lundi 28 septembre 2009
{Note du 26 décembre 2011 : suite à la destruction de mon compte Picasa, je n'ai pu restaurer les captures d'écran qui illustraient ce billet et celles, bien rares, qui furent retrouvées ne le furent pas dans leur taille originelle...}
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"Hottoytoy*" ! ai-je envie de m'exclamer, ne serait-ce que pour goûter à ce mot, encore et encore.
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"Hottoytoy*" ! ai-je envie de m'exclamer, ne serait-ce que pour goûter à ce mot, encore et encore.
Et pourquoi ne pas dire, avec mon odieux accent, très vite, pour le plaisir de la sonorité ou de l'association des idées, ces expressions élégamment démodées auxquelles le film fait la part belle : "shove in your clutch" (casse-toi !) , "patch my pantywaist" (ça alors !), "squirrel fever" (cela me rappelle certains dessins animés de Tex Avery quand les personnages perdent totalement pied ; l'expression indique la folie), "corn right off the cob" (quelque chose de vraiment "corny", à savoir une blague éculée, par exemple) et "sucker for succotash"(quelqu'un qui aime les vieilles blagues) ?
Aujourd'hui, à l'occasion d'une nouvelle séance de cinéma improvisée dans mon bureau, il y a quelques jours, je vous présente un de mes films préférés, une délicieuse comédie à la sauce Howard Hawks et Billy Wilder, comme on n'en fera jamais plus, hélas ! Howard Hawks a réalisé ce film, Ball of Fire, et Billy Wilder en avait écrit l'histoire (alors intitulée From A to Z), en allemand, alors qu'il vivait à Paris. Plus tard, Thomas Monroe l'aida à américaniser le propos. Le résultat ? Un excellent film dans son registre, une gemme, le type même de film qui me rend heureuse et qui me donne envie de vivre. Rien de moins.
Dans ce livre passionnant - en tout cas, il l'est pour qui s'intéresse à Billy Wilder et est friand d'anecdotes - mais un peu aigre, Conversations avec Billy Wilder, on peut lire quelques passages (pp.167-168) concernant Ball of Fire.
Wilder me plaît infiniment en tant que cinéaste ; l'homme me semble moins sympathique à lire ses entretiens, et c'est une déception (mineure) pour (l'enfant en) moi. Mais il était à la fin de sa vie et la vieillesse n'est pas toujours tendre à l'égard des souvenirs, puisque les souvenirs sont en quelque sorte le seul avenir du dernier âge. Il semble notamment éprouver un certain ressentiment à l'égard de Hawks, avec qui il n'est pas très aimable, même si la critique est parfois subtile ou n'ose pas s'exprimer tout à fait. Le propos est quelque peu inélégant, pour ne pas dire mesquin, et c'est coutumier de l'homme qui se présente, sans néanmoins se dévoiler, dans ce livre - je pense à certaine page où est évoquée l'avarice supposée et un peu exagérée de MON Cary Grant (qui n'accepta aucun de ses films, mais tourna dans plusieurs films de Hawks)... Tout se passe comme si Wilder ne pouvait jamais dire une chose tendre sans la contrepartie du fiel. Est-ce bien ce que l'on nomme avoir le sens des nuances ? J'en manque cruellement, dit-on. Est-ce ce qui donne cette saveur aigre-douce à nombre de ses films ?
À le lire, Wilder ne doit rien du tout à Hawks (mais il était caché dans les cintres à observer sa direction pendant tout le tournage du film !) et ne reconnaît comme influence que Lubitsch (ce qu'on ne lui reprochera pas).
Hawks, esprit vif, certainement un peu escroc et improvisateur, a suggéré à ses deux coscénaristes, qui ne parvenaient pas à lui rendre un scénario, "en état de marche" d'écrire en songeant à Blanche-Neige et les sept nains et c'est ainsi que Wilder a pu se dépêtrer d'un scénario qui patinait.
C'est en effet, en quelque sorte, une réécriture de Blanche-Neige et les sept nains, une version pour adultes, zébrée de sous-entendus croquignolets, sexuels, qui contournent malicieusement le code Hays, une histoire où le Prince charmant est une jeune danseuse avec des jambes interminables et la princesse vierge, endormie, un Gary Cooper (le huitième professeur) qui vit dans la lune entouré de sept nains, qui ne sont pas nains, mais de charmants vieux, caractérisés chacun par un trait distinctif assez plaisant (j'adore "Timide" qui raconte comment il ne déflora pas sa jeune épouse).
