mardi 8 mai 2007

Ce billet est le second acte du précédent et de sa suite sur mon site internet.
Il y a deux heures à peine, par la magie d'internet et des beaux esprit (des spectres ?) qui l'animent, Andrew Birkin me transmettait la transcription anglaise (peu de gens peuvent déchiffrer l'écriture de Jamie, moi la première, et Andrew a des yeux de lynx) d'une lettre de James Matthew Barrie à la mère de Rupert Buxton. J'étais en larmes en la lisant. Mille mercis, très cher Andrew, noble âme.
Ce que vous lirez est resté 86 ans dans un tiroir... Le temps est aboli, un instant précieux, au bord d'une tombe.
Traduction maladroite et rapide de votre servante, Holly aka C.-A. F., ci-dessous ou sur mon site.

Adelphi Terrace House,

Le 31 mai 1921,

Chère Lady Buxton,

Je viens de lire à l'instant votre très aimable lettre, mais je n'ai pas cessé de beaucoup penser à vous depuis le 19 et je me sentais douloureusement triste pour vous. Je suis heureux que vous ayez une fille. Michael était un fils et une fille pour moi ; tout ce que j'ai fait ces dix dernières années n'était rien d'autre qu'être à la fois un père et une mère pour lui. Je m'occupais beaucoup trop de lui, mais les circonstances de nos deux vies, peut-être, peuvent justifier cela. J'aimerais être, de temps en temps, autorisé à rencontrer la soeur de Rupert, formulant l'espoir qu'elle pourrait à la longue me considérer comme un ami. Je pense que je connaissais Rupert plus intimement que vous ne connaissiez Michael. Il n'y aucune matière précise sur laquelle je puisse prétendre être très informé, mais j'en sais plus au sujet des garçons que n'importe qui d'autre. L'une de mes grandes ambitions pour Michael était qu'il nouât une amitié profonde avec un garçon digne de lui. Cela mit du temps à advenir. En effet, bien qu'il éprouvât un attachement chaleureux pour quelques rares garçons à Eton, lien prolongé à Oxford ou ailleurs, Rupert était le seul grand ami de sa vie. Il m'a souvent parlé de cela, parfois pendant des heures, jusque tard dans la nuit, recommençant la discussion même après avoir été au lit. La dernière lettre que j'ai reçue de lui, le jour où ils sont morts, était largement consacrée à votre fils. Rupert me traitait très différemment des divers amis de mes garçons. Ils étaient toujours polis mais me tenaient à l'écart - comme une personne d'une autre génération -, tandis que lui considérait comme allant de soi que l'ami de Michael devait être aussi le mien. Michael me connaissait, ma personne et mes manières, mieux que quiconque, et était amusé plus qu'il n'est possible de le dire de la façon dont Rupert me prenait en main. Je n'oublierai jamais la jubilation avec laquelle il me raconta qu'un jour Rupert était sur le point de m'inviter à un dîner en tête à tête et combien j'espérais que Rupert me ferait cette proposition, puis comment il la fit et vint à moi. J'étais très fier qu'il me considérât ainsi et Michael savait que j'appréciais cette attitude. J'ose dire que ces deux-là ont ri sous cape à cette occasion, car ils pouvaient être tous les deux très joyeux, même si aucun d'eux ne faisait face à la vie avec légèreté. Ils étaient ou follement joyeux ou très sérieux quand ils marchaient, ensemble, vers Sandford.

Ma profonde compassion à la mère de Rupert et à son entourage.

Très sincèrement,

J.M. Barrie.
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