vendredi 7 avril 2006
Oui, c'est très long. Mais la construction du site de Barrie avance, pas à pas, dans l'ombre. Chaque jour, je trouve une pièce de plus à mettre au crédit d'un puzzle dont je ne connais pas la figue finale, mais simplement le contour. Rassembler des livres autour du monde, scanner des photographies, traduire et écrire des textes... La tâche est titanesque... coûteuse en forces vives et en monnaie sonnante et trébuchante. Mais elle ne me fait pas peur et je me voue au projet. Barrie, c'est ma danseuse, ma maîtresse.
Ce sera le premier site dévolu entièrement à James Matthew Barrie en Français. Je ne rivaliserai pas avec l'excellent site anglais d'Andrew Birkin, qui offre des vidéos et des documents rares. Il a bien connu le dernier des enfants Llewelyn Davies ; il a écrit un livre fabuleux et un magnifique téléfilm a été réalisé. (Ce fut l'objet de mon premier billet sur ce JIACO. Un coup de tête et de tristesse. Je ne le regrette pas.) Toutefois, je promets des documents intéressants et surtout des traductions de textes de Barrie, d'articles, voire des romans entiers ou des pièces courtes. Mes ordinateurs sont remplis de trésor barriens.
J'espère que Barrie, presque soixante-dix ans après sa mort, aidera à vivre quelques contemporains...
En attendant quelques photographies :
La maison dans laquelle Barrie vécut lorsqu'il était journaliste au Nottingham Journal en 1883
Barrie, à l'âge de six ans (une photographie extrêmement célèbre) :
Barrie, l'éternel joueur de cricket ! Regardez son regard concentré et joyeux ! Il n'était pourtant plus tout jeune, mais la flamme est là !
James Matthew Barrie, Sylvia , et un de ses fils. L'image est trouble et saisissante. Instant de poésie. On la dirait extirpée d'un film.
Libellés :James Matthew Barrie
Mon JIACO est un herbier. J'y mets ce que j'admire, ce que j'essaie de faire avec mes mots et mes pensées. C'est l'antichambre d'un être qui se promène ailleurs et qui se solidifie quelque part. Peut-être.
Je dépose ici ce que j'aime.
Siréneau le barde m'a écrit en privé des lignes très belles sur Le roi des Aulnes, que j'aurais aimées miennes. Je lui ai demandé si je pouvais les lui voler. Il l'a permis. Pour m'unir à ces lignes, j'ai modifié une ou deux respirations de ponctuation, mais je n'ai pas changé un mot.
Je les mets à cet endroit, comme une pierre, qui puise servir d'ancre à mes faiblesses. C'est un exemple incarné et pourtant impalpable de ce qui me rend heureuse.
Siréneau, qui n'est qu'un être de passage [pourvu qu'il ne disparaisse pas, un jour !] dans cet improbable et, néanmoins, réel monde d'internet, m'est précieux. Merci à lui pour sa générosité.
Je n'aurais jamais pu écrire ces lignes sur ce livre de Tournier que j'adore, de crainte de le blesser. Siréneau a relevé ce défi.
NE PAS LIRE CE QUI SUIT AVANT LECTURE DU ROI DES AULNES.
"Cette étonnante amitié d'enfance, ce garagiste somme toute banal, nous le voyons rétroactivement révélé à lui-même par un enfant hors-norme, Nestor, un enfant père en quelque sorte, un pater Nestor qui lui insufle une sensualité peu commune, ce phorisme, ce toucher spécial de plus petit que soi. Et Abel, cet adulte va évoluer en parallèle du monde des adultes, entre innocence et monstruosité, comme si cette fusion d'Abel et de Nestor avait permis le jaillissement d'un désir ectoplasmique, qui ne dépassera jamais la puberté, une jouissance diffuse, croissante, mais cependant asymptotique à celle des hommes rencontrés, plus ou moins humaine. On ne peut trancher. Ogre, oui, mais ogre sensuel, ogre refusant la mort, évoluant en marge des humains cyniques, cruels et insipides (scène de la guillotine, accusation de viol, police) et des humains monstrueux. Une libido improbable fraie son chemin, qui serait moins respectable, avouable, si elle n'était pas constamment encadrée entre deux hystéries : la paix, où les quidam déversent leur haine et leurs frustrations, et la guerre, cette regression infantile avec des jouets monstrueux. Cet jouissance anormale ne peut durer que dans un monde en crise. Elle semble surgie du passé très lointain de l'humanité, avant l'âge de raison, avant la puberté de cette humanité. Elle ne peut survivre à cette crise ; elle doit s'engloutir au moment où la folie humaine s'achève ; elle s'engloutit dans la tourbe, et c'et moins une mort, une punition, qu'un retour aux sources glauque des désirs, une allégorie, avec cet enfant juif martyre, aimé, désiré, sauvé, porté en rédemption, contre 400 enfants nazillons, écharpés par une ambition absurde, des milliers d'enfant juifs ou gitans exterminés pour cette même folie. Et le droit refusé à cet amour de chair d'enfant, à cet amour de vie, à ce besoin de caresser ces corps pubères avec le même intérêt que les pigeons ou la poitrine pigeonnante des dames ; ceci est bien, ceci est mal. Quel style éblouissant ne faut-il pas ! Quels drames épouvantables ne faut-il pas mettre en scène pour justifier, sans provoquer un tollé, l'amour de chérubins ! C'est ce que j'ai ressenti, je te le livre d'un jet. Nous sommes hélas bien plus effrayés par la sensualité que par le meurtre. Je crois que nous sommes tarés, et cette frustration, cette haine de la vie de ne vouloir ou de ne pas oser embrasser ce qu'il y a de plus beau et de plus vivant nous enferme dans un monde de frustration et de haine."
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- Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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