Cependant, Wilder estime que "Ce n'était pas un très bon film... (...) Ce n'était pas mal. C'était beaucoup mieux quand c'était nouveau, quand cela se situait en Allemagne. Je pouvais aborder un peu plus profondément les diverses questions que les gens abordaient. Les professeurs travaillent tous ensemble, c'est très bête de les mettre sous le même toit, chacun écrivant sur son sujet, l'histoire ou la géographie. C'était idiot et puis il y avait tellement de faiblesses. Je ne sais pas. Je ne l'aimais pas, c'est tout. Mais j'ai écrit ça en Allemagne et je l'ai vendu ici, à Goldwyn. Gary Cooper. Barbara Stanwyck." Il me semble que Wilder n'aime pas le film simplement parce qu'il ne l'a pas filmé lui-même - ce qui peut se comprendre... Ses arguments n'en sont pas, c'est une évidence. Quelles faiblesses ? Ou bien suis-je aveuglée, comme le prétend mon ami américain, James, par mon amour du cinéma américain, juste parce qu'il est américain et porteur de presque tous mes fantasmes cinéphiliques ? Non, décidément, je ne crois pas...
J'aime un film lorsqu'il donne de l'inspiration à mon existence. Ici, en écoutant les dialogues, je me plais à rêver d'être aussi brillante (et un peu chipie) dans la vie réelle. Mais ne nous leurrons pas, il faut le physique de l'emploi. L'insolence, cette sorte d'insolence très sexuée, n'est plaisante que dans la bouche et les gestes d'une très jolie fille. Uniquement. Et c'est ainsi que Sugarpuss est brillante,
là où d'autres seraient certainement vulgaires.Il est certain que l'on doit avoir envie de mordre dans cette pomme-là... quand on est un homme ou que l'on aime les femmes...
Ceux qui ont de l'esprit, un sens de l'à-propos, sont ceux que j'admire le plus (M. Golightly, tu es le plus fort dans ce domaine) : l'intelligence, lorsqu'elle n'est jamais mise au service du rire, est une faculté perdue. Il y a quelque chose d'un peu criminel à ne pas savoir rire et faire rire. J'aime assez la citation de Barrie à cet égard :
"Tout le monde peut écrire des livres mais savez-vous remuer les oreilles?"
Le propos du film est celui-ci, en creux.
D'aucuns pensent qu'avoir de l'esprit (le Witz allemand) est une qualité superficielle, et c'est ainsi qu'un (génial) Guitry fut et est encore (trois soupirs) méprisé ou sous-estimé par les fats et soi-disant intellectuels (rares sont les universitaires qui ne le méprisent pas ; on leur pardonne tant ils en manquent... de ça aussi...). Avoir de l'esprit, c'est la plus grande des politesses, en certaines occasions tragiques, et l'élégance suprême jour après jour, une générosité à l'égard de ses contemporains ; c'est également avoir une sorte de septième sens, le tact. Avoir de l'esprit, c'est avoir une conduite esthétique et morale dans la vie quotidienne. On devrait mettre au bagne ceux qui ne nous font jamais rire et qui refusent cette expression.
Si vous n'avez jamais lu cette étude de Freud** (dont il est question dans le film à propos d'un acte manqué...), vous avez raté une autre occasion de vous réjouir.
Bien évidemment, Freud fait preuve de beaucoup d'esprit dans cet essai ; c'eût été un comble d'en manquer, vous l'avouerez. Je vous signale aussi l'excellent livre de mon "maître" philosophe:
Le seul professeur (de faculté aussi bien que de lycée ou de collège) qui m'ait jamais fait mourir de rire et, probablement, le seul que je regretterai jamais. D'où mon refus catégorique de devenir professeur, afin de ne pas grossir les rangs des médiocres. On est fatalement médiocre, et décevant, dans ce genre de profession, quand on n'est pas exceptionnel. En effet, ils sont très rares ceux qui allient la puissance intellectuelle qui officie dans le raisonnement logique, l'abstraction la plus aiguë et le maniement ou la construction du concept et ceux qui sont capables de condenser toutes ces facultés de l'esprit pour faire de l'esprit, dans l'instant éphémère, pour une tournure, pour un bon mot ou une réplique qui sont comme l'expression d'une perfection ou la "suradéquation" du sujet à une situation donnée, ou plus exactement qui miment la création d'un instant parfait en étant détenteur, en acte, de cet esprit. Le sens du kairos, ni plus ni moins. C'est un art de vivre et une fulgurance de la pensée qui ne s'apprennent pas. Et ne me parlez pas de pédagogie ou je vais m'étrangler.
