vendredi 18 novembre 2005
"Les jambes de femmes sont comme des compas qui arpentent le globe terrestre en tout sens, lui donnant son équilibre et son harmonie." Un de mes films préférés de Truffaut, dont je connais toute l'oeuvre, dont je suis amoureuse depuis ma rencontre avec lui, un été, à Paris. Cet été-là, qu'il est loin déjà, où j'ai découvert la quasi totalité de ses films... Moment charnière de mon existence. Je viens de revoir pour la sixième fois L'homme qui aimait les femmes, avec le même plaisir et la même émotion. Eadem sed aliter. Je psalmodie toujours les mêmes citations, ça me rassure et ça m'angoisse. Je vis sur le fil du rasoir mais j'aimer me couper à mes propres contradictions. Truffaut et sa manière particulière de raconter les histoires, la voix off qui rend à la fois présents et absents les personnages, qui donne de la distance pour mieux étreindre le spectateur. Le rapport entre la fiction et le réel, qui est un thème cher à Truffaut, et qui s'exprime ici par la mise en abyme du titre du film et du livre qu'écrit le héros, mais aussi par ce magnifique moment où Bertrand modifie sur la presse un mot de son roman. La petite fille de son souvenir ne portera plus, dans son roman, une robe rouge mais bleue. Ceci pour signifier sans le dire le pouvoir de recréation de l'imagination et de la fiction. Se souvenir n'est plus revivre, mais vivre autre chose au coeur du même, faire surgir une autre possibilité que le réalité avait mise de côté, d'où mon adage très schopenhauerien, eadem sed aliter. Ma scène adorée entre toutes est celle, bien sûr, où l'on découvre les raisons du comportement compulsif ou collectionneur de Bertrand : la rencontre avec LA femme perdue et toujours aimée qu'il recherche à travers toutes les autres. Métonymie quand tu nous tiens... Les moments qui relatent son enfance font douloureusement écho aux Quatre cents coups. Ne pas faire de bruit en tournant les pages d'un livre... La mère insoucieuse et jouisseuse. Putain plus que mère. Je me sens si proche de Truffaut dans ces moments-là... A noter la présence du chat qui se régale des restes d'un petit déjeuner en amoureux, que l'on retrouve dans la Nuit américaine par exemple. L'oeuvre de Truffaut est extrêmement cohérente dans chacun de ses détails. Un film en appelle toujours un autre et, ce, de manière flagrante. Je dirais même que son oeuvre est habitée, pour ne pas dire hantée, par la peur de l'infidélité à soi-même. D'où, paradoxalement, l'infidélité de presque tous les personnages de ses films. Y compris le héros de la Chambre verte (sublime !) d'après Henry James qui, dans sa volonté de pas trahir par l'oubli les disparus, finit néanmoins par succomber à Nathalie Baye, du moins dans son for intérieur. Seule la mort l'empêchera de consommer cette infidélité. Un été, un autre été, je suis retournée sur la tombe de François Truffaut, au cimetière du Montparnasse. Un unique oeillet rouge estampillait le "i" de son prénom. J'ai une photo qui fige cette délicatesse. Je la déposerai, ici, un jour.

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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