mercredi 4 août 2010
Je ne suis pas morte ; je cuve seulement mon enfance. Je suis heureuse. Encore un peu fatiguée, peut-être, mais certainement pas lasse. Tant de choses adviennent et je ne veux en ignorer aucune.
Je vous écrirai prochainement.
Les émotions sont comme des échardes, j'ai ôté celle-ci.
Jacques Debronckart (comme Tachan d'ailleurs) n'est pas assez connu. M. Golightly, lui qui rêve encore d'Adélaïde, me l'a fait découvrir...
Un jour, nous irons à Adélaïde, mais aussi aux îles Samoa, tu verras !
Un jour, nous irons à Adélaïde, mais aussi aux îles Samoa, tu verras !
Je prends la liberté de mettre en ligne ces deux chansons dans l'espoir que vous croiserez le chemin de ce désespéré – n'est-ce pas le mot dont usent les gens tranquilles afin de désigner les trop lucides ? J'aime particulièrement cette chanson qui me donne la chair de poule, Écoutez, Vous N'M'Écoutez Pas...
Il faut avoir souvent le mal de vivre pour avoir quelquefois le goût de vivre.
Il faut branler l'idée de la mort pour jouir de l'instant friable, puis broyer et laisser tomber en poudre toute notre fausse solidité d'être fait. Il faut la conscience de l'abîme, se piquer à la quenouille de Clotho, pour toucher, jusqu'à l'effroi, le velours de l'être et la peau des autres, leur surface. La frivolité du moment* n'a de sens que par l'existence du tragique, de cet instant crucial, de cette toupie qui dessine l'espace mental au sein duquel se déploie cette apparente inconsistance et inconstance de l'esprit. Le tragique donne son aristocratie à la frivolité de l'instant ; la frivolité rend beau l'abîme qu'elle dissimule ; et cette béance temporelle s'ouvre sur l'aventure, sur la rencontre. Mais il n'y a rien d'autre à trouver que l'inconnu – soi ! L'espace tragique est défini, reconnu et limité par l’aventure intérieure de l’homme, par les tiraillements de sa volonté face à ses impuissances et ses faiblesses. Celles-ci sont les fruits et les esclaves d’un savoir qui nous entrave et assèche en nous la source vive de l'émotion. Le savoir commande notre agir mais détruit tout autant la spontanéité, le goût de l’aventure et de l’invention. Mais sans savoir il n'est que silence... Notre spontanéité s'affirme contre (malgré) le savoir. Le but de la vie devrait être d’apprendre à vivre dans l’inconnu. Ce devrait être le but de toute existence. Aussi l’audace est-elle la qualité essentielle ; mais le conformisme prudent, la raison tyrannique, la lâcheté banale nous poussent à mettre le mors à cette audace qui devrait nous conduire aux confins de nous-mêmes – là où nous sommes sans le savoir. C’est une force aveugle et spontanée, un moment abstinent de toute raison, qui nous persuade de persévérer dans l'existence, et c'est cette même force vive qui enseigne le mieux l’art de vivre ; c’est le vécu intense de l’instant ou du moment qui est la moelle de la pensée. Le reste n'est que construction et camouflage.
*Étymologie on ne peut plus révélatrice : "Du latin momentum, contracté de movimentum, mouvement (voy. ce mot). Mouvement passe au sens de moment, parce que moment veut dire le temps d'un simple mouvement." {Émile Littré}
Il faut branler l'idée de la mort pour jouir de l'instant friable, puis broyer et laisser tomber en poudre toute notre fausse solidité d'être fait. Il faut la conscience de l'abîme, se piquer à la quenouille de Clotho, pour toucher, jusqu'à l'effroi, le velours de l'être et la peau des autres, leur surface. La frivolité du moment* n'a de sens que par l'existence du tragique, de cet instant crucial, de cette toupie qui dessine l'espace mental au sein duquel se déploie cette apparente inconsistance et inconstance de l'esprit. Le tragique donne son aristocratie à la frivolité de l'instant ; la frivolité rend beau l'abîme qu'elle dissimule ; et cette béance temporelle s'ouvre sur l'aventure, sur la rencontre. Mais il n'y a rien d'autre à trouver que l'inconnu – soi ! L'espace tragique est défini, reconnu et limité par l’aventure intérieure de l’homme, par les tiraillements de sa volonté face à ses impuissances et ses faiblesses. Celles-ci sont les fruits et les esclaves d’un savoir qui nous entrave et assèche en nous la source vive de l'émotion. Le savoir commande notre agir mais détruit tout autant la spontanéité, le goût de l’aventure et de l’invention. Mais sans savoir il n'est que silence... Notre spontanéité s'affirme contre (malgré) le savoir. Le but de la vie devrait être d’apprendre à vivre dans l’inconnu. Ce devrait être le but de toute existence. Aussi l’audace est-elle la qualité essentielle ; mais le conformisme prudent, la raison tyrannique, la lâcheté banale nous poussent à mettre le mors à cette audace qui devrait nous conduire aux confins de nous-mêmes – là où nous sommes sans le savoir. C’est une force aveugle et spontanée, un moment abstinent de toute raison, qui nous persuade de persévérer dans l'existence, et c'est cette même force vive qui enseigne le mieux l’art de vivre ; c’est le vécu intense de l’instant ou du moment qui est la moelle de la pensée. Le reste n'est que construction et camouflage.
*Étymologie on ne peut plus révélatrice : "Du latin momentum, contracté de movimentum, mouvement (voy. ce mot). Mouvement passe au sens de moment, parce que moment veut dire le temps d'un simple mouvement." {Émile Littré}
Libellés :aventure,chanson française,mal de vivre
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- Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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