J'ai un principe dans l'existence - il en faut quelques-uns, quitte à les sacrifier de temps en temps: si une personne ne me fait jamais rire, ne fait montre d'aucun humour, je sais que je ne pourrai jamais apprécier entièrement cette personne et que ma réticence, tôt ou tard, se transformera en dégoût, voire en haine et en ressentiment. Les passions tristes engendrent les passions tristes, n'est-ce pas Baruch ? Je hais par-dessus tout les donneurs de leçons : ceux qui vous disent comment penser ou écrire, par exemple, et qui n'en sont bien sûr pas capables eux-mêmes - celui qui sait ne conseille pas, il fait ; il montre, il ne démontre pas. Les dogmatiques, les pisse-froids, les bien-pensants en un mot, ceux qui s'imaginent que l'on est dupes de leur médiocrité masquée par un complexe de supériorité. Sans vouloir être plus misogyne que je ne le suis d'ordinaire, mon expérience m'a appris que très peu de femmes ont vraiment de l'esprit. Je ne déroge pas à la règle, je le crains. Je n'ose interroger Schopenhauer ou Nietzsche à ce sujet... (Je connais déjà leur réponse.)
Sugarpuss, l'héroïne de ce film, est brillante mais n'éprouve pas, son rire est un tantinet méchant, sans aller cependant jusqu'à la cruauté ; Potts, sa victime, semble idiot, trop cérébral ou séparé de son corps pour éprouver, et il fait rire, malgré lui, en épousant pour un temps le rôle de la dupe, en étant exclu des raisons souterraines du rire. Avoir de l'esprit, c'est se rendre maître d'une situation et Potts ne fait pas le poids face à Sugarpuss.
Barbara Stanwyck exsude la sexualité
et Gary Cooper joue le rôle d'un puceau qui découvre des tentations qu'il pensait ne jamais connaître. L'ignorance de Sugarpuss est, paradoxalement, sa meilleure arme contre le savoir absolu, mais mort, de Potts. Au fond, on assiste à un subtil renversement des valeurs dans ce film : l'ignorance de l'un est le savoir de l'autre. Et le mariage des deux est la véritable intelligence.
Cette screwball comedy est une pure merveille : l'esprit dont font preuve les dialogues, le rythme allegretto (mais pas allegro, contrairement à d'autres comédies de Hawks, comme His Girl Friday, par exemple, ou encore I Was a Male War Bride), la vitalité exceptionnelle de Barbara Stanwyck et le charme naïf du personnage interprété par Gary Cooper en font une perfection du genre.
Je mets au défi quiconque de ne pas jubiler en dégustant ce film. J'applaudissais pendant certaines scènes, repue de jouissance.
Sept professeurs (conduits par un autre professeur, le huitième, assez guindé, le professeur Potts aka Gary Cooper) travaillent pendant neuf ans (tiens, cela me rappelle quelque chose...) à l'écriture d'une encyclopédie. Chacun d'entre eux a un domaine de compétence spécialisé. Ils vivent enfermés dans une gigantesque demeure où tout est réglé, y compris leur promenade quotidienne dans le parc, comme du papier à musique, sous la férule d'une vieille gouvernante peu avenante (désexualisé, comme il convient), qui fait une gueule longue comme un jour sans pain, qui va jusqu'à les priver de confiture (leur seul plaisir sensuel).
Le professeur Potts s'intéresse à l'argot (le langage dans toute sa vitalité, le langage en marge mais qui influe sur la langue orthodoxe de manière détournée) et écrit un article à ce sujet dans leur encyclopédie commune, lorsqu'il se rend compte que toutes les expressions qu'il a recensées sont périmées. Il trouve dans le personnage de Sugarpuss un réservoir inépuisable d'un langage dont il ne soupçonnait même pas l'existence. C'est une espèce de complexe de Pygmalion (imaginez Eliza Doolittle qui réformerait ou éduquerait le professeur Higgins) inversé qui est l'épine dorsale du film. En ce sens, cela répond parfaitement à l'un des schémas de la screwball comedy : une interversion des valeurs. Sugarpuss - admirez le choix du nom - va apprendre à Potts à vivre et lui va lui révéler l'existence d'une profondeur dont elle faisait montre mais qu'elle ignorait posséder.
L'intrusion de cette danseuse un peu dévêtue, totalement décorsetée, au propre et au figuré, qui plus est affiliée à des gangsters, dans leur vie, va provoquer un changement. Surgarpuss va les contaminer (apporter la joie et la lumière, le mouvement et la vie) et briser leur ordre, mais les professeurs vont aussi introduire en elle le germe d'une révolution intérieure. Sugarpuss est émue. Son esprit incarné, qui épouse plus des situations que les mouvements de son for intérieur, ne peut plus la protéger contre l'émotion, cette petite chose volatile contre laquelle rien ne peut lutter lorsqu'on lui fait, par mégarde, une place. Et son humour devient triste, comme la fin de cette scène le suggère, quand Potts ayant pris au sérieux la déclaration d'amour antérieure de Sugarpuss, la demande en mariage. Le jeu n'est plus drôle ; il est le sérieux même. Sugarpuss découvre cette vérité bien cachée que le frivole cache toujours, in fine, l'abîme du possiblement tragique.
Il est une délicatesse étrange de sentiments dans ce film, lors d'une ou deux scènes, qui en fait autre chose qu'une délicieuse comédie.
