Il était trop jeune, trop lisse, trop angélique, avec une peau de bébé Cadum qui m'exaspérait. Et puis j'ai enfin compris quel génial acteur il était. Bien plus tard que pas mal de gens. Je suis lente, prudente, mais il m'a enfin gagnée à sa cause. La beauté de ses traits, cette apparente candeur qui gouverne chaque mouvement de son visage ne demande qu'à être abîmée. La pureté du regard ne donne que plus de force à sa rage inutile. On a envie de le brutaliser pour qu'il mérite cette foi, presque trop grande pour lui, au cas où elle lui aurait été échue par accident... Non, le gosse est devenu un homme et il est solide. Il dit que sa main ne tremble pas lorsqu'il participe aux boucheries de ses congénères du mal. Mais il avale des flacons de Valium pour tenir, tandis que son reflet maléfique bande mou et finit par se retrouver pris dans une ironie dangereuse : il doit trouver la taupe, c'est-à-dire lui. DiCaprio vole la vedette à Nicholson, malgré la stature immense de ce dernier. Matt Damon, quant à lui, m'a toujours paru trop falot et ce film ne me fera pas changer d'idée. Je ne comprends pas le choix des titres français des films américains. "The departed", à savoir "le défunt", cette inscription porté sur une carte de condoléances, n'a rien de commun avec "les infiltrés". C'est trahir le film que de lui donner un titre qui, même s'il en exprime une certaine réalité, n'en dit pas le secret, car le film est construit sur le manque, bien plus que sur le parallélisme qui existe entre les deux personnages principaux, les infiltrés. Ce manque est celui de la famille, pour les deux personnages, dont les noms irlandais riment et semblent se faire écho par l'intermédiaire d'un chiasme imparfait : Colin Sullivan et Billy Costigan. Drôle de famille, des Atrides. Etrangement, Jack Nicholson est une figure paternelle possible pour les deux hommes. De même, Colin et Billy partagent une femme, Madolyn (Vera Farmiga),
une psychiatre, qui définit le mensonge (le sien) comme une manière d'entretenir un équilibre, entre elle et elle-même, entre elle et les autres. Celle-ci enceinte (de qui ? ) symbolise une forme d'inceste entre les deux jeunes hommes dédoublés.
Il est fini le temps de Capra qui brossait le portrait d'une amérique généreuse, altruiste, qui sauvait ses citoyens d'eux-mêmes, porteuse d'un idéal qui nourrissait ses enfants. Scorsese le dit avec cette allégorie finale, le rat sur le rebord de la fenêtre, qui donne sur le Capitole. Les rats sont dans le bateau et ils sont les maîtres. De même cette enveloppe biffée, qui porte la mention "Citizens" qui est le détonateur du final... La nation n'est faite que de trahisons et de compromis. Tout est saloperie. Le dernier film de Clint Eastwood (magnifique ! Je n'ai pas osé en parler tant il m'a impressionnée !) dit en substance la même chose et, même si les deux films ne parlent pas de la même chose, j'ai trouvé en l'un et en l'autre de nombreux points de contact, comme si le temps était venu de reconnaître ses fautes et d'expier. La bande originale du film est aussi très expressive, variée, donnant des pulsations supplémentaires. Un des titres des Rolling Stones, auquel Scorsese va consacrer un film, me semble-t-il, comme il l'avait fait pour Bob Dylan, est présent.
Deux extraits ci-dessous.
Billy's theme (Howard Shore), qui n'est pas sans rappeler à certains accents d'Anton Karas et de sa cithare (Le troisième homme) : Le titre phare du film, I'm shipping up to Boston (Dropkick Murphys):
Extrait (pour un extrait sous-titré ou en français, allez sur allocine.fr) : Bande annonce :
Quelques chapitres...
Les roses du Pays d'Hiver
Retrouvez une nouvelle floraison des Roses de décembre ici-même.
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