vendredi 2 juin 2006

Chose promise, chose due. Créature éthérée, je me dissous dans les vapeurs de la fièvre, mais j'ai tout de même terminé la traduction à main levée (je l'améliorerai par la suite) de ce premier pastiche.
Le style est d'une sobriété blanche. Barrie n'use absolument pas de son petit délire habituel, bien que l'on perçoive ici et là un sourire coincé sous la moustache... Enfin, moi, je le vois très distinctement se dessiner avec la même férocité que celui du chat de Cheshire. L'amitié franche et pleine - l'amitié est un trésor et je ne cite pas assez fréquemment Aristote à ce sujet - de Doyle et de Barrie fait plaisir à lire. Je traduirai sous peu la préface de Doyle. C'est le seul intérêt de ce texte, qui ne comporte guère de mérites littéraires et n'emporte pas l'enthousiasme suscité par certains excellents pastiches holmésiens. De plus, il s'agit davantage d'une petite parodie, écrite sans prétention réelle, sur un coin de table, que d'un pastiche. Et question métalepse(s), on est gâtés !

Arrestation sensationnelle ! Watson accusé du crime ! (Par nos propres reporters encore plus spéciaux que les autres) Minuit et demi. Tôt ce matin, M. W. W. Watson, docteur en médecine (Edimbourg), a été arrêté à son domicile – 12a Tennison road, St John’s wood-, accusé d’être impliqué dans la mort de Sherlock Holmes, l’ancien résident de Baker Street. L’arrestation s’est effectuée sans difficultés. Le prisonnier a été – ainsi que nous avons pu le comprendre - confondu par la police alors qu’il prenait le petit-déjeuner en compagnie de sa femme. Informé du motif de cette intrusion, il n’a exprimé aucun étonnement et a simplement demandé à voir le mandat d’arrêt. Celui-ci lui a été présenté et il s’est calmement mis à la disposition de la police. Cette dernière, semble-t-il, avait reçu des instructions et lui a laissé la liberté de prendre des arrangements pour son cabinet médical durant son absence, avant qu’il ne les accompagnât à Bow-Street. Le prisonnier a souri à la proposition qui fut émise et a répliqué que nul accommodement n’était nécessaire, puisque son unique patient avait quitté la région. Averti que tout ce qu’il dirait pourrait être retenu contre lui, il se refusa à faire d’autres commentaires. Il fut alors promptement transféré à Bow Street. La femme du prévenu assista à son départ en faisant preuve de beaucoup de cran.
Pour lire la suite : c'est par ici.
Prochainement, le second pastiche et les commentaires de Conan Doyle.

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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