe les noms suivants : Scorsese, Woody Allen, les taxis, la danger, le jazz, l'aventure, le glamour, l'appartement de Julia R. et la maison de Paul A., Helene Hanff,
des tas de livres. Et bientôt, par hasard, Hugo et Stevenson, car ils seront mes deux compagnons de voyage. Au sein de tout ceci se tient le Moleskine sur lequel je berce et balance ces pensées banales au moyen d'un stylo à plume (encre violette depuis quelques années déjà) en argent, acheté à Venise, l'an passé. Parler est une condamnation : tout dire, comme chez le psychanalyste (où je n'ai jamais mis les pieds). La mémoire charrie pépites et ordures. Avant qu'il ne soit trop tard, je suis crispée [Blogger a mangé la fin de mon message ! Un comble. Je reviens dès que possible...]

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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