lundi 3 octobre 2005
"Dreams do come true, if we only wish hard enough, You can have anything in life if you will sacrifice everything else for it." ("Bien sûr que les rêves se réalisent, mais seulement si vous le désirez assez fort. Vous pouvez obtenir n’importe quoi dans la vie si vous sacrifiez tout le reste pour cette chose.")
Attribué à J.M. Barrie
Tout le monde rêve.
Il n’y a pas d’âge.
Mais est-ce que ce sont les mêmes rêves, à dix-sept et à quatre-vingt ans ?
Personne ne croit que les rêves ont une durée de vie limitée.
Pourtant, c’est le cas. Ce n’est pas tout à fait vrai, mais ça revient au même. Ce sont les gens qui deviennent trop vieux pour les rêves. Comme un vêtement qui aurait rétréci ils ne peuvent plus les porter. La vieillesse est moins une évidence physique ou une décision qu’une possibilité qu’adopte l’homme fatigué, qui s’aperçoit qu’il ne sera pas celui qu’il a rêvé d’être et qu’il est tentant d’aimer un bonheur simple, ordinaire, facile, à portée de main et d’espoir. Pourquoi ne peut-il être ce qu’il a rêvé d’être ? Parce qu’il a rêvé de travers ou bien parce qu’il a volé le rêve de quelqu’un d’autre ?
Les enfants reprochent à leurs parents de n’avoir pas le courage de réaliser leurs rêves.
Ils s’insurgent contre l’idée que leurs rêves présents aient quelque chose à voir avec les rêves, morts, de leurs parents. Ne dites jamais à un enfant qu’il vous rappelle ce que vous étiez au même âge. Il pourrait vous tuer pour ça et il ne serait pas à blâmer. Il ne peut vous croire, quand bien même il s’appliquerait à cet effort, car il est soumis à son rêve, jeune maître du royaume des possibles qui regarde avec condescendance le serf du monde des rêves perdus.
Pourtant de lui à vous, ce sont les mêmes rêves. Décalés, ayant sauté une génération, ils se retrouvent dans un corps et un esprit presque neufs. L’erreur commune et répétitive serait de croire que le rêve que l’on formule est inédit. Il n’y a pas un million de rêves différents ni même une centaine. Il y a trois sortes de rêves. Pas une de plus. Les rêves au passé (les regrets et les remords), les rêves au présent (l’espoir) et les rêves au conditionnel (les rêves auxquels on ne croie pas mais qui sont agréables, et qu’on habite, en passant, comme lorsqu’on s’arrête à l’hôtel et que l’on fait semblant d’être chez soi). Les songes ressemblent aux galettes des rois : il y a toujours une fève à l’intérieur. Tout le monde devrait la trouver, tout le monde a sa chance, mais ça n’arrive presque jamais parce que les grandes personnes sont trop sérieuses et qu’elles préfèrent ne pas risquer de se tromper, d’échouer, alors elles font mine de ne pas tenir à leur rêve.
La mémoire ne rétrécit pas avec le temps, c’est l’inverse. Elle ressemble à un chewing-gum frais que l’on a l’impression de pouvoir étirer à l’infini. Il n’y a pas indigestion de souvenirs, d’actes manqués et de rendez-vous annulés. En réalité, ce sont tous ces moments perdus qui prennent plus de place et qui nous dissuadent de nous ouvrir davantage à l’univers, d’entasser de nouveaux visages, d’engranger des idées inhabituelles ou d’inaugurer des moments différents. On sait que ça ne sert plus à rien, un peu comme les tas de livres qu’on achète et qu’on empile, jusqu’au jour où on se rend compte qu’on ne vivra pas assez longtemps pour tous les lire. Alors à quoi bon en acheter de nouveaux ? Il se produit un phénomène comparable avec les êtres et les choses. On arrête d’aimer et de retenir les gens. Certaines personnes, bien sûr, ne se rendent pas compte de cette impossibilité. Elles continuent d’entasser et puis un jour elles meurent sans avoir le temps d’apprécier un peu ce qu’elles avaient.
Pourquoi oublie-t-on parfois ses rêves au réveil ? On les égare dans notre cerveau, à la manière dont les parents du petit Poucet on perdu leur fils dans la forêt. Sauf que les rêves ne reviennent jamais si on a définitivement renoncé à eux. Ils ont été adoptés par d’autres personnes et c’est trop tard pour les rattraper. Il n’y a rien de plus susceptible qu’un rêve.
