lundi 27 novembre 2006
Ce petit billet maladroit, fouillis, est offert et dédié à Fauna Amor, qui l'a inspiré de mille manières. Cette jeune femme est remarquable, presque trop belle - je crains que cet hommage ne lui déplaise, car Fauna est sauvageonne, je l'imagine ainsi, indépendante et fière - pour exister ailleurs que dans le pays des songes. Je puise en elle un certain nombre de forces. Elle justifie à elle seule, avec quelques autres personnes dans cet univers imaginaire que d'aucuns appellent à tort virtuel, ce JIACO et d'autres choses plus profondes.
Merci Fauna.
****
Aller à la source des oeuvres de Walt Disney au Grand Palais, rencontrer les artistes du Cirque d'Hiver, voir le plus beau film de l'année, embarrasser de quelque manière que ce fût my Monsieur Anon, dévaliser quelques librairies, "L''écume des pages" et "L'arbre à lettres",
[ Un livre de Mocky, parce que nous l'adorons, parce qu'il est hors normes, à part, méprisé par la critique, mal aimé par un certain public et pourtant génial. Mais personne ne le connaît véritablement. Mocky a les moyens de ses provocations.
Les silly symphonies, l'une des plus belles choses jamais créée par Disney, méritent d'êtres vues et revues.
La Chine ? En vue d'un lointain mais futur voyage là-bas, quand je parlerai correctement . Hoffman, parce que je ne connais pas ce conte (quand je vous dis que je suis trouée de lacunes, ce n'est pas une posture ! ) et parce que Phébus est une maison d'édition que j'aime...
De Tolkien, j'ai lu Le Seigneur des anneaux. Qui ne l'a pas lu ? Et j'ai toujours émis des réserves sur ce livre, qui n'est pas aussi extraordinaire qu'on voudrait bien nous le faire croire. Je crois que Bilbo est plus digeste. J'ai envie de le lire depuis longtemps en français. La prose de Tolkien est aussi lourde en version originale qu'en traduction... alors, je n'ai pas envie de le lire en anglais, car j'aime trop la musicalité de cet idiome. Mais n'allez pas croire que je n'aime pas Tolkien. Ce serait trop simple.
Un compagnon oxfordien des contes de fées. Une petite mine d'or portative sur le sujet. Et un cours de Madame Dixsaut, platonicienne émérite que j'ai eu le bonheur d'avoir comme professeur à la Sorbonne. Une grande dame. Un esprit éblouissant mais hélas peu de tendresse pour ses élèves...
L'indulgence n'est pas une de ses qualités premières, mais qu'importe, car l'exigence qu'elle place dans autrui n'est pas moins forte que la sienne propre. Je l'admire sans l'aimer.]
tel fut le programme de mon dernier week-end parisien, dont j'aimerais rendre compte ici, sous forme de plusieurs petites chroniques, tant il semble correspondre à ma vision personnelle du paradis et à un certain art de vivre (comme dirait un vieux garçon charmant qui m'écrit de temps en temps et dont les encouragements me sont profitables) : mes passions et amours furent entrelacées en un lieu et un temps, dans un superbe bouquet. Des roses de décembre, bien entendu. Ce fut Noël avant l'heure, dans un tourbillon né des mains de mon mari, pour enchanter mon coeur et mon esprit. Vous savez que la magie est à votre portée ? Oui, vous, qui me lisez, il n'y a pas grand-chose à faire pour se retrouver dans un autre univers. Fermez les yeux, croyez fort, et le rêve deviendra réalité. Si je vous parais naïve et puérile, cela n'a aucune espèce d'importance.
Enro (encore quelqu'un que j'aime bien), un jour, avait fait part d'une théorie concernant une forme d'intertextualité à l'oeuvre dans le choix de nos lectures et j'ai depuis appliqué le procédé à tous mes goûts. Force est de constater que je pourrais tous les relier par un ou plusieurs détails et tisser une immense toile... qui serait la généalogie de mes attachements. Ce billet en est la preuve.
