Puisque indirectement Peter Falk était présent dans le billet précédent et dans un souci de lier au maximum chacun de ces billets
(Dans un ordre d’idées comparables, Columbo, inspiré à la fois du Père Brown de Chesterton et du Petrovitch de Dostoiëvski (Crime et Châtiment) dissimule son intelligence prodigieuse avec des ustensiles : son imperméable fripé, sa vieille voiture étrangère, sa femme, son chien, ses petites questions, ses anecdotes quelconques.)
je ne résiste pas à dire un mot de ce film que j'ai découvert, il y a quelques jours (alors qu'il orne depuis longtemps un angle de ma bibliothèque), The Brink's job

de William Friedkin. Le film relate, sur un ton qui hésite constamment entre la comédie parodique et le film de genre, le plus grand casse du siècle. Ce balancement indécis est cause d'une légère frustration du spectateur, car le film manque assurément de fermeté dans la ligne directrice. Rien n'est réellement développé jusqu'à ses conséquences ultimes et la fin prend au dépourvu. Le film n'est pas flatté par l'intelligence et la rigueur du scénario. Il demeure pourtant un film plaisant.
Nous sommes très loin du film noir. Si vous vous attendez à ressentir des émotions comparables à celles que provoque Du rififi chez les hommes de Jules Dassin, vous serez marris.
Le film s'inspire d'une histoire véridique. Une bande de guignolos très sympathiques et tout aussi maladroits vivotent de gentils larcins (ils ne sont pas dangereux). Le "cerveau" de la bande, est Tony Pino (Peter Falk dans un registre inverse de celui de l'indémodable inspecteur Columbo y révèle, comme chez Wenders, son talent de comédien, souvent masqué par son identification avec l'homme à l'imperméable, devenu son double). Il s'aperçoit que la Brink n'est absolument pas une forteresse et que la "dame" peut être prise en un clin d'oeil, presque sans efforts. Il monte un coup avec ses associés et le tour (l'argent) est dans le sac ! Mais est-ce aussi simple au final ?
Le film offre quelques beaux instants et trois ou quatre citations humoristiques.
Je retiendrai cet homme qui se flatte d'avoir été volé par l'un des auteurs du coup d'éclat...