Et quel cœur pourrait résister à cet anneau où est gravée une référence (tronquée et subvertie, pleine de sous-entendus) à Richard III ?
Vois comme mon anneau enserre ton doigt :
Ainsi ta poitrine enclôt mon pauvre cœur.
Porte-les tous les deux car tous deux sont à toi.
(trad. Jean-Michel Déprats)
Dans ce livre passionnant - en tout cas, il l'est pour qui s'intéresse à Billy Wilder et est friand d'anecdotes - mais un peu aigre, Conversations avec Billy Wilder, on peut lire quelques passages (pp.167-168) concernant Ball of Fire.
Wilder me plaît infiniment en tant que cinéaste ; l'homme me semble moins sympathique à lire ses entretiens, et c'est une déception (mineure) pour (l'enfant en) moi. Mais il était à la fin de sa vie et la vieillesse n'est pas toujours tendre à l'égard des souvenirs, puisque les souvenirs sont en quelque sorte le seul avenir du dernier âge. Il semble notamment éprouver un certain ressentiment à l'égard de Hawks, avec qui il n'est pas très aimable, même si la critique est parfois subtile ou n'ose pas s'exprimer tout à fait. Le propos est quelque peu inélégant, pour ne pas dire mesquin, et c'est coutumier de l'homme qui se présente, sans néanmoins se dévoiler, dans ce livre - je pense à certaine page où est évoquée l'avarice supposée et un peu exagérée de MON Cary Grant (qui n'accepta aucun de ses films, mais tourna dans plusieurs films de Hawks)... Tout se passe comme si Wilder ne pouvait jamais dire une chose tendre sans la contrepartie du fiel. Est-ce bien ce que l'on nomme avoir le sens des nuances ? J'en manque cruellement, dit-on. Est-ce ce qui donne cette saveur aigre-douce à nombre de ses films ?
À le lire, Wilder ne doit rien du tout à Hawks (mais il était caché dans les cintres à observer sa direction pendant tout le tournage du film !) et ne reconnaît comme influence que Lubitsch (ce qu'on ne lui reprochera pas).
Hawks, esprit vif, certainement un peu escroc et improvisateur, a suggéré à ses deux coscénaristes, qui ne parvenaient pas à lui rendre un scénario, "en état de marche" d'écrire en songeant à Blanche-Neige et les sept nains et c'est ainsi que Wilder a pu se dépêtrer d'un scénario qui patinait.
C'est en effet, en quelque sorte, une réécriture de Blanche-Neige et les sept nains, une version pour adultes, zébrée de sous-entendus croquignolets, sexuels, qui contournent malicieusement le code Hays, une histoire où le Prince charmant est une jeune danseuse avec des jambes interminables et la princesse vierge, endormie, un Gary Cooper (le huitième professeur) qui vit dans la lune entouré de sept nains, qui ne sont pas nains, mais de charmants vieux, caractérisés chacun par un trait distinctif assez plaisant (j'adore "Timide" qui raconte comment il ne déflora pas sa jeune épouse).
Cependant, Wilder estime que "Ce n'était pas un très bon film... (...) Ce n'était pas mal. C'était beaucoup mieux quand c'était nouveau, quand cela se situait en Allemagne. Je pouvais aborder un peu plus profondément les diverses questions que les gens abordaient. Les professeurs travaillent tous ensemble, c'est très bête de les mettre sous le même toit, chacun écrivant sur son sujet, l'histoire ou la géographie. C'était idiot et puis il y avait tellement de faiblesses. Je ne sais pas. Je ne l'aimais pas, c'est tout. Mais j'ai écrit ça en Allemagne et je l'ai vendu ici, à Goldwyn. Gary Cooper. Barbara Stanwyck." Il me semble que Wilder n'aime pas le film simplement parce qu'il ne l'a pas filmé lui-même - ce qui peut se comprendre... Ses arguments n'en sont pas, c'est une évidence. Quelles faiblesses ? Ou bien suis-je aveuglée, comme le prétend mon ami américain, James, par mon amour du cinéma américain, juste parce qu'il est américain et porteur de presque tous mes fantasmes cinéphiliques ? Non, décidément, je ne crois pas...
J'aime un film lorsqu'il donne de l'inspiration à mon existence. Ici, en écoutant les dialogues, je me plais à rêver d'être aussi brillante (et un peu chipie) dans la vie réelle. Mais ne nous leurrons pas, il faut le physique de l'emploi. L'insolence, cette sorte d'insolence très sexuée, n'est plaisante que dans la bouche et les gestes d'une très jolie fille. Uniquement. Et c'est ainsi que Sugarpuss est brillante,
là où d'autres seraient certainement vulgaires.Il est certain que l'on doit avoir envie de mordre dans cette pomme-là... quand on est un homme ou que l'on aime les femmes...