**********
La photographie, qui sert d'entame, est tellement ratée qu'elle est presque intéressante et surréaliste. Holly pose devant l'un des tableaux qu'elle préfère et dont je donne meilleur aperçu ci-dessous,
l'oeuvre d'un artiste qu'elle vénère, Titiana et Bottom de John Anster Fitzgerald, d'après Le songe d'une nuit d'été de William Shakespeare.
Quelle émotion de pouvoir caresser du regard un tableau qui me fait rêver depuis si longtemps (le gardien a cru que j'avais l'intention de le voler, tant je suis restée longtemps immobile devant lui à lui faire des oeillades, camouflée derrière ma frange) ! J'ai aussi eu le privilège de contempler un tableau de Waterhouse, de Millais et de Grimshaw.
Des artistes victoriens, préraphaélites, comme il se doit, puisque telle est ma vocation. J'étais en terrain connu et j'écoutais d'une oreille distraite une conférencière raconter des âneries aux visiteurs, concernant Joan Crawford (l'une des inspirations pour la sorcière de Blanche-Neige).
Le Grand Palais était presque vide en ce tout début d'après-midi. La foule viendrait plus tard, lorsque nous partirions. Peu d'enfants, Dieu merci ! Des lardons dans une exposition, c'est un cauchemar pour les oreilles. Gare à la migraine ! J'ai pu admirer, en toute tranquillité, les sources de Walt Disney : les gravures et les tableaux de Gustave Doré, les travaux de Granville, Daumier, Benjamin Rabier, Beatrix Potter... Ma félicité avait quasiment atteint son acmé lorsque je vis un lavis de Victor Hugo,
Je ne pensais pas avoir la chance de toucher de la prunelle cette oeuvre, pas plus que celles de William Blake, que j'admire depuis des années. Les rencontres les plus improbables eurent lieu ce samedi-là. J'étais fort aise de la place conférée à l'expressionnisme allemand, à travers des extraits du Faust et du Nosferatu de Murnau, mais Fritz Lang (Metropolis ), Robert Wiene (Le Cabinet du Dr Caligari), Paul Leni (Le Musée des figures de cire) et Wegener (Le Golem).
Cette exposition est remarquable : elle manque certainement de complexité, de profondeur, se révélant par trop pédagogique, mais elle a le mérite d'offrir l'essentiel. Le bonheur fut complet lorsque nous pûmes voir Destino (une reconstitution d'un projet avorté) de Disney et Dali.
Extrait :
Certaines images font songer au Chien andalou de Bunuel. Et ce n'est pas un hasard, comme chacun le sait... La présence des insectes nous servira de guide pour le film dont je vais bientôt vous parler... à la fin de ce billet, car je garde le meilleur pour la fin.
Parmi, les nombreux objets en vente, je recommande pour les amoureux de Disney, ces deux livres-coffrets, remplis de trésors :
sont un délice pour l'amoureux de l'Oncle Walt... Et je pense faire profiter les lecteurs de mon site Barrie de certain contenu en rapport avec Barrie... mais Chut ! Surprise !
Je ne suis pas exempte de critiques quant au travail de Walt Disney
concernant nombre des classiques qu'il a fait adapter, mais je suis respectueuse néanmoins de l'homme. J'ai beaucoup d'affection pour lui.
Et j'ai enfin acquis le sac de Miss poivert (qui nous manque...) ! Oui, oui, je suis un être frivole parfois... et je sacrifie au vice des produits dérivés.
Chaque année, je me rends au Cirque d'Hiver.
C'est un rituel qui précède Noël et l'occasion de satisfaire ce besoin de poésie incarnée qui est mien. Ce cirque, qui n'est pas sous un chapiteau, battu par les quatre vents, mais dans une très jolie maison, maintient la tradition du genre, un amour du spectacle auquel je suis sensible. Je me remémore toujours les paroles de cette chanson de Caussimon, interprétée aussi par Philipe Clay, Le Funambule, lorsque je regarde les prodiges des airs qui, parfois, paient de leur vie leur art dangereux.
