dimanche 23 mars 2008
... j'ai rencontré Mademoiselle Berry, ou plus exactement son album,
dans un grand magasin - où le disque était mis à disposition pour l'écoute, ce qui en soi n'est pas nécessairement bon signe, mais je suis aventureuse... - et je suis tombée sous le charme de cette petite voix, simple, susurrante, mais précise dans l'énonciation. Impulsive comme un diable, j'ai acheté le disque après avoir simplement écouté le premier titre et je me suis délectée à son contact pendant le week-end. J'étais un peu loin de chez moi et il m'a maintenue dans une douce torpeur, peut-être artificielle - je le reconnais maintenant que je suis à nouveau dans la ouate de mon univers. Berry possède un certain don, c'est indéniable. Petit talent, mais véritable et ardent. Et qui suis-je faire des mesures ?
Pourtant, ce disque n'a rien d'un chef-d'oeuvre : la voix de la jolie demoiselle est agréable mais ne possède aucune originalité criante, ni dans les nuances ni dans la couleur - une Françoise Hardy, par exemple, manifeste certainement plus de classe et de raffinement -, les paroles sont parfaites pour l'usage auxquelles elles ont destinées (il y a du Benjamin Biolay en filigrane, je le jurerais) et n'ont pas la prétention, je le crois et je l'espère tout à la fois, d'être autre chose qu'une charmante berceuse pour adultes. De la composition musicale, je retiendrai l'usage des cordes - auxquelles je suis nécessairement plus sensible -, les échos, le clapotis de l'eau et la plainte d'un harmonica. De belles harmonies entre lesquelles se donnent à lire les pages d'un journal presque intime. Au jeu des comparaisons, toujours dangereuses et fausses, certains y reconnaîtront le vague à l'âme non désespéré d'une Keren Ann et la séduction flamboyante mais discrète d'une Carla Bruni. Berry est un oxymore, une étoile qui s'éteint mais continue à briller. C'est peut-être cette impression que j'ai d'elle qui me touche...
Mélancoliquement gaie ou gaiement mélancolique, on se laisse porter par cette voix tendre et délicate, qui a la grâce et la faiblesse des éphémères.
Et, à l'entendre, elle ferait mentir celui ou celle qui énoncerait les premiers mots du deuxième titre de l'album :
"N'ayez pas peur du bonheur / Il n'existe pas / Ni ici, ni ailleurs..."
En ce qui me concerne, j'ai très peur, car le bonheur tient au creux de ma main, que je n'ose fermer, de peur d'en hérisser le duvet.

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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