Ceux qui ont de l'esprit, un sens de l'à-propos, sont ceux que j'admire le plus (M. Golightly, tu es le plus fort dans ce domaine) : l'intelligence, lorsqu'elle n'est jamais mise au service du rire, est une faculté perdue. Il y a quelque chose d'un peu criminel à ne pas savoir rire et faire rire. J'aime assez la citation de Barrie à cet égard :
"Tout le monde peut écrire des livres mais savez-vous remuer les oreilles?"
Le propos du film est celui-ci, en creux.
D'aucuns pensent qu'avoir de l'esprit (le Witz allemand) est une qualité superficielle, et c'est ainsi qu'un (génial) Guitry fut et est encore (trois soupirs) méprisé ou sous-estimé par les fats et soi-disant intellectuels (rares sont les universitaires qui ne le méprisent pas ; on leur pardonne tant ils en manquent... de ça aussi...). Avoir de l'esprit, c'est la plus grande des politesses, en certaines occasions tragiques, et l'élégance suprême jour après jour, une générosité à l'égard de ses contemporains ; c'est également avoir une sorte de septième sens, le tact. Avoir de l'esprit, c'est avoir une conduite esthétique et morale dans la vie quotidienne. On devrait mettre au bagne ceux qui ne nous font jamais rire et qui refusent cette expression.
Si vous n'avez jamais lu cette étude de Freud** (dont il est question dans le film à propos d'un acte manqué...), vous avez raté une autre occasion de vous réjouir.
Bien évidemment, Freud fait preuve de beaucoup d'esprit dans cet essai ; c'eût été un comble d'en manquer, vous l'avouerez. Je vous signale aussi l'excellent livre de mon "maître" philosophe:
Le seul professeur (de faculté aussi bien que de lycée ou de collège) qui m'ait jamais fait mourir de rire et, probablement, le seul que je regretterai jamais. D'où mon refus catégorique de devenir professeur, afin de ne pas grossir les rangs des médiocres. On est fatalement médiocre, et décevant, dans ce genre de profession, quand on n'est pas exceptionnel. En effet, ils sont très rares ceux qui allient la puissance intellectuelle qui officie dans le raisonnement logique, l'abstraction la plus aiguë et le maniement ou la construction du concept et ceux qui sont capables de condenser toutes ces facultés de l'esprit pour faire de l'esprit, dans l'instant éphémère, pour une tournure, pour un bon mot ou une réplique qui sont comme l'expression d'une perfection ou la "suradéquation" du sujet à une situation donnée, ou plus exactement qui miment la création d'un instant parfait en étant détenteur, en acte, de cet esprit. Le sens du kairos, ni plus ni moins. C'est un art de vivre et une fulgurance de la pensée qui ne s'apprennent pas. Et ne me parlez pas de pédagogie ou je vais m'étrangler.
J'ai un principe dans l'existence - il en faut quelques-uns, quitte à les sacrifier de temps en temps: si une personne ne me fait jamais rire, ne fait montre d'aucun humour, je sais que je ne pourrai jamais apprécier entièrement cette personne et que ma réticence, tôt ou tard, se transformera en dégoût, voire en haine et en ressentiment. Les passions tristes engendrent les passions tristes, n'est-ce pas Baruch ? Je hais par-dessus tout les donneurs de leçons : ceux qui vous disent comment penser ou écrire, par exemple, et qui n'en sont bien sûr pas capables eux-mêmes - celui qui sait ne conseille pas, il fait ; il montre, il ne démontre pas. Les dogmatiques, les pisse-froids, les bien-pensants en un mot, ceux qui s'imaginent que l'on est dupes de leur médiocrité masquée par un complexe de supériorité. Sans vouloir être plus misogyne que je ne le suis d'ordinaire, mon expérience m'a appris que très peu de femmes ont vraiment de l'esprit. Je ne déroge pas à la règle, je le crains. Je n'ose interroger Schopenhauer ou Nietzsche à ce sujet... (Je connais déjà leur réponse.)
Sugarpuss, l'héroïne de ce film, est brillante mais n'éprouve pas, son rire est un tantinet méchant, sans aller cependant jusqu'à la cruauté ; Potts, sa victime, semble idiot, trop cérébral ou séparé de son corps pour éprouver, et il fait rire, malgré lui, en épousant pour un temps le rôle de la dupe, en étant exclu des raisons souterraines du rire. Avoir de l'esprit, c'est se rendre maître d'une situation et Potts ne fait pas le poids face à Sugarpuss.
Barbara Stanwyck exsude la sexualité
et Gary Cooper joue le rôle d'un puceau qui découvre des tentations qu'il pensait ne jamais connaître. L'ignorance de Sugarpuss est, paradoxalement, sa meilleure arme contre le savoir absolu, mais mort, de Potts. Au fond, on assiste à un subtil renversement des valeurs dans ce film : l'ignorance de l'un est le savoir de l'autre. Et le mariage des deux est la véritable intelligence.
