dimanche 1 janvier 2006

J'ai décidé, en ce lieu, de créer des vignettes pour les films que je visionne. Le principe est simple : faire une ou deux captures d'écran du film, afin de fixer la ou les scènes qui m'ont le plus émue, plu, touchée... Ce film de Cukor, qui date de 1957, est un régal. Gene Kelly, tour à tour, mutin, goujat, désinvolte, amoureux, un peu fourbe ou sincère, et un trio de filles légères et graves à la fois, pour qui l'amour doit être "comme un soufflé et non comme un pudding" nous présente trois versions d'une histoire, dont aucune n'est tout à fait vraie ou tout à fait fausse. Le clin d'oeil final est très plaisant (Cf. la pancarte : Où est la vérité ?) et ménage, jusqu'à la dernière seconde un certain suspense. J'aime les pirouettes. C'est la figure dans laquelle aucun faux pas n'est permis. La scène que je retiendrai en mémoire est celle où Gene Kelly fait son numéro avec sa girl (Mitzi Gaynor) préférée (celle qui lui résiste) dans un décor qui, tout d'abord, semble peint et se révèle, au fur et à mesure, tout à fait matériel. Ce faux trompe-l'oeil, qui en est un véritable, est un paradoxe comme je les aime.
"Il est permis de se demander, et même de demander aux autres, pourquoi un homme qui a vécu comme un cochon a le désir de ne pas mourir comme un chien." "Mon existence est une campagne triste où il pleut toujours." "Les femmes sont universellement persudées que "tout leur est dû". Cette croyance est dans leur nature comme le triangle est inscrit dans la circonférence qu'il détermine."
"L'effroyable translation "de l'utérus au sépulcre" qu'on est convenu d'appeler cette vie comblée de misères, de deuils, de mensonges, de déceptions, de trahisons, de puanteurs et de catastrophes." 
Léon Bloy 
  Un auteur immense. Son roman, Le désespéré, est presque de la même eau que Voyage au bout de la nuit de Céline. J' ai toujours trouvé réconfort et jouissance auprès de ceux qui ne me mentent pas. Voici la raison pour laquelle j'aime les auteurs qui écrivent avec leur sang et leur bile.

L’habitude est rassurante. Ordinairement, j’entame toujours un livre par ses dernières pages. Pourquoi, n’est-ce pas, s’aventurer sans précautions et risquer d’évitables déceptions ? De même, dans la glace au rhum et aux raisins, je dévore d’abord tous les raisins incrustés. C’est ce que je préfère. Le seul commencement possible pour moi est le meilleur. La vie est trop courte pour risquer de la mal finir, car qui sait si ce que nous prenons pour des débuts ne sont pas déjà les dernières moments ? Les premières pages d’un livre à lire ou à écrire sont le moment le plus excitant et le plus flatteur pour mon imagination. Entre tous les préliminaires que l’on s’invente dans une existence, c’est celui-là qui a ma faveur. N’importe quoi peut arriver. Tout est encore possible, et le possible est une idée fascinante et inépuisable. Puis, à mesure que l’on avance, les espoirs diminuent, et la laideur reprend ses droits. Ça ressemble à la vie, en plus bref, mais ce n’est pas moins douloureux. Quand le livre est gâché, c’est une vie en concentré de ratée. Quand le roman est touché par la grâce, cela ne vaut guère mieux, de toute façon, puisque la laideur à la longue a toujours raison, et la réalité avec elle. J’aimerais écrire un roman, mais il est trop tard pour imaginer et je dois me contenter de la vérité. Cette résignation ne m’était jamais arrivée.

Au sujet de son adaptation du roman de Thackeray, Barry Lyndon, Kubrick nous dit ceci : "C'est une tragédie. Le mélodrame, lui, utilise tous les problèmes et les catastrophes car, finalement, le monde est un lieu de justice. Mais la tragédie, qui essaie de présenter la vie de façon plus honnête et plus proche de la réalité que ne le fait le mélodrame, vous laisse un sentiment de désolation." "Donner une image fausse du monde n'a d'intérêt que si vous faites du pur divertissement." Cette opinion lucide de deux genres littéraires (ou cinématographiques) ne peut être contrebattue que par l'idée que la tragédie elle-même distribue un certain ordre et, partant, une certaine justice dont les principes, certes, nous échappent peut-être. Kubrick aurait de préférence aimé porter à l'écran, le chef-d'oeuvre de Thackeray, La foire aux vanités, mais il était conscient de l'impossibilité de représenter en 3 heures l'immensité de ce roman. Quoi qu'il en soit, son film est une pure merveille, une réussite esthétique indépassable, qui masque parfois l'émotion transmise par les personnages. Thackeray est un de mes romanciers préférés et, avec la Foire aux vanités, il a presque réussi à supplanter Dickens dans mon coeur, tant son ironie mordante m'a irradiée. Ne lui fait défaut que l'effervescence d'une imagination bien née, comme celle que possède le père de David Copperfield.

Les roses du Pays d'Hiver

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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