vendredi 11 avril 2008
Dernière petite note, certainement, avant mon départ dans les ténébreuses et romantiques landes anglaises.
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Même si Philip Pullman est, à mes yeux, un homme un peu décevant (eu égard aux hautes attentes - illégitimes, sans doute - que j'avais formulées à son égard, à la lecture de son oeuvre), par un manque de courage certain, je ne le dépossède pas tout à fait de mon estime.
Pire, je continue à le lire avec la même fièvre qui s'empara de moi lorsque je lus pour la première fois His Dark Materials.
Mais l'écrivain mériterait d'être un meilleur homme. Il suffit pour s'en convaincre de regarder la triste et si médiocre adaptation du premier tome de son oeuvre, His Dark Materials, et ce malgré la belle prestation d'actrice de Nicole Kidman, plus que parfaite en Mrs. Coulter - "cruelle et séductrice en même temps", comme l'explique Pullman dans la vidéo que je propose à la fin du billet. Ou encore suffit-il de lire ses réponses embarrassées lorsque lui sont posées des questions dérangeantes de ce genre : pourquoi a-t-il laissé gommer tout l'aspect assez violemment (avec raison, mais encore faut-il comprendre la position complexe de Pullman sur ce sujet ) anti-religieux de son histoire dans le premier film ?
Ne pas se sentir responsable de ce que l'on fait de votre livre me paraît une réponse tout à fait contestable et coupable. Mais c'est son droit, bien entendu.
M. Pullman est donc un tantinet pleutre (ou dévoué au dieu Money ?) et aveugle (envers son oeuvre, envers certains auteurs dont il veut tellement se démarquer, J. M. Barrie, par exemple, qu'il n'a pas compris).
Malgré ces réserves qui concernent davantage l'homme que l'écrivain, même si le premier est le père du second, j'ai acheté son dernier livre, par fidélité et admiration sans faille à sa trilogie, qui demeure l'une des oeuvres qui ont beaucoup compté pour moi ces dernières années. Je le lirai bientôt. Pour l'heure, je vous livre le contexte.
Ce petit livre, Il était une fois dans les royaumes du Nord, dont la traduction française paraîtra en septembre, s'inscrit dans la lignée du précédent, écrit dans un esprit comparable. Je soupçonne un peu l'auteur de vouloir faire patienter les lecteurs de la première heure (dont je suis), qui attendent son "Livre de la poussière" depuis de longues années.
Cet objet, car il s'agit davantage d'un objet ludique que d'un livre, n'apporte rien à son oeuvre, mais il fera certainement plaisir à certains. A moi, peut-être.
A me lire, on pourrait croire que je boude mon plaisir et mon intérêt. Tel n'est pas le cas. Je ne le crois vraiment pas. Je suis ne pas devenue un vieux bonnet de nuit troué. Je ressens simplement une certaine tristesse devant l'incapacité d'un écrivain, qui possède des idées originales, une ferme culture parfaitement assimilée et solidifiée en lui, et un indubitable et assez rare don de conteur, de pousuivre une oeuvre au lieu de courir le cachet et l'interview parfois facile.
A-t-il perdu tout sens de la pudeur et du respect envers son travail littéraire ?
M. Pullman, sauf votre respect, je crois que vous vous égarez, et je suis la première à le regretter. J'espère que vos errements ne vous empêcheront pas d'écrire ce livre que j'imaginais magistral et dont le fantôme nous sépare.
Ce livre-ci, une nouvelle, nous raconte une rencontre, la première entre Lee Scoresby et Iorek. Je vous en rendrai compte bientôt.
Je laisse la parole à son auteur. Dans un entretien, ma foi vraiment intéressant, puisqu'il déborde du simple cadre d'une promotion, il nous explique, entre autres choses, où il en est de la rédaction du Livre de la poussière et de son sujet et il est amusant que Pullman nous parle de Cendrillon, encore un point commun de plus avec mon cher Barrie, qu'il déteste...
Sa conception de l'innocence, du passage de l'enfance à l'âge adulte, du pouvoir de la religion ou du mythe m'importent beaucoup, même s'il me paraît ne pas prendre assez en compte, explicitement j'entends, une dimension essentielle de l'enfance : l'innocence n'existe pas pour l'enfant ; ce qu'il appelle ici "cet état de grâce" est simplement le regard adulte que nous portons sur des êtres qui n'éprouveront jamais ce sentiment, qui ne le peuvent, sinon... ils perdraient cette innocence. Je crois que la "poussière", cette substance qui matérialise, en quelque sorte, la possibilité du péché dit cette ambiguïté, ce paradoxe.

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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