mercredi 14 juin 2006
Steve McQueen et Dustin Hoffman dirigés par le réalisateur de Patton et de La Planète des singes (le premier film, le meilleur, mais j'adore ce genre de films), Franklin J. Schaffner. Le film est une adaptation du livre de Henri Charrière, qui connut grand succès à l'époque. C'est en partie une histoire véridique.
Un homme (nommé Papillon, conformément à celui qui est tatoué sur son torse), vraisemblablement innocent, est condamné au bagne, en Guyane, sans le moindre espoir de revenir en France métropolitaine. Etre condamné au bagne, c'est pire que la peine de mort, puisque quarante pour cent des condamnés meurent avant la première année.
L'émotion est souvent muette. Je serais bien en peine d'apporter des éléments de réflexion quant à ce film, qui vous fauche ras le coeur et l'esprit.
Je livre cet extrait vidéo.
McQueen a sauvé la vie de Dustin Hoffman et, par conséquent, il est envoyé en isolation pendant deux ans (me semble-t-il). La ration alimentaire est insuffisante. Le but est précis et construit, une invention diabolique : briser la conscience du prisonnier. Quelques mètres carrés et un abîme de silence. Hoffman lui fait envoyer des noix de coco afin qu'il survive. Hélas, cet acte de bonté héroïque est découvert et McQueen sommé de dénoncer l'expéditeur - ce qui conduirait ce dernier au même sort que lui. Or, Hoffman paraît moins en état de supporter ce supplice. Il ne peut s'y résoudre et est condamné à l'obscurité totale. Même Robinson sur son île ne connut pas cette solitude, qui est celle du néant absolu, bien que dans sa volonté de ne pas perdre sa raison et ses forces, il nous rappelle ce héros classique, et notamment celui que Tournier pense et décrit, dans son très philosophique Vendredi ou les limbes du Pacifique. Il demeure dans son silence mais, au bord de l'agonie, il se décide à livrer le nom de son ami. Mais il s'en révèle incapable.
Le film est très éprouvant (la violence de certaines scènes m'a heurtée : McQueen se nourrissant de cafards, la guillotine, la violence quotidienne...), bien que flamboyant et parfois poétique, comme la scène de la dernière évasion, qui constitue la dernière séquence du film. L'adieu des deux amis, McQueen et Hoffman, est sublime.
Avant d'être le récit d'une folle évasion, avant d'être la peinture d'un caractère hors du commun, ce film célèbre une amitié extraordinaire. 

Les roses du Pays d'Hiver

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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