Cette screwball comedy est une pure merveille : l'esprit dont font preuve les dialogues, le rythme allegretto (mais pas allegro, contrairement à d'autres comédies de Hawks, comme His Girl Friday, par exemple, ou encore I Was a Male War Bride), la vitalité exceptionnelle de Barbara Stanwyck et le charme naïf du personnage interprété par Gary Cooper en font une perfection du genre.
Je mets au défi quiconque de ne pas jubiler en dégustant ce film. J'applaudissais pendant certaines scènes, repue de jouissance.
Sept professeurs (conduits par un autre professeur, le huitième, assez guindé, le professeur Potts aka Gary Cooper) travaillent pendant neuf ans (tiens, cela me rappelle quelque chose...) à l'écriture d'une encyclopédie. Chacun d'entre eux a un domaine de compétence spécialisé. Ils vivent enfermés dans une gigantesque demeure où tout est réglé, y compris leur promenade quotidienne dans le parc, comme du papier à musique, sous la férule d'une vieille gouvernante peu avenante (désexualisé, comme il convient), qui fait une gueule longue comme un jour sans pain, qui va jusqu'à les priver de confiture (leur seul plaisir sensuel).
Le professeur Potts s'intéresse à l'argot (le langage dans toute sa vitalité, le langage en marge mais qui influe sur la langue orthodoxe de manière détournée) et écrit un article à ce sujet dans leur encyclopédie commune, lorsqu'il se rend compte que toutes les expressions qu'il a recensées sont périmées. Il trouve dans le personnage de Sugarpuss un réservoir inépuisable d'un langage dont il ne soupçonnait même pas l'existence. C'est une espèce de complexe de Pygmalion (imaginez Eliza Doolittle qui réformerait ou éduquerait le professeur Higgins) inversé qui est l'épine dorsale du film. En ce sens, cela répond parfaitement à l'un des schémas de la screwball comedy : une interversion des valeurs. Sugarpuss - admirez le choix du nom - va apprendre à Potts à vivre et lui va lui révéler l'existence d'une profondeur dont elle faisait montre mais qu'elle ignorait posséder.
L'intrusion de cette danseuse un peu dévêtue, totalement décorsetée, au propre et au figuré, qui plus est affiliée à des gangsters, dans leur vie, va provoquer un changement. Surgarpuss va les contaminer (apporter la joie et la lumière, le mouvement et la vie) et briser leur ordre, mais les professeurs vont aussi introduire en elle le germe d'une révolution intérieure. Sugarpuss est émue. Son esprit incarné, qui épouse plus des situations que les mouvements de son for intérieur, ne peut plus la protéger contre l'émotion, cette petite chose volatile contre laquelle rien ne peut lutter lorsqu'on lui fait, par mégarde, une place. Et son humour devient triste, comme la fin de cette scène le suggère, quand Potts ayant pris au sérieux la déclaration d'amour antérieure de Sugarpuss, la demande en mariage. Le jeu n'est plus drôle ; il est le sérieux même. Sugarpuss découvre cette vérité bien cachée que le frivole cache toujours, in fine, l'abîme du possiblement tragique.
Il est une délicatesse étrange de sentiments dans ce film, lors d'une ou deux scènes, qui en fait autre chose qu'une délicieuse comédie.
Et quel cœur pourrait résister à cet anneau où est gravée une référence (tronquée et subvertie, pleine de sous-entendus) à Richard III ?
Vois comme mon anneau enserre ton doigt :
Ainsi ta poitrine enclôt mon pauvre cœur.
Porte-les tous les deux car tous deux sont à toi.
(trad. Jean-Michel Déprats)
Sugarpuss ne pourra plus jamais vivre insouciante après cette déclaration, elle qui était habituée au badinage, à cette séduction facile à laquelle elle répondait avec la même aisance de fille détachée, des conséquences de ses actes, d'elle-même. Elle ne peut plus tricher, car l'esprit est escamoteur et passe sans cesse de la lettre à l'esprit du réel, ou l'inverse. Potts et Sugarpuss échangent leurs manques et leur savoir. Ils réconcilient ensemble l'esprit avec lui-même : l'esprit, simple faculté intellectuelle qui masque sa superficialité en approfondissant des détails ou des savoirs et qui n'est, en profondeur, parfois, que myopie et l'esprit incarné, faussement de surface, qui donne ou révèle au réel sa profondeur, parfois malgré lui. Ils réconcilient ce que Kant nomme l'esprit et le jugement. Ainsi, faut-il comprendre la distinction de Kant (qui, à défaut d'être volontairement drôle, est passionnant) : "La combinaison spirituelle [l'esprit] court après les trouvailles [les saillies, les traits] ; le jugement aspire à des vues claires [à une détermination conceptuelle précise d'une chose à connaître]." Ou encore cette définition: "L'esprit recherche davantage l'accommodement du mets, le jugement davantage sa partie nutritive." Dommage, donc, que pour Kant, comme bien d'autres, l'esprit ne soit que superficialité, "un manteau pour la raison"... [Cf. Anthropologie du point de vue pragmatique, première partie, paragraphes 44, 54 et 55]
Et que dire d'Alain qui pensait qu'"un trait d'esprit est toujours la mort d'une idée" ?
