lundi 2 avril 2007
Je dédie ce tout petit billet à Xavier, qui, presque tous les lundis, m'envoie des liens pour me faire rire.
“Yes, of course, if it’s fine tomorrow,” said Mrs Ramsay. “But you’ll have to be up with the lark,” she added.
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En me promenant, je me suis arrêtée un instant à Murder One (une librairie qui ne parle que du crime et des assassinats de première ou de seconde classe) ;
j'ai farfouillé dans les casiers et j'ai trouvé des pièces holmésiennes d'intérêt, dont des scenarii et quelques vieilleries précieuses ou anodines. Mais mon étape ultime était située un peu plus loin.
Aller à Londres et ne pas passer chez Foyles est un crime. La librairie est mondialement connue. Que ce soit en matière de livres neufs, récents ou classiques, ou bien d'antiquités vénérables (au dernier étage, j'ai eu entre les mains l'édition originale illustrée par Rackham de Peter Pan dans les Jardins de Kensington ! J'ai découvert, parmi les cinquante planches en couleur et les 12 illustrations noir et blanc, certaines qui m'étaient encore inconnues) vous trouverez votre bonheur. Le mieux est encore d'y aller sans argent ; je vous le recommande. Hélas, il me restait de l'argent de poche. J'ai glané quelques livres, dont je vous offre un échantillonnage.
- Un thriller que je suis en train de lire avec grand plaisir. Freud et sa bande, la "horde sauvage"comme le grand homme appelait ses disciples, sont des personnages de cette histoire haletante, où il s'agit de retrouver un meurtrier particulièrement pervers. Jed Rubenfeld a écrit une thèse ou un travail d'importance sur Freud (le bienheureux !) et on a le sentiment qu'il exploite cette connaissance sans pour autant céder à diverses tentations qui feraient mauvais ménage avec le sens du romanesque, mais bizarrement avec peut-être trop de retenue, cajolant un vice inverse de celui attendu. L'écriture proprette, qui adopte à la fois la narration en première personne et celle du narrateur omniscient, est plaisante mais elle manque de vivacité, de nerf, de piquant. Néanmoins, le livre demeure fermement entre les mains et la lectrice appliquée, imbibée de freudisme, que je suis savoure des clins d'oeil et des perspectives qui frôlent de temps en temps le parodique (involontairement, semble-t-il). Freud était quelqu'un de très drôle et je regrette que beaucoup l'ignorent. L'enquête est bien menée mais manque d'ambition. A moins que le final ne m'emporte - ce dont je doute.
- Petit détour chez Virginia Woolf, un auteur dont la prose m'a toujours beaucoup inspirée et cette collection-ci est très élégante avec sa tranche dorée et son délicat papier : elle enveloppe à merveille sa prose.
- En occasion, mais en parfait état, mon magicien de mari a trouvé ce livre :Il s'agit d'un ouvrage plutôt universitaire (synonyme de sérieux mais pas d'assommant), illustré (mais en noir et blanc) qui recense les divers courants et oeuvres que l'on peut qualifier de préraphaélites. Excellent aide-mémoire et puits dans lequel je me noie volontiers.
- Un livre indispensable pour ceux qui s'intéressent aux comptines, aux berceuses et autres petites histoires anglaises, celles qui nourrissent la culture et l'imaginaire anglo-saxons, et qui ont parfois servi de fil conducteur à certains romans d'Agatha Christie :
- Un petit cahier, pour un usage futur, édité par la National Gallery (où je n'ai pas eu le temps de retourner), qui représente Jane Austen sur sa couverture, un auteur important pour votre Holly en sucre et en verre pilé.
Les deux auteurs restituent les textes dans leur contexte historique, nous en explicitent le sens et nous en découvrent les origines, avec beaucoup de précision. Plus de cinq cents Nusery Rhymes sont passées en revue et au tamis d'une érudition indubitable.
Et maintenant ?
Beaucoup de travail en perspective : finir le gros volume Barrie qui devrait voir le jour en 2008, écrire un petit portrait de l'Inspecteur Morse (l'article est dans ma tête) très rapidement pour le volume Maigret de la Bibliothèque rouge, préparer le voyage en Ecosse...
Et, dans cette délicieuse idée, je m'allonge et me perds dans cet ouvrage et effleure les contours d'une carte des lieux :
Puis, je me reposerai, en écoutant ces deux disques qui nous encoconnent dans l'atmosphère du film noir :
Ce double disque est un paradis pour tous ceux qui éprouvent une excitation brutale aux évocations de Laura, du Faucon Maltais, du Troisième homme, de Gilda, de Key Largo, de La femme au gardénia, de Bob le flambeur... La part belle est faite aux films américains, c'est légitime puisque le modèle du genre n'est pas français.
Chandler, Goodis, Hammett, Irish... Je vous rends hommage et porte le deuil pour vous, même si je ne suis pas une femme fatale.
Bientôt, je reviendrai vous parler très bientôt des jolies pensées de Frédéric Clément :
Ce livre, presque trop beau pour être vrai, vous emmènera loin et vous apercevrez l'ombre de James Mathew Barrie et celle de Lewis Carroll... Mademoiselle Alys a décidément bien de la chance d'avoir un tel papa et cela me ferait presque regretter de n'en avoir jamais eu ! Juste un battement de coeur et une larmichette plus tard, j'oublie cet inconsidéré regret et je prends mes aises dans cette quête poétique.
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- Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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