mardi 25 novembre 2008
Aux jours anciens également.
J'ai toujours écrit, depuis l'enfance, comme on se noie ou pour ne pas me noyer, justement. Mais, à une certaine profondeur, lorsque la morsure du réel se fait sentir, cela revient au même. Aux jours terribles, froids, sublimes aussi, où la seule beauté de ce monde c'était, pour moi, le piano de Samson François se donnant tout entier à Ravel, avec une élégance qui fleurtait dans mon esprit avec le désespoir des nobles âmes, ou bien Maurizio Pollini dont j'entends les respirations aheurtées sur ce disque-ci, ce qui m'émeut au plus haut point. Un piano d'une pureté qui pourfend en moi mes angoisses et les étreint jusqu'à une possible extase, celle de se retrouver soi, tout à fait soi, jusqu'à l'étonnement, seule, au bord.
Ce sont plus ou moins les lignes que j'ai écrites à la fin d'un volumineux travail de "700 pages moins 3", et qui se situent pourtant à l'orée de la forêt de mots. "700 pages moins 3", ce qui demeure figé dans un bloc de papier de près de 4 kilos, à peu près un tiers seulement de ce que j'ai écrit pendant 9 ans, bien pire qu'une gestation d'éléphante.
J'ai toujours écrit, depuis l'enfance, comme on se noie ou pour ne pas me noyer, justement. Mais, à une certaine profondeur, lorsque la morsure du réel se fait sentir, cela revient au même. Aux jours terribles, froids, sublimes aussi, où la seule beauté de ce monde c'était, pour moi, le piano de Samson François se donnant tout entier à Ravel, avec une élégance qui fleurtait dans mon esprit avec le désespoir des nobles âmes, ou bien Maurizio Pollini dont j'entends les respirations aheurtées sur ce disque-ci, ce qui m'émeut au plus haut point. Un piano d'une pureté qui pourfend en moi mes angoisses et les étreint jusqu'à une possible extase, celle de se retrouver soi, tout à fait soi, jusqu'à l'étonnement, seule, au bord.
Ce sont plus ou moins les lignes que j'ai écrites à la fin d'un volumineux travail de "700 pages moins 3", et qui se situent pourtant à l'orée de la forêt de mots. "700 pages moins 3", ce qui demeure figé dans un bloc de papier de près de 4 kilos, à peu près un tiers seulement de ce que j'ai écrit pendant 9 ans, bien pire qu'une gestation d'éléphante.
J'ai tenu une ancienne promesse que j'avais faite, il y a longtemps, à une toute petite fille qui rêvait de Sorbonne et de devenir écrivain. La moitié de la promesse a été tenue. Reste l'autre moitié de cette perfection de rêve à incarner et il est hors de question de s'arrêter là...
Le monstre est mort et un ancien Moi également. Mais l'enfant, lui, est plus vivant que jamais et contemple cette thèse en deux volumes, reliée sous une couverture guimauve (le choix ne vous étonnera pas). Maintenant, il peut la mépriser un peu (à l'envi) et jouer à en arracher toutes les pages, s'il le désire.
Il reste un discours à écrire et un jugement à recevoir. Rien de grave ne peut advenir. Le pire eût été de faillir. Et j'éconduis, par avance, tous ceux qui ne comprendront pas.
Il y a les noms de tous les amis glissés entre les poils de cet animal, moitié ours, moitié pachyderme, parce qu'un tel travail, indépendamment de sa qualité ou de sa médiocrité, ne peut s'achever dans le noir et le silence.
Les amis, que j'ai négligés, que j'ai peut-être blessés - et que je blesse peut-être encore - par mon silence. Tous ces courriers sans réponse et qui, cependant, ont contribué à me nourrir de foi et de courage. Je vous demande pardon, mes amis (en particulier à Robert, Aurélie, Frédéric et Vanessa, à qui je n'ai pas assez témoigné de mon amitié et de ma reconnaissance). Je n'avais pas assez de force alors pour être une amie digne de ce nom et je n'en ai plus en ce moment. Mon silence ne signifie pas ma désaffection ou mon indifférence. Il dit simplement mon incapacité.
Maintenant, j'ai rendez-vous avec James Matthew Barrie et Cary Grant.
J'ai certains engagements à leur égard et il est plus que temps de les tenir. N'est-ce pas ?
D'autant plus que Monsieur Barrie se comporte malicieusement envers moi...
Je pense à vous tous, sans exception, implicitement. Je n'ai point besoin de vous nommer. Vous vivez en moi, plus que vous ne l'imaginez.
Le monstre est mort et un ancien Moi également. Mais l'enfant, lui, est plus vivant que jamais et contemple cette thèse en deux volumes, reliée sous une couverture guimauve (le choix ne vous étonnera pas). Maintenant, il peut la mépriser un peu (à l'envi) et jouer à en arracher toutes les pages, s'il le désire.
Il reste un discours à écrire et un jugement à recevoir. Rien de grave ne peut advenir. Le pire eût été de faillir. Et j'éconduis, par avance, tous ceux qui ne comprendront pas.
Il y a les noms de tous les amis glissés entre les poils de cet animal, moitié ours, moitié pachyderme, parce qu'un tel travail, indépendamment de sa qualité ou de sa médiocrité, ne peut s'achever dans le noir et le silence.
Les amis, que j'ai négligés, que j'ai peut-être blessés - et que je blesse peut-être encore - par mon silence. Tous ces courriers sans réponse et qui, cependant, ont contribué à me nourrir de foi et de courage. Je vous demande pardon, mes amis (en particulier à Robert, Aurélie, Frédéric et Vanessa, à qui je n'ai pas assez témoigné de mon amitié et de ma reconnaissance). Je n'avais pas assez de force alors pour être une amie digne de ce nom et je n'en ai plus en ce moment. Mon silence ne signifie pas ma désaffection ou mon indifférence. Il dit simplement mon incapacité.
Maintenant, j'ai rendez-vous avec James Matthew Barrie et Cary Grant.
J'ai certains engagements à leur égard et il est plus que temps de les tenir. N'est-ce pas ?
D'autant plus que Monsieur Barrie se comporte malicieusement envers moi...
Je pense à vous tous, sans exception, implicitement. Je n'ai point besoin de vous nommer. Vous vivez en moi, plus que vous ne l'imaginez.
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