Après quelques péripéties maffieuses, les "nains" vont quitter leur maison, entrer dans le monde réel, voyager avec un permis de conduire périmé (comme leur existence) et... prendre au piège les gangsters et empêcher in extremis le sacrifice (le mariage) de Sugarpuss ; un membre de la pègre veut l'épouser afin qu'elle ne puisse pas témoigner contre lui.
Armé d'un manuel censé lui enseigner la boxe, Potts est prêt au combat, mais c'est lorsqu'il renonce au savoir théorique (il envoie valser les livres) qu'il devient réellement efficient. [De même, la philosophie ne m'intéresse que lorsqu'elle devient pratique...]
Puis, les sept "nains" vivent par procuration ce bonheur qui, jamais, ne les touchera. Ou peut-être que si... Maintenant, ils savent ; et ils peuvent bénéficier de l'expérience de leur jeune collègue.
La reddition de Potts :
les livres qui ne sont traités que comme des objets matériels et non plus comme le réceptacle d'un savoir désincarné. Le triomphe, cependant, de l'esprit sur la matière, à bien y songer... puisque cet usage détourné (en guise de trépied) des livres est fort malicieux bien qu'efficient.
Concluons avec Guitry : "On peut faire semblant d'être grave, on ne peut pas faire semblant d'avoir de l'esprit."
Et que dire d'Alain qui pensait qu'"un trait d'esprit est toujours la mort d'une idée" ?
Après quelques péripéties maffieuses, les "nains" vont quitter leur maison, entrer dans le monde réel, voyager avec un permis de conduire périmé (comme leur existence) et... prendre au piège les gangsters et empêcher in extremis le sacrifice (le mariage) de Sugarpuss ; un membre de la pègre veut l'épouser afin qu'elle ne puisse pas témoigner contre lui.
Armé d'un manuel censé lui enseigner la boxe, Potts est prêt au combat, mais c'est lorsqu'il renonce au savoir théorique (il envoie valser les livres) qu'il devient réellement efficient. [De même, la philosophie ne m'intéresse que lorsqu'elle devient pratique...]
Puis, les sept "nains" vivent par procuration ce bonheur qui, jamais, ne les touchera. Ou peut-être que si... Maintenant, ils savent ; et ils peuvent bénéficier de l'expérience de leur jeune collègue.
La reddition de Potts :
les livres qui ne sont traités que comme des objets matériels et non plus comme le réceptacle d'un savoir désincarné. Le triomphe, cependant, de l'esprit sur la matière, à bien y songer... puisque cet usage détourné (en guise de trépied) des livres est fort malicieux bien qu'efficient.
[Toutes mes captures d'écran sont issues du DVD américain. Le film n'a pas été édité en DVD zone 2,pour le moment. Merci de ne pas reprendre mes captures d'écran sans en mentionner la provenance.]
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Un petit détail amusant : alors que je découvrais The Mad Miss Manton de Leigh Jason, DVD extrait de la nouvelle fournée RKO de l'éditeur Montparnasse, un personnage fait allusion à Blanche-Neige en parlant de Miss Manton interprétée par Barbara Stanwyck... Prémonition ?!
The Mad Miss Manton est une comédie assez charmante, mais elle ne peut rivaliser, même de loin, avec les grandes comédies du même genre. Ceci dit afin de prouver à M. James que je ne suis pas aveugle...
Gary Cooper a toujours été le troisième dans mon cœur, juste après Cary Grant et James Stewart. Mais, dans ce rôle ou dans celui du séducteur de Love in the Afternoon, ou encore dans l'inégalable Peter Ibbetson, il me trouble presque autant que Cary, et je me sens coupable de ne pas lui avoir fait une plus grande place dans mon existence. Bien sûr, il n'est pas trop tard...
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Un petit détail amusant : alors que je découvrais The Mad Miss Manton de Leigh Jason, DVD extrait de la nouvelle fournée RKO de l'éditeur Montparnasse, un personnage fait allusion à Blanche-Neige en parlant de Miss Manton interprétée par Barbara Stanwyck... Prémonition ?!
The Mad Miss Manton est une comédie assez charmante, mais elle ne peut rivaliser, même de loin, avec les grandes comédies du même genre. Ceci dit afin de prouver à M. James que je ne suis pas aveugle...
