lundi 20 septembre 2010
"Le pathos de Dickens est larmoyant : il est forcé et délibéré, parce que son intention est précisément de nous faire pleurer aussi fort qu’il nous fait rire. Il introduit des enfants dans ses histoires, des enfants qu’il fera peut-être mourir afin de ralentir le mouvement de l’histoire. On peut également le comparer à ces acteurs qui savent qu’ils meurent bien et qui insistent pour faire tout un acte de cette seule scène. Il nous dit qu’il a versé bien des larmes en écrivant la mort du petit Paul* [de même Barrie prétend avoir pleuré en écrivant Margaret Ogilvy] et il certain que des milliers d’autres par la suite ont pleuré en lisant ce passage, et tout particulièrement s’il est lu à haute voix par un lecteur de talent qui sait à quel moment sa voix doit se briser. Mais ce chapitre est un tire-larmes et il trahit la faiblesse de l’auteur qui s’empresse de s’épancher de cette morbide manière . Nous ne ferions pas grand cas du médecin censé nous soigner qui nous inviterait à entrer dans son cabinet afin de contempler un petit garçon à l’agonie. C’est exactement ce que fait Dickens et il nous prie de voir comment il peut poétiser le plus joliment du monde au chevet du mourant."
(J.M.B. à propos du style de Dickens, trad. C.-A.F.) 


Ne vous fiez pas à cette seule citation, car Dickens est bien l'un des maîtres de Barrie, mais non le seul... et Sir James Matthew l'admirait infiniment. 


En ce qui me concerne, Dickens est le Dieu de mon univers païen, même s'il n'est pas en mesure de rivaliser, dans ma vie, avec Barrie. Toutefois, je fais miens ces mots de Barrie  : "Celui qui n’a pas ri ou pleuré avec Dickens a renoncé à un droit de naissance."

*Dombey {in Dombey and Son}



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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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