De tous ses copains du cirque forain
Pas un n'avait dit au vieux funambule
Qu'il était aussi parfois somnambule
Ça n'aurait servi strictement à rien
Le public parti, la lune dehors
À travers les trous de la vieille toile
Allumait un ciel tout rempli d'étoiles
Le vieux funambule, arrivait alors
Lui qui n'était pas tellement sûr de lui
Qu'avait mal aux reins, qu'avait des vertiges
Était tout changé c'était un prodige
Oui c'était vraiment le jour et la nuit
Plus besoin d'ombrelle ni de balancier
Les sauts périlleux devenaient faciles
Il était gracieux, il était agile
Comme un demi-dieu, sur son fil d'acier
Et ce fut ainsi qu'un enfant le vit
Un enfant puni ou un fils de pauvre
Qui s'était glissé dans l'odeur des fauves
Et le regardait d'un regard ravi
Spectateur fortuit de ce numéro
L'enfant applaudit à tant de merveilles
Mais un somnambule, quand on le réveille,
Comme un funambule, ça tombe de haut
De tous ses copains du cirque forain
Pas un n'avait dit au vieux funambule
Qu'il était aussi parfois somnambule
Les gens du voyage sont des gens très bien.
Les trapézistes, le ventriloque (il n'en existe plus guère...), les tigres, les jongleurs, les chinoiseries. Le spectacle fut encore une réussite cette année. Ils m'ont donné un peu de leur fièvre. Un univers bariolé, une drôle de famille hétéroclite qui cajole l'enfance en chacun de nous. Je songe aussi à Freaks de Tod Browning. Association d'idées facile mais véridique.
J'aime leur étrangeté, cet amour du spectacle qui les réunit dans la souffrance, l'implacable rigueur des saltimbanques. J'aimerais être des leurs.
***********
Fauna a en si bien parlé que j’aurais peine à dire plus et mieux. Je vous renvoie à son billet. C’est grâce à cette fée que je suis allée voir ce film, dont je n’aurais rien su sans son secours. Après la découverte de Gormenghast, je lui suis à nouveau redevable. Guillermo del Toro n’était pas, malheureusement, un cinéaste de ma connaissance. Le monde est si vaste ! Et je manque de souffle.
Lorsque je parle du plus beau film de l’année, alors que celle-ci n’est pas encore achevé et que j’attends le film de Scorsese avec impatience, et celui de Resnais avec appréhension, je ne prends pourtant aucun risque, car c’est le plus beau film de mon année, c’est certain. Une oeuvre qui réconcilie à ce point les diverses strates de l'être humain est une oeuvre qui tient du miracle. Del Toro a su injecter à l'horreur franquiste, cette autre horreur, sublime celle-ci, la substance du conte de fées, qui est cruauté et crudité. Le pari était difficile à tenir, mais le maillage est si bien tissé que nous n'avons jamais dans l'idée de quitter un monde (celui d'Ofélia) pour un autre (celui de Vidal, ce Capitaine sans coeur, qui brise les autres, dans une violence inimaginable ; c'est un monstre dont les doubles dans le monde de l'imaginaire
sont bien moins effroyables que lui. Il semble dire la rigueur absurde, sans autre but qu'elle-même, sans idéal ni finalité. Il obéit à un devoir qui ne repose sur rien...). Les deux mondes coexistent l'un dans l'autre, sans pouvoir dire qui de l'un contient l'autre...