Les gens n’assument pas toujours les actes qui leur échappent et ils parlent de moments d’égarement. Ils ne reviennent pas souvent en arrière. Les moments d’égarement sont les jours de permission ou de sorties des rêves dans notre monde. Ils sont tenus en laisse comme des toutous par leur propriétaire. Seulement, ces derniers ne s’en rendent pas compte.
Attribué à J.M. Barrie
Tout le monde rêve.
Il n’y a pas d’âge.
Mais est-ce que ce sont les mêmes rêves, à dix-sept et à quatre-vingt ans ?
Personne ne croit que les rêves ont une durée de vie limitée.
Pourtant, c’est le cas. Ce n’est pas tout à fait vrai, mais ça revient au même. Ce sont les gens qui deviennent trop vieux pour les rêves. Comme un vêtement qui aurait rétréci ils ne peuvent plus les porter. La vieillesse est moins une évidence physique ou une décision qu’une possibilité qu’adopte l’homme fatigué, qui s’aperçoit qu’il ne sera pas celui qu’il a rêvé d’être et qu’il est tentant d’aimer un bonheur simple, ordinaire, facile, à portée de main et d’espoir. Pourquoi ne peut-il être ce qu’il a rêvé d’être ? Parce qu’il a rêvé de travers ou bien parce qu’il a volé le rêve de quelqu’un d’autre ?
Les enfants reprochent à leurs parents de n’avoir pas le courage de réaliser leurs rêves.
Ils s’insurgent contre l’idée que leurs rêves présents aient quelque chose à voir avec les rêves, morts, de leurs parents. Ne dites jamais à un enfant qu’il vous rappelle ce que vous étiez au même âge. Il pourrait vous tuer pour ça et il ne serait pas à blâmer. Il ne peut vous croire, quand bien même il s’appliquerait à cet effort, car il est soumis à son rêve, jeune maître du royaume des possibles qui regarde avec condescendance le serf du monde des rêves perdus.
Pourtant de lui à vous, ce sont les mêmes rêves. Décalés, ayant sauté une génération, ils se retrouvent dans un corps et un esprit presque neufs. L’erreur commune et répétitive serait de croire que le rêve que l’on formule est inédit. Il n’y a pas un million de rêves différents ni même une centaine. Il y a trois sortes de rêves. Pas une de plus. Les rêves au passé (les regrets et les remords), les rêves au présent (l’espoir) et les rêves au conditionnel (les rêves auxquels on ne croie pas mais qui sont agréables, et qu’on habite, en passant, comme lorsqu’on s’arrête à l’hôtel et que l’on fait semblant d’être chez soi). Les songes ressemblent aux galettes des rois : il y a toujours une fève à l’intérieur. Tout le monde devrait la trouver, tout le monde a sa chance, mais ça n’arrive presque jamais parce que les grandes personnes sont trop sérieuses et qu’elles préfèrent ne pas risquer de se tromper, d’échouer, alors elles font mine de ne pas tenir à leur rêve.
La mémoire ne rétrécit pas avec le temps, c’est l’inverse. Elle ressemble à un chewing-gum frais que l’on a l’impression de pouvoir étirer à l’infini. Il n’y a pas indigestion de souvenirs, d’actes manqués et de rendez-vous annulés. En réalité, ce sont tous ces moments perdus qui prennent plus de place et qui nous dissuadent de nous ouvrir davantage à l’univers, d’entasser de nouveaux visages, d’engranger des idées inhabituelles ou d’inaugurer des moments différents. On sait que ça ne sert plus à rien, un peu comme les tas de livres qu’on achète et qu’on empile, jusqu’au jour où on se rend compte qu’on ne vivra pas assez longtemps pour tous les lire. Alors à quoi bon en acheter de nouveaux ? Il se produit un phénomène comparable avec les êtres et les choses. On arrête d’aimer et de retenir les gens. Certaines personnes, bien sûr, ne se rendent pas compte de cette impossibilité. Elles continuent d’entasser et puis un jour elles meurent sans avoir le temps d’apprécier un peu ce qu’elles avaient.
Pourquoi oublie-t-on parfois ses rêves au réveil ? On les égare dans notre cerveau, à la manière dont les parents du petit Poucet on perdu leur fils dans la forêt. Sauf que les rêves ne reviennent jamais si on a définitivement renoncé à eux. Ils ont été adoptés par d’autres personnes et c’est trop tard pour les rattraper. Il n’y a rien de plus susceptible qu’un rêve.
