samedi 10 décembre 2005
Robert Burton (1577-1640), un « cousin » anglais de Montaigne, a dans son incroyable Anatomie de la mélancolie tenté de définir ce trouble de l’humeur. Il avoue, dans sa préface, qu’il écrit « sur la mélancolie pour lui échapper». Pour ce penseur, la mélancolie règne en maîtresse sur l’humanité entière. Keats, auteur de cette formule qui a retenu notre attention, « joy of grief », a écrit une Ode à la mélancolie qui est inspirée de la lecture du volumineux ouvrage de Burton. Le poète voit en la déesse mélancolie beauté et douceur et exhorte à chasser la fausse mélancolie, funèbre et affligée qui nous fait tendre à désirer l’oubli. Il nous demande de garder dans notre bouche son goût mêlé de tristesse et de joie. On retrouve la même idée dans le poème intitulé « Fill for me a brimming bowl » : « I should have felt a sweet relief / I should have felt "the joy of grief.'' »
http://www.jose-corti.fr/titresetrangers/anatomie-melancolie.html
Les éditions José Corti gâtent leurs lecteurs et nous offrent, en plus de ce chef-d'oeuvre en trois volumes gansés de noir, d'autres ouvrages d'une qualité exceptionnelle, assez difficiles à trouver et inédits dans la langue de Molière, dont Les Pseudodoxia Epidemica de Thomas Browne (1605-1682). Il s'agit d'un vaste ouvrage, qui recense les idées fausses et autres bêtises de son époque. L'intérêt réside dans la composition de l'ouvrage et dans l'étendue des sujets abordés. C'est un livre curieux, mystérieux, plaisant. Une oeuvre hors norme, pour le dire en quelques mots.
Les amateurs les plus acharnés du Seigneur des Anneaux (je parle du livre, car les films, je ne les ai point vus) ne supportent guère que l'on émette une critique à l'égard du Maître de leur univers imaginaire. Pourtant, si je respecte cet écrivain et le professeur qu'il fut, j'ai coutume d'opposer à un enthousiasme aveugle, quelques détails censés tempérer des ardeurs un tantinet indécentes. L'hystérie n'est pas si souvent mon fait, malgré la nature de mon sexe.
D'une part, le premier mérite que l'on a coutume de lui attribuer est d'avoir créé un univers (mais que font donc les autres romanciers ? C'est toujours le cas, même si cet univers est moins apparent...) cohérent à l'extrême (je pourrai y trouver des failles et ce fait est plutôt pour me rassurer). D'autre part, l'originalité de Tolkien me paraît moins flagrante qu'il n'y semble au premier abord. Tout le monde semble oublier les sources auxquelles s'abreuve le père de Bilbo : Beowulf en premier lieu (qu'il connaissait fort bien), les sagas islandaises et Platon, bien sûr, à qui il emprunte l'anneau (Cf. l'histoire de Gygès dans La République II).
Ceci dit, la lecture de Tolkien m'a enchantée, mais pas au point d'en faire la pierre de touche du monde nocturne de mes songes.
Certaines féeries de Shakespeare possèdent davantage le don de me transporter que le langage quelque peu laborieux, de temps en temps, de Tolkien.
Rassurez-vous : je n'ai aucune envie d'assassiner le mythe de bien des esprits chanceux.
Inscription à :
Articles
(Atom)
Quelques chapitres...
Les roses du Pays d'Hiver
Retrouvez une nouvelle floraison des Roses de décembre ici-même.
!doctype>
Rechercher sur mon JIACO
Qui suis-je ?
- Holly Golightly
- Never Never Never Land, au plus près du Paradis, with Cary Grant, France
- Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
Almanach barrien
Rendez-vous sur cette page.
En librairie
Lettres
Voyages
Écosse
Kirriemuir
Angleterre
Londres
Haworth
Allemagne
Venise
New York
Liens personnels
Le site de référence de J.M. Barrie par Andrew Birkin (anglais)
Mon site consacré à J.M. Barrie (français ; en évolution permanente)
Site de la Société des amis de J.M.Barrie (français ; en construction)
Liens affiliés à ce JIACO
"Une fée est cachée en tout ce que tu vois." (Victor Hugo)
Blog Archive
- 2020 (1)
- 2019 (1)
- 2018 (4)
- 2017 (8)
- 2016 (1)
- 2015 (22)
- 2014 (15)
- 2013 (22)
- 2012 (34)
- 2011 (20)
- 2010 (34)
- 2009 (66)
- 2008 (74)
- 2007 (143)
-
2006
(447)
- décembre(21)
- novembre(19)
- octobre(20)
- septembre(21)
- août(33)
- juillet(23)
- juin(43)
- mai(44)
- avril(62)
- mars(50)
- février(51)
-
janvier(60)
- janv. 31(3)
- janv. 30(3)
- janv. 27(1)
- janv. 26(1)
- janv. 25(4)
- janv. 24(3)
- janv. 23(3)
- janv. 22(1)
- janv. 20(2)
- janv. 19(3)
- janv. 18(2)
- janv. 17(1)
- janv. 16(2)
- janv. 15(1)
- janv. 13(5)
- janv. 12(2)
- janv. 11(2)
- janv. 10(3)
- janv. 09(1)
- janv. 08(1)
- janv. 07(2)
- janv. 05(4)
- janv. 04(2)
- janv. 03(2)
- janv. 02(2)
- janv. 01(4)
-
2005
(217)
- décembre(62)
- novembre(98)
- octobre(49)
- septembre(8)
Archives
-
►
2018
(4)
- ► juillet 2018 (1)
- ► avril 2018 (1)
- ► février 2018 (1)
-
►
2017
(8)
- ► juillet 2017 (6)
- ► avril 2017 (1)
-
►
2015
(22)
- ► décembre 2015 (3)
- ► octobre 2015 (1)
- ► avril 2015 (1)
-
►
2014
(15)
- ► juillet 2014 (3)
- ► janvier 2014 (1)
-
►
2013
(22)
- ► novembre 2013 (1)
-
►
2012
(34)
- ► novembre 2012 (1)
- ► juillet 2012 (12)
- ► avril 2012 (1)
-
►
2011
(20)
- ► décembre 2011 (1)
- ► octobre 2011 (1)
- ► septembre 2011 (1)
- ► janvier 2011 (1)
-
►
2010
(34)
- ► novembre 2010 (1)
-
►
2009
(66)
- ► juillet 2009 (11)
- ► avril 2009 (8)
-
►
2008
(74)
- ► novembre 2008 (1)
- ► septembre 2008 (4)
- ► juillet 2008 (17)
- ► avril 2008 (11)
-
►
2007
(143)
- ► décembre 2007 (8)
- ► novembre 2007 (6)
- ► juillet 2007 (14)
- ► avril 2007 (18)
- ► février 2007 (16)
-
►
2006
(447)
- ► décembre 2006 (21)
- ► novembre 2006 (19)
- ► octobre 2006 (20)
- ► septembre 2006 (21)
- ► juillet 2006 (23)
- ► avril 2006 (62)
- ► février 2006 (51)
- ► janvier 2006 (60)
-
▼
2005
(217)
- ▼ décembre 2005 (62)
- ► novembre 2005 (98)
- ► octobre 2005 (49)