Le labyrinthe de Pan pose une question essentielle, qui est en germe dans le billet de Fauna : le statut de l’imaginaire par rapport au réel. J’avais déjà évoqué cette question de manière presque sérieuse ici, par le biais des travaux de Clément Rosset. Je me permets de citer Fauna, afin de lui faire écho : "Mais il y a une différence : le fantasme est réel. L'illusion ne l'est pas. L'enfant croit, pas l'adulte. Les illusions que Carmen regrette n'ont jamais eu la force des fantasmes d'Ofélia." Ceci me paraît très justement pensé et exprimé. Je le comprends ainsi : l'illusion n'est qu'un voile transparent, moiré, apposé sur le réel, qui en laisse entrevoir la forme, car il suffit d'un souffle, léger, pour soulever le rideau de tulle. L'illusion s'appuie sur le réel, mais n'en change pas la consistance. Elle n'est qu'un trompe-l'oeil tandis que le phantasme se nourrit de la chair du réel, le digère, le fait sien et devient réel à son tour pour celui qui le façonne en son sein.
Cette oeuvre maternelle de l'imaginaire est retranscrite fabuleusement. Ofélia vit deux vies, avant d'être prise par l'une et rejetée par l'autre. Sa mère fabrique un enfant dans son ventre, elle abrite deux vies, tout aussi incompatibles (elle doit mourir pour que vive l'enfant). Ces deux êtres, la mère et la fille, que tout semble désormais éloigner, sont pourtant le miroir l'une de l'autre. Ce qui les sépare, c'est Cronos. N'oublions pas que Kronos (le temps) n'est pas exactement Cronos (le dieu)... même s'ils se confondent souvent. L'interstice qui demeure entre les deux sens du mot permet peut-être cette juxtaposition de leur deux mondes dans ce long-métrage magnifique. Kronos gouverne notre monde ; Cronos appartient à l'autre univers.
La rupture entre la mère et la fille sera consommée lorsque la femme brûlera la mandragore en forme de foetus, à laquelle donnait vie la fille afin de sauver son petit frère dans le ventre de sa mère.
Ce film, qui est d’abord une œuvre de plasticien et pas seulement par ses références à l’art pictural, dont le tableau de Goya, Saturne dévorant un de ses enfants, mais aussi parce que ce film superpose plusieurs formes de réel, aussi vraies l'une que l'autre, mais différemment véridiques. Toute la distinction qui est à construire repose sur l'idée que l'on se fait de l'imaginaire. Il est des choses imaginaires et des choses de l'imaginaire. Cela ne signifie pas exactement la même chose. Le monde d'Ofélia n'est pas imaginaire, ce n'est pas une illusion; il est de l'imaginaire, de ce royaume auquel elle appartient et qu'elle ne peut rejoindre que par le sacrifice de sa vie réelle. Les choses imaginaires sont des chimères avec lesquelles on joue, on se dupe, on se divertit, dont on se fait un abri, alors que les choses de l'imaginaire existent bel et bien et n'existent que par ce que l'on est à sacrifier pour leur donner vie. Elles ne protègent pas, elles ne sont ni folie ni fuite hors du réel, mais une manière de creuser son sillon dans cette réalité, souvent morne et terne, triste, silencieuse, ou pleine de bruit et de fureur. C'est une arme, un combat, une façon de ne pas lâcher prise, d'être plus vivant que ceux qui ont cessé de l'être sans le savoir (la mère d'Ofélia).
Tout le film est construit de manière binaire, parallèle : chaque élément d'un monde ayant son pendant dans l'autre. "C'est ainsi que la géométrie du décor de la salle à manger du Pale Man reprend exactement celle de la salle à manger du franquiste joué par Sergi Lopez. La grenouille représente la bourgeoise, le Pale Man symbolise l'Eglise avec ses stigmates sur les mains et la manière dont il attire les enfants dans sa chapelle pour les manger. Chaque personnage du monde fantasmé trouve son reflet dans le monde réel. Mon film est un jeu de miroirs où tout est calculé, jusqu'à l'évolution physique du faune. Plus les épreuves auxquelles il soumet la petite fille sont difficiles, plus il devient beau." (G. del Toro, dans le numéro de novembre de Positif)
Saturne, le nom romain du Cronos grec, fait référence à un précédent film de Guillermo del Toro. La présence du temps est incarné par le monstre Pale Man qui dévore les enfants, par Vidal, par la présence du sablier, par une montre cassée que Vidal ne cesse de remonter, comme un témoignage d'un éternel, une folie ou une malédiction transmise de père en fils, par l'attente d'un père dans le monde des abîmes...