Les gens n’assument pas toujours les actes qui leur échappent et ils parlent de moments d’égarement. Ils ne reviennent pas souvent en arrière. Les moments d’égarement sont les jours de permission ou de sorties des rêves dans notre monde. Ils sont tenus en laisse comme des toutous par leur propriétaire. Seulement, ces derniers ne s’en rendent pas compte.
Libellés :James Matthew Barrie,rêves
Quelques chapitres...
Les roses du Pays d'Hiver
Retrouvez une nouvelle floraison des Roses de décembre ici-même.
!doctype>
Rechercher sur mon JIACO
Qui suis-je ?
- Holly Golightly
- Never Never Never Land, au plus près du Paradis, with Cary Grant, France
- Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
Almanach barrien
Rendez-vous sur cette page.
En librairie
Lettres
Voyages
Écosse
Kirriemuir
Angleterre
Londres
Haworth
Allemagne
Venise
New York
Liens personnels
Le site de référence de J.M. Barrie par Andrew Birkin (anglais)
Mon site consacré à J.M. Barrie (français ; en évolution permanente)
Site de la Société des amis de J.M.Barrie (français ; en construction)
Liens affiliés à ce JIACO
"Une fée est cachée en tout ce que tu vois." (Victor Hugo)
Blog Archive
- 2020 (1)
- 2019 (1)
- 2018 (4)
- 2017 (8)
- 2016 (1)
- 2015 (22)
- 2014 (15)
- 2013 (22)
- 2012 (34)
- 2011 (20)
- 2010 (34)
- 2009 (66)
- 2008 (74)
- 2007 (143)
-
2006
(447)
- décembre(21)
- novembre(19)
- octobre(20)
- septembre(21)
- août(33)
- juillet(23)
- juin(43)
- mai(44)
- avril(62)
- mars(50)
- février(51)
-
janvier(60)
- janv. 31(3)
- janv. 30(3)
- janv. 27(1)
- janv. 26(1)
- janv. 25(4)
- janv. 24(3)
- janv. 23(3)
- janv. 22(1)
- janv. 20(2)
- janv. 19(3)
- janv. 18(2)
- janv. 17(1)
- janv. 16(2)
- janv. 15(1)
- janv. 13(5)
- janv. 12(2)
- janv. 11(2)
- janv. 10(3)
- janv. 09(1)
- janv. 08(1)
- janv. 07(2)
- janv. 05(4)
- janv. 04(2)
- janv. 03(2)
- janv. 02(2)
- janv. 01(4)
- 2005 (217)
Archives
-
►
2018
(4)
- ► juillet 2018 (1)
- ► avril 2018 (1)
- ► février 2018 (1)
-
►
2017
(8)
- ► juillet 2017 (6)
- ► avril 2017 (1)
-
►
2015
(22)
- ► décembre 2015 (3)
- ► octobre 2015 (1)
- ► avril 2015 (1)
-
►
2014
(15)
- ► juillet 2014 (3)
- ► janvier 2014 (1)
-
►
2013
(22)
- ► novembre 2013 (1)
-
►
2012
(34)
- ► novembre 2012 (1)
- ► juillet 2012 (12)
- ► avril 2012 (1)
-
►
2011
(20)
- ► décembre 2011 (1)
- ► octobre 2011 (1)
- ► septembre 2011 (1)
- ► janvier 2011 (1)
-
►
2010
(34)
- ► novembre 2010 (1)
-
►
2009
(66)
- ► juillet 2009 (11)
- ► avril 2009 (8)
-
►
2008
(74)
- ► novembre 2008 (1)
- ► septembre 2008 (4)
- ► juillet 2008 (17)
- ► avril 2008 (11)
-
►
2007
(143)
- ► décembre 2007 (8)
- ► novembre 2007 (6)
- ► juillet 2007 (14)
- ► avril 2007 (18)
- ► février 2007 (16)
-
►
2006
(447)
- ► décembre 2006 (21)
- ► novembre 2006 (19)
- ► octobre 2006 (20)
- ► septembre 2006 (21)
- ► juillet 2006 (23)
- ► avril 2006 (62)
- ► février 2006 (51)
- ► janvier 2006 (60)
-
▼
2005
(217)
- ► décembre 2005 (62)
- ► novembre 2005 (98)
- ▼ octobre 2005 (49)