vendredi 10 novembre 2006


The Listeners (1912)

Ceux qui écoutent 
"Is there anybody there?" said the Traveller,
"Y a-t-il quelqu'un ici ?" demanda le Voyageur,
Knocking on the moonlit door;
Frappant à l'huis, tenu en lisière par un rayon de lune ;
And his horse in the silence champ'd the grasses
Et son cheval, dans le silence, mâchonnait l'herbe

Of the forest's ferny floor: 

Du tapis de fougères, qui recouvrait la forêt ;

And a bird flew up out of the turret,
Et de la tourelle un oiseau s'envola 
Above the Traveller's head:
Par-dessus la tête du Voyageur...
And he smote upon the door again a second time;
Et, derechef, il frappa, et frappa, à la porte ;
'Is there anybody there?' he said.
Y a-t-il quelqu'un ici ? demanda-t-il
But no one descended to the Traveller;
Mais personne ne descendit répondre au Voyageur ;
No head from the leaf-fringed sill
Nul, du rebord frangé de feuilles,
Lean'd over and look'd into his grey eyes,
Penchant la tête ne plongea son regard dans ses yeux gris,
Where he stood perplex'd and still.
Comme il demeurait là, perplexe et silencieux.
But only a host of phantom listeners
Seule, une légion de fantômes à l'écoute,
That dwelt in the lone house then
Qui peuplait la maison solitaire,
Stood listening in the quiet of the moonlight
Prêtaient l'oreille, dans la paix du clair de lune, 
To that voice from the world of men:
À cette voix qui leur provenait du monde des hommes ;
Stood thronging the faint moonbeams on the dark stair,
Ils se tenaient là, serrés entre les pâles rayons de lune, sur l'obscur escalier
That goes down to the empty hall,
Qui descend vers la salle déserte,
Hearkening in an air stirr'd and shaken
Attentifs à l'atmosphère tremblante et agitée
By the lonely Traveller's call.
Par l'appel du Voyageur solitaire
And he felt in his heart their strangeness,
Et, en son coeur, il éprouvait toute leur étrangeté :
Their stillness answering his cry,
Leur silence répondant à son cri,
While his horse moved, cropping the dark turf,
Tandis que son cheval piaffait et broutait l'herbe noire,
'Neath the starr'd and leafy sky;
Sous le ciel d'étoiles et de feuilles,
For he suddenly smote on the door, even
Car il frappa soudain à la porte, cette fois
Louder, and lifted his head :
Plus fort encore, puis il leva la tête :
'Tell them I came, and no one answer'd,
"Dites-leur que je suis venu, que personne n'a répondu,
That I kept my word,' he said.
Et que j'ai tenu ma parole", dit-il. 
Never the least stir made the listeners,
Pas le moindre frémissement de la part de ceux qui écoutaient ;
Though every word he spake
Toutefois, chaque mot qu'il prononça
Fell echoing through the shadowiness of the still house
Donna de l'écho à travers les ombres de la maison silencieuse,
From the one man left awake:
Les mots du seul homme qui demeurait éveillé...
Ay, they heard his foot upon the stirrup,
Ils entendirent parfaitement son pied sur l'étrier,
And the sound of iron on stone,
Et le bruit du fer sur la pierre,
And how the silence surged softly backward,
Et comme le silence reflua doucement,
When the plunging hoofs were gone.
Quand les sabots plongeants furent au loin.


(Walter de la Mare, trop peu connu en France, hélas).


Merci à mon ami Robert pour la découverte, il y a quelques minutes, de ce poème si mystérieux. Je connaissais l'auteur, j'en ai déjà parlé au sujet de Lewis Carroll (dont je donnerai des nouvelles sous peu !), mais ce poème est la pépite d'or de ma journée. Cela s'harmonise particulièrement bien avec le conte de Noël de Barrie (a creepy tale) que je suis en train de traduire...
J'ai pensé à ceux qui sont fâchés avec la langue de Shakespeare et, même si le poème ne présente aucune difficulté de compréhension, j'ai apposé une très vulgaire translation (la plus rapide de ma courte carrière!) auprès des vers originaux, afin de leur donner un idée du propos. Bien sûr, il faudrait poétiser tout ceci. Quand bien même, il faut l'entendre de la bouche d'un anglais pour apprécier le rythme de ce conte versifié, pour entendre cette musique qui donne la chair de poule aux mots.

A bientôt, lecteur de passage.

La semaine prochaine, je vous présenterai un cynique...

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