Pale man est Saturne, Cronos, un monstre glouton, une baudruche éclaté, un ancien obèse à la peau flasque : il dévore pour n'être pas dévoré si l'on se fie à la légende, telle que nous la rapporte brillamment Pierre Vernant :
S'il symbolise le temps, il mange les enfants car les enfants dévorent le temps. N'y a-t-il pas place alors pour évoquer en filigrane Peter Pan ? En effet, l'enfance n'a pas conscience du temps d'une façon semblable à celle des adultes. On peut même affirmer que l'enfance se joue dans la tour éternité, jusqu'à la puberté... c'est pourquoi, malgré une conscience de la mort (qui sera la victoire du temps), l'enfant ne la craint pas véritablement. D'où cette déclaration extraordinaire du réalisateur :
"J'aime la notion d'immortalité, pas dans le sens que les gens vont se souvenir de vous, mais dans l'idée que si vous vous ouvrez totalement à la mort, le temps n'a pas d'emprise sur vous. C'est de cela dont parlent Cronos et la fin du Labyrinthe de Pan. C'est un thème développé dans le conte d'Andersen, La petite marchande d'allumettes. Elle ne va pas au Paradis. Elle meurt en regardant un festin... [Note de Holly : Si Ofélia risque de mourir en touchant au festin figé du Pale Man, cela n'est pas sans raison... ] Ce qui fait qu'elle ne ressent plus la faim et le froid. Elle meurt sans mourir, sans s'en rendre compte. J'aime beaucoup cette idée car je pense que si on ignore la mort, elle ne peut pas vous atteindre. Je reconnais que cette théorie est un peu tirée par les cheveux." (G. del Toro, dans le numéro de novembre de Positif)
Guillermo del Toro ne fait que divulguer l'immortalité pensée et vécue par l'enfance. Je ne prétends pas, je le redis, que les enfants n'aient pas conscience de la mort, ce qui serait complètement faux, mais la conscience qu'ils en ont n'est pas la nôtre. Elle n'est pas perçue en terme de destruction complète mais comme un mal, une altération. Ofélia dit d'ailleurs à Mercédès, la servante complice des résistants, qu'elle a peur qu'on lui "fasse du mal", pas qu'on la tue.
Le dieu Pan est présent, c'est lui le guide d'Ofélia, celui qui va la soumettre aux rites initiatiques, qui doivent témoigner de sa nature d'être non humain. Ofélia doit revenir dans son royaume avant que la lune ne soit pleine. Ne peut-on pas y voir une métaphore de la puberté ?
Les légendes racontent que Pan fut amoureux de la nymphe Echo - d'où l'appel de la petite fille lorsqu'elle pénètre dans ce labyrinthe, qui évoque aussi bien le minotaure... Pal est d'ailleurs un avatar de cette créature mythologique. L'écho est aussi le sien, celle qu'elle fut dans une autre vie qu'elle a perdue par désobéissance, voulant connaître le monde des hommes.
On le comprendra, les références sont si abondantes dans ce film qu'il est vain de vouloir toutes les recenser et leur attribuer un sens. L'oeuvre est riche de mille reflets, qui sont autant de fausses pistes, car la seule vérité est celle du coeur pur de l'enfant. Pan signifie en grec Tout. Il signifie aussi, par un habile retournement, son contraire, car s'il est Tout, il est aussi rien. Nécessairement.
La berceuse qui accompagne le film est si révélatrice de l'esprit de l'histoire que je suis bouleversée de l'entendre...
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- Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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