mercredi 2 novembre 2005


Le dernier film de Woody Allen ne ressemble pas tellement à un film de Woody Allen. La plupart du temps, il suffit de quelques minutes pour se sentir guidé par la main de ce cinéaste que j'admire, pour se retrouver dans les lieux familiers de ses films, pour reconnaître un certain ton qui lui est propre, tout ce qui constitue peut-être ce qu'on nomme un style, pour ne pas dire le style.
Les premières images du film nous donnent à penser ce qui constituera la métaphore du film tout entier : une balle de tennis qui heurte le filet et qui peut soit retomber soit passer de l'autre côté, ce que Woody Allen nomme la chance. le film s'achèvera d'ailleurs, afin que la boucle soit bouclée, sur le lancer raté d'un bijou dans la Tamise. Le présupposé du film est immoral - et Woody allen ne fera (quasiment) aucune concession - mais plutôt lucide : ce qui gouverne nos vies, c'est le hasard, la chance, plutôt que le talent ou une quelconque raison supérieure des choses. Le thème est métaphysique et le jugement était déjà celui de Schopenhauer : la raison du monde, son fondement, est lui-même sans fondement (grundlos).
Je ne retiendrai qu'une image de ce film, dans le premier quart d'heure : le jeune arriviste, qui est le héros de ce conte cruel, tient un exemplaire de Crime et châtiment (titre qui préfigure le double assassinat qu'il va commettre, bien que le seul châtiment qu'il subira sera celui de sa conscience), puis le troque contre le Cambridge companion to Dostoievskii, ce qui montre à la fois son désir de savoir, mais surtout de briller, de faire illusion. Tout est dit, ou presque, sur ce personnage avec une économie de moyen remarquable.

Un très bon film de Woody Allen aux accents chabroliens.

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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