mercredi 7 mars 2007
De la relation entre Barrie et Stevenson,


 
j'ai déjà parlé, mais pas assez. Un autre jour. Ailleurs. Je tiendrai ma promesse...

En lisant les notes préparatoires à l'écriture de la pièce Peter Pan, je me rends compte, sans étonnement, que Barrie parle parfois de Stevenson, du Stevenson poète, peut-être moins connu des français.
J'ai eu la soudaine envie de laisser tomber derrière moi, négligemment, ce poème, de facture très simple, mais qui me paraît exprimer une part de l'intérêt de Barrie. Appelez cela nostalgie, si vous le désirez, je crois que vous vous trompez. Car Barrie, lui, n'a connu que l'enfant dans le livre et jamais celui qui a abandonné sa vieille peau de brigand, de héros ou de détrousseur des grands chemins pour devenir adulte... Peut-on avoir la nostalgie de ce que l'on n'a pas vécu ? Si oui, ce penchant ou cette expérience portent un nom : le manque.

To Any Reader
As from the house your mother sees
You playing round the garden trees,
So you may see, if you will look
Through the windows of this book,
Another child, far, far away,
And in another garden, play.
But do not think you can at all,
By knocking on the window, call
That child to hear you. He intent
Is all on his play-business bent.
He does not hear, he will not look,
Nor yet be lured out of this book.
For, long ago, the truth to say,
He has grown up and gone away,
And it is but a child of air
That lingers in the garden there.

(in A Child’s Garden of Verses and Underwoods)


Je n'ai pas envie de le traduire, car je ne peux le faire qu'en prose. Je n'ai pas l'âme d'un poète et, surtout, je manque de temps, comme toujours...



老是



Les rares poésies que j'ai écrites, je les ai détruites. Je ne montrerai pas cette facette. Je me contente, pour mes lecteurs non anglophiles, d'en donner le sens global et je me mords les doigts d'en esquinter la prosodie, mais nulle envie de me plier aux vers ne m'étreint ce matin. J'ai les idées grossières et la main alourdie.


A celui qui me lira
De même que, de la maison, votre mère vous voit
Jouer dans l’ombre ronde des arbres du jardin
Vous pouvez voir, si vous voulez bien regarder,
A travers les fenêtres de ce livre,
Un autre enfant, loin, très loin, là-bas,
Qui, dans un autre jardin, joue.
Mais ne songe pas un instant que tu peux
L’appeler en cognant à cette fenêtre-là,
Que cet enfant peut t’entendre. Il est absorbé
Tout à son humeur et affairé à son jeu.
Il n’entend pas, il ne lèvera pas les yeux sur toi,
Pas plus qu’il n’est détourné de ce livre
Car, il y a longtemps, à dire vrai,
Qu’il a grandi et qu'il est parti.
Et il n’est plus rien, sinon un enfant né des vapeurs de l’éther
Qui s’attarde, ici, dans le jardin.


Cette traduction, pour une fois, n'est pas fidèle et je la revendique dans sa libre interprétation de l'original. J'ai extrapolé ici et là le sens, guidé par une forme d'intuition. J'ai échangé en cours de route la deuxième personne du pluriel pour celle du singulier, afin d'indiquer une inéluctable progression. Nous finissons bien, tous, par tutoyer les anges, à mesure que le temps passe... Ne me dites pas le contraire, je n'ai aucune envie d'être contredite.


Les premières lignes du roman Peter Pan renvoient sans conteste à un autre poème mais d'un autre poète, mais je ne vous dirai rien de plus aujourd'hui.




[ Waterhouse, Gather Ye Rosebuds While Ye May]
*************
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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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