jeudi 30 avril 2009
Lewis et Harris - l'île que l'on sépare en deux parce qu'elle fait coexister en son sein deux univers différents et deux reliefs contrastés, mais qui n'est qu'une géographiquement - composent un paysage vraiment étrange et vous incitent à un curieux voyage dans vos pensées si vous prenez le risque d'approcher. Un mystère inquiétant vous enroule dans d'indescriptibles tourments dès que vous y posez la pointe du pied. Je n'ai pas encore trouvé de mots pour l'exprimer, mais j'ai certaine prescience... Je dirai simplement qu'il est temps pour moi de partir - mais je reviendrai, car ma mission n'est pas tout à fait achevée. Si je demeurais quelques jours de plus, je pense que ma complexion n'y résisterait pas. Ne vous méprenez pas : j'aime à la folie cette double île, mais elle comporte certains dangers que j'ai immédiatement identifiés. Elle est propice au Weltschmerz, à la mélancolie langoureuse et amoureuse d'elle-même, à l'engourdissement des sens et de l'esprit (vous êtes anesthésiés pendant que la maladie - un romantisme noir - s'empare de vous) et, pour finir, je pense, à un désespoir absolu, inconscient de lui-même, qui peut conduire à la mort celui qui l'abrite.
Je suppose que la fascination qu'elle exerce sur des âmes trop sensibles peut aller jusqu'à la perte de soi. Pour vivre ici, il faut un tempérament d'insulaire, une prédisposition, un instinct que ne confèrent pas seulement la naissance ou le choix tardif de cette île, car c'est l'île qui décide de vous prendre ou de vous rejeter et ce n'est jamais vous qui avez cette liberté. Si vous le croyez, vous êtes à jamais perdu à vous-même. C'est parce que j'ai conscience de ceci qu'il est temps que je parte, même s'il est également trop tard... L'île est délétère pour moi, car elle flatte mes penchants mélancoliques et parce que je sens qu'elle puise en moi des forces vitales et qu'elle s'abreuve à mon âme.
Je crois avoir compris pourquoi Barrie aimait ces Hébrides-là : l'ambiguïté, la cruauté et le sublime des lieux.
Quand le paysage se déroule devant vous, vous comprenez que vous êtes ailleurs. Vous suffoquez. Vous êtes pris. Aucun retour en arrière n'est possible et, pourtant, vissé au coeur, vous n'avez plus que ce désir désormais impossible à satisfaire aussitôt qu'il se transmet à vous.
Paysage lunaire, sentiment d'être du bout du monde ou d'être le témoin d'une fin de l'univers sont quelques-uns des sentiments qui m'ont prise à la gorge. J'espère que nos vidéos restitueront ce climat. Mais il faut le vivre, je crois, pour le comprendre véritablement. C'est une expérience que l'on ne peut ni partager ni transmettre, en aucune manière.
Ce matin, nous sommes allés à Callanish.
Je vous reparlerai, à mon retour (si je reviens), de ce lieu très impressionnant, à l'envoûtement puissant, à l'image du reste de l'Île. En attendant, je vous livre juste quelques photographies en guise de cartes postales, collectives et virtuelles, des clichés bruts, qui seront suivis de vidéos plus tard. Nous revenons à l'instant du site et j'écris très vite ces lignes.
Je suppose que la fascination qu'elle exerce sur des âmes trop sensibles peut aller jusqu'à la perte de soi. Pour vivre ici, il faut un tempérament d'insulaire, une prédisposition, un instinct que ne confèrent pas seulement la naissance ou le choix tardif de cette île, car c'est l'île qui décide de vous prendre ou de vous rejeter et ce n'est jamais vous qui avez cette liberté. Si vous le croyez, vous êtes à jamais perdu à vous-même. C'est parce que j'ai conscience de ceci qu'il est temps que je parte, même s'il est également trop tard... L'île est délétère pour moi, car elle flatte mes penchants mélancoliques et parce que je sens qu'elle puise en moi des forces vitales et qu'elle s'abreuve à mon âme.
Je crois avoir compris pourquoi Barrie aimait ces Hébrides-là : l'ambiguïté, la cruauté et le sublime des lieux.
Quand le paysage se déroule devant vous, vous comprenez que vous êtes ailleurs. Vous suffoquez. Vous êtes pris. Aucun retour en arrière n'est possible et, pourtant, vissé au coeur, vous n'avez plus que ce désir désormais impossible à satisfaire aussitôt qu'il se transmet à vous.
Paysage lunaire, sentiment d'être du bout du monde ou d'être le témoin d'une fin de l'univers sont quelques-uns des sentiments qui m'ont prise à la gorge. J'espère que nos vidéos restitueront ce climat. Mais il faut le vivre, je crois, pour le comprendre véritablement. C'est une expérience que l'on ne peut ni partager ni transmettre, en aucune manière.
Ce matin, nous sommes allés à Callanish.
Je vous reparlerai, à mon retour (si je reviens), de ce lieu très impressionnant, à l'envoûtement puissant, à l'image du reste de l'Île. En attendant, je vous livre juste quelques photographies en guise de cartes postales, collectives et virtuelles, des clichés bruts, qui seront suivis de vidéos plus tard. Nous revenons à l'instant du site et j'écris très vite ces lignes.
Vous pouvez consulter cette page pour une présentation rapide et ce petit livre très complet et très précis
que j'ai acquis sur place.
Mon coeur hésite entre l'effroi et l'exaltation.
que j'ai acquis sur place.
Mon coeur hésite entre l'effroi et l'exaltation.
Libellés :Ecosse,Hebrides,Island of Lewis,voyage
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- Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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