Gary Cooper a toujours été le troisième dans mon cœur, juste après Cary Grant et James Stewart. Mais, dans ce rôle ou dans celui du séducteur de Love in the Afternoon, ou encore dans l'inégalable Peter Ibbetson, il me trouble presque autant que Cary, et je me sens coupable de ne pas lui avoir fait une plus grande place dans mon existence. Bien sûr, il n'est pas trop tard...
*****
LES citations révélatrices du film :
Professor Bertram Potts : "Well, I see what you mean. Very interesting. Make no mistake, I shall regret the absence of your keen mind; unfortunately, it is inseparable from an extremely disturbing body."
Le professeur qui découvre qu'il est des choses que le savoir (théorique) ne peut maîtriser, lui qui ne désirait être que pur esprit.
Professor Bertram Potts : "Well, I see what you mean. Very interesting. Make no mistake, I shall regret the absence of your keen mind; unfortunately, it is inseparable from an extremely disturbing body."
Le professeur qui découvre qu'il est des choses que le savoir (théorique) ne peut maîtriser, lui qui ne désirait être que pur esprit.
Sugarpuss O'Shea : "I love him because he's the kind of guy who gets drunk on a glass of buttermilk, and I love the way he blushes right up over his ears. I love him because he doesn't know how to kiss, the jerk!"
Sugarpuss qui s'émeut de l'impuissance de Potts face à ses émotions ; il ne maîtrise rien qui soit incarné, incapable (provisoirement) d'être un corps, en plus d'être un esprit... et qui découvre en même temps sa propre puissance émotionnelle introvertie.
*************
Si vous aimez ce film, vous aimerez également celui-ci... Croyez-moi sur parole.
Et je vous recommande également ce livre-essai de Manny Farber, qui parle du cinéma avec acuité.
*prendre du bon temps, s'amuser, passer un bon moment, etc.
** Wilder eut le privilège d'être mis à la porte par Freud himself, alors qu'il était venu l'interviewer... Freud avait horreur des journalistes et il avait raison. C'est ainsi que je ne suis pas devenue journaliste.
Sugarpuss qui s'émeut de l'impuissance de Potts face à ses émotions ; il ne maîtrise rien qui soit incarné, incapable (provisoirement) d'être un corps, en plus d'être un esprit... et qui découvre en même temps sa propre puissance émotionnelle introvertie.
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Si vous aimez ce film, vous aimerez également celui-ci... Croyez-moi sur parole.
Et je vous recommande également ce livre-essai de Manny Farber, qui parle du cinéma avec acuité.
*prendre du bon temps, s'amuser, passer un bon moment, etc.
** Wilder eut le privilège d'être mis à la porte par Freud himself, alors qu'il était venu l'interviewer... Freud avait horreur des journalistes et il avait raison. C'est ainsi que je ne suis pas devenue journaliste.
Titania et Bottom, Henry Fuseli, 1790
Détails :
Thésée parle :
The poet's eye, in fine frenzy rolling,
Doth glance from heaven to earth, from earth to heaven;
And as imagination bodies forth
The forms of things unknown, the poet's pen
Turns them to shapes and gives to airy nothing
A local habitation and a name.
Such tricks hath strong imagination,
That if it would but apprehend some joy,
It comprehends some bringer of that joy;
Or in the night, imagining some fear,
How easy is a bush supposed a bear!
The poet's eye, in fine frenzy rolling,
Doth glance from heaven to earth, from earth to heaven;
And as imagination bodies forth
The forms of things unknown, the poet's pen
Turns them to shapes and gives to airy nothing
A local habitation and a name.
Such tricks hath strong imagination,
That if it would but apprehend some joy,
It comprehends some bringer of that joy;
Or in the night, imagining some fear,
How easy is a bush supposed a bear!
— le regard du poète, animé d’un beau délire, — se porte du ciel à la terre et de la terre au ciel ; - et, comme son imagination donne un corps — aux choses inconnues, la plume du poète — leur prête une forme et assigne au néant aérien — une demeure locale et un nom. — Tels sont les caprices d’une imagination forte : — pour peu qu’elle conçoive une joie, — elle suppose un messager qui l’apporte. — La nuit, avec l’imagination de la peur, — comme on prend aisément un buisson pour un ours !
Le songe d’une nuit d’été, V, 1. (trad. François-Victor Hugo)
J'aime beaucoup le travail de traduction de François-Victor Hugo, jusque dans ses limites. Les défauts de son travail me le rendent encore plus cher. J'admire l'ardeur du traducteur et sa persévérance. Sylvère Monod et lui sont mes modèles inaccessibles, pour une multitude de raisons très différentes...
***
Discographie proposée [dorénavant, j'essaierai pour la plupart des billets de proposer un ou plusieurs CD très aimé(s), issu(s) de ma discothèque, classique ou non, en guise d'illustration ou d'accompagnement] :
Libellés :citations,création,musique classique,Shakespeare
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