lundi 9 avril 2007

Non, je ne vais pas invoquer en vain Rembrandt ou Kubrick, comme pourrait le laisser croire ce titre, qui donne envie d'être papillon et de se brûler pour atteindre l'extase.

Je fais référence au titre d'un très beau livre de Gaston Bachelard, dont on sait certainement mon admiration pour lui, puisque je me suis autrefois attardée en sa compagnie, et encore aujourd'hui je reviens vers lui. Lui seul sait dire le sentiment d'avoir des ailes et le sens du rêve. Lire son magnifique L'air et les songes pour se rendre compte de cette acuité qui lui est si personnelle et qui justifie ma conception d'une philosophie de chair et d'éther - par opposition à une philosophie de plomb et de barbelés. William Blake n'a jamais été en meilleure compagnie qu'avec la plume de Bachelard.

Mais pas plus que l'on ne peut se prévaloir de connaître la philosophie de Deleuze en se contentant de regarder et d'écouter son Abécédaire - qui, bien que merveilleux, n'est qu'une anecdote au regard de son travail - sans avoir lu ses livres, qui demandent tout de même plus d'intelligence, voire d'efforts, que ce petit infini qu'il offre à l'humble téléspectateur démuni de culture et de langage philosophiques, ce n'est pas ce livre-ci de Bachelard qui vous permettra de comprendre toute la complexité de sa pensée. Néanmoins, je crois que dans un cas comme dans l'autre que des étincelles de génie crépitent ici et là. Bachelard plus que tout autre philosophe sait faire appel en nous à l'intuition, à la sensualité de notre perception intellectuelle, celle qui ne s'arrime pas complètement à la raison, et qui n'est au contraire que pure poésie, au sens étymologique du terme, à savoir la poièsis par opposition à la praxis. Certes, l'une n'empêche pas l'autre.

«La flamme est un monde pour l’homme seul.
Alors, si le rêveur de flamme parle à la flamme, il parle à soi-même, le voici poète. En agrandissant le monde, le destin du monde, en méditant sur le destin de la flamme, le rêveur agrandit le langage puisqu’il exprime une beauté du monde. Par une telle expression pancalisante*, le psychisme lui-même s’agrandit, s’élève. La méditation de la flamme a donné au psychisme du rêveur une nourriture de verticalité [cf. mon ancien billet ici], un aliment verticalisant. Une nourriture aérienne, allant à l’opposé de toutes les "nourritures terrestres", pas de principe plus actif pour donner un sens vital aux déterminations poétiques. » (p. 4)
* du Grec "pan" et "kallos" ("tout" et "beauté" - Blogger n'accepte plus les caractères grecs ; si vous avez une solution pour m'aider à résoudre ce problème...)
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