samedi 29 juillet 2006
Cindy Sherman au Jeu de Paume, exposition du 16 mai au 03 septembre 2006. Je n'ai qu'une très lacunaire éducation en matière d'art contemporain. Et, très honnêtement, je ne sais qu'aimer ou haïr lorsqu'il s'agit d'art. Je crois bien que tous mes discours ne sont que fausseté car ils n'existent que pour justifier un penchant, une inclinaison viscérale, qui n'ont que l'instinct pour raison. Je pourrais reprendre ce fragment kantien de La faculté de juger, "L'Analytique du beau", mais je crains de ne pas trouver un meilleur point d'appui pour exprimer ce qui relève davantage d'une brutalité de l'émotion que d'un raisonnement ordonné. Par conséquent, je ne possède guère d'aptitudes pour parler de cette artiste que je considère pourtant comme tout à fait exceptionnelle. Tour à tour modèle, photographe (presque peintre lorsqu'elle reprend à son compte thèmes, lumière et composition des Maîtres anciens), cinéaste, elle a la particularité de ne mettre en scène qu'un objet : elle-même, avec la distance inquiétante d'un moi devenu étranger et protéiforme. Toujours autre sans cesser de modifier et de magnifier cette altérité, jusqu'au point de rupture : dans la grimace simiesque du clown ou la dislocation d'un double, d'un pantin. Héroïne hitchcockienne, façon Marnie,

dans la ville ou dans une chambre d'hôtel, pin-up agressive, ménagère prenant la pose, stéréotypes divers, abritant tous les personnages d'un muder mystery, clown à la Stephen King (dans Ça),
poupée déglinguée, obscène et plastique,
Cindy Sherman n'a pas de visage propre car elle les possède tous, les composant parfois au moyen de prothèses. La plupart de ses oeuvres ne s'affichent pas sous des titres personnels ; mais elles sont regroupées en séries et ma préférée est celle qui a pour thème les contes de fées. Cindy Sherman propose alors sa série la plus effrayante, morbide et fascinante. Putréfaction. Cadavres. Etrangetés. Perdition. Le cauchemar sous la verdeur du conte. Cindy Sherman est une sorcière. L'univers des frères Grimm lui donne l'air qu'il lui faut. Et ce n'est pas pour rien...
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La Mare au Diable
Vidéo envoyée par misshollygolightly

« Oui, mon garçon, dit-elle, c'est ici la Mare au Diable. C'est un mauvais endroit, et il ne faut pas en approcher sans jeter trois pierres dedans de la main gauche, en faisant le signe de la croix de la main droite : ça éloigne les esprits. Autrement il arrive des malheurs à ceux qui en font le tour. - Je ne vous parle pas de ça, dit Germain en s'approchant d'elle et en criant à tue-tête : n'avez-vous pas vu passer dans le bois une fille et un enfant ? - Oui, dit la vieille, il s'est noyé un petit enfant ! Germain frémit de la tête aux pieds ; mais heureusement, la vieille ajouta : - Il y a bien longtemps de ça ; en mémoire de l'accident on y avait planté une belle croix ; mais, par une belle nuit de grand orage, les mauvais esprits l'ont jetée dans l'eau. Oui, mon garçon, dit-elle, c'est ici la Mare au Diable. C'est un mauvais endroit, et il ne faut pas en approcher sans jeter trois pierres dedans de la main gauche, en faisant le signe de la croix de la main droite : ça éloigne les esprits. Autrement il arrive des malheurs à ceux qui en font le tour - Je ne vous parle pas de ça, dit Germain en s'approchant d'elle et en criant à tue-tête : N'avez-vous pas vu passer dans le bois une fille et un enfant ? - Oui, dit la vieille, il s'est noyé un petit enfant ! Germain frémit de la tête aux pieds ; mais heureusement, la vieille ajouta : - Il y a bien longtemps de ça ; en mémoire de l'accident on y avait planté une belle croix ; mais, par une belle nuit de grand orage, les mauvais esprits l'ont jetée dans l'eau. On peut en voir encore un bout. Si quelqu'un avait le malheur de s'arrêter ici la nuit, il serait bien sûr de ne pouvoir jamais en sortir avant le jour Il aurait beau marcher, il pourrait faire deux cents lieues dans le bois et se retrouver toujours à la même place. On peut en voir encore un bout. Si quelqu'un avait le malheur de s'arrêter ici la nuit, il serait bien sûr de ne pouvoir jamais en sortir avant le jour Il aurait beau marcher, il pourrait faire deux cents lieues dans le bois et se retrouver toujours à la même place. » Chapitre XIV
En route vers la Mare au Diable Vidéo envoyée par misshollygolightly
Enfant des alentours de Nohant, je ne suis pas une grande admiratrice de la "bonne dame"... Mais j'ai décidé d'entamer une révision de son procès, où je l'avais condamnée. Le coeur de Musset m'était trop cher pour que je ne lui fisse pas payer très cher les tourments du poète.

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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