mardi 13 mars 2012
Almost every Briton alive has been prouder these last days because a message from a tent has shown him how the breed lives on; but it seems almost time to remind him  of that more practical Englishman who said of a friend in need, "I am sorry for him £ 5; how much are you sorry?"

Extrait d'une lettre que J.M. Barrie envoya à la presse (à noter l'usage du mot "Briton" plus vaste que le mot "Englishman"...) après la mort de son ami Scott, afin de lever des fonds en faveur de sa famille désormais privée de ressources. 


***

En 1913, Hodder and Stoughton, l'éditeur de Barrie, publia un charmant petit livre, destiné aux enfants, et dédié à Peter Scott* (le fils de l'explorateur) ; il portait pour titre Like English Gentlemen et, fait notable, était dépourvu de tout nom d'auteur. Bien évidemment, je possède ce livre.
Le titre fait référence aux mots prononcés par Wendy, alors que Hook menace de faire passer ses frères sur la planche. 

Our sons will die like English gentlemen

Nul doute que l'explorateur Scott mourut ainsi. Avec toute la noblesse ou force d'âme qui échoit aux grands hommes. On ne naît pas héros. C'est la mort qui fait d'un homme un héros. Ou, parfois, les circonstances. Mais il n'existe pas d'autres héros, en pleine connaissance de cause, en pleine conscience. La mort crée la légende ou la parachève, ce qui revient au même.
En ce qui me concerne, je suis dubitative : si le texte comporte certains passages qui sont proches de l'humour ou de l'esprit de Barrie (il y a imitation en tout cas), il manque indéniablement la patte un peu sournoise de Jamie, à savoir cet aspect légèrement tortueux de la phrase qui procède par détours, qui avance en diagonale. Je peux me tromper, bien sûr. Barrie aurait pu falsifier son propre style. 
Quoi qu'il en soit, le texte est charmant et est écrit à la gloire du Capitaine Robert Falcon Scott  qui trouva la mort (son destin) dans l'Antarctique –, afin de récolter des fonds pour sa femme et son fils qui lui survivaient. Barrie était d'ailleurs le parrain du jeune Peter. 
Tout le monde connaît l'histoire de cette fameuse lettre que Scott écrivit à Barrie, dans sa tente, sa dernière lettre dans laquelle il demandait au célèbre écrivain de prendre soin de son épouse et de son fils après sa mort – qu'il savait inéluctable. Il lui disait aussi regretter la froide distance qui s'était installée entre eux et l'assurait que, jamais, il n'avait cessé de le respecter et de le considérer comme son ami.  Il lui écrivit même ces mots si émouvants : "De toute mon existence, je n'ai jamais rencontré un homme que j'ai autant admiré et aimé que vous, mais je n'ai jamais pu vous montrer ce que votre amitié représentait pour moi, car vous aviez beaucoup à donner et moi rien du tout..."
Jamie conserva longtemps cette lettre dans sa poche pour des raisons que j'évoquerai peut-être un jour... 
Barrie aimait terriblement les explorateurs, les voyageurs (Paul du Chaillu, Joseph Thomson...). Rien d'étonnant à cela : l'aventure est le combustible de l'imagination. Scott fut l'un de ses amis aventuriers. Tous les deux comparaient les mérites de leurs destins respectifs, celui de l'écrivain et celui de l'aventurier, l'un enviant l'autre d'être ce qu'il était. Écrire est aussi une aventure, mais une aventure invisible, intérieure. Tout aussi périlleuse, pourtant. 
J'ai toujours rêvé des aventuriers, moi qui suis si casanière... 

J'ai été contactée, il y a quelques semaines, par Richard White, qui est le coauteur d'une pièce qui sera donnée dans quelques jours à Londres. 
Il est très rare que j'évoque une oeuvre dont je ne sais encore rien de très précis, mais un bon pressentiment s'est emparé de moi. Tant et si bien que, même si je n'avais pas prévu de me rendre à Londres avant les derniers souffles du printemps, je ne manquerais pour rien au monde l'occasion d'assister à l'une des représentations de cette pièce, dont j'attends beaucoup ; je vous en donnerai des nouvelles à mon retour. 


Pour l'heure, je dépose ici les affichettes de la pièce, ainsi qu'une présentation. 








[Cliquez sur les images pour les agrandir dans une nouvelle fenêtre]


L'histoire d'une amitié inattendue... 

Évoquer la glace, c'est évoquer la mort...

Dimanche 18 mars à 19h30 / Dimanche 25 mars à 15h et 19h30
Pour réserver votre place, veuillez cliquer ici.  

Scott, le héros de l’Antarctique, et J.M. Barrie, le père de Peter Pan, étaient des hommes célèbres à leur époque, mais peu de gens savent qu'ils étaient également de proches amis. De récentes recherches ont révélé certains faits : on sait désormais ce qui les rapprocha, pourquoi ils furent fascinés l'un par l'autre ; on connaît les rêves et les chagrins qu'ils partagèrent, les raisons pour lesquelles l'un rêvait du destin de l'autre et ce qui – tragédie ! – les éloigna l'un de l'autre, et ce, avant le départ de Scott pour sa dernière expédition...

Pourquoi Barrie tourna-t-il le dos à son ami et ne le revit-il jamais ? Pourquoi Scott devint-il un héros, bien qu'il n'arrivât pas le premier au Pôle Sud (il fut battu dans cette course au Pôle par Roald Amundsen) ? The Mythmakers (littéralement, "les créateurs de mythes" – excellente définition de Barrie aussi bien que de Scott...) est l'histoire intime de deux hommes publics dont les existences exercent autant d'attrait sur les esprits d'aujourd'hui que sur ceux d'il y a 100 ans. 

***
Tout a commencé en Écosse. 
Le glen Prosen (peut-il y avoir meilleur endroit sur terre ?) fut le cadre dans lequel cette histoire prit forme, à la fin d'une représentation de Farewell Miss Julie Logan – une adaptation écrite par Rosie MacLennan Craig, à partir de la dernière histoire de Barrie –, donnée devant un petit comité. L'idée d'une autre pièce vint alors, celle qui narrerait les relations du Capitaine Scott et de l'illustre Barrie. Il fallut deux ans d'efforts afin que la pièce vît le jour. Elle aurait dû être créée pour les 150 ans de Barrie, à Kirriemuir ; elle le sera, finalement, pour les 100 ans de la mort de Scott... 


          Vous pouvez également en apprendre davantage sur le Capitaine Scott en lisant les pages suivantes : celle-ci et celle-là.

Et je vous recommande la lecture de ce livre-ci :

Et surtout de celui-ci, 

car il contient une introduction / notice biographique de Scott écrite par Barrie, où il évoque leur rencontre et leur amitié. Ils se sont rencontrés peu après la première expédition de Scott dans l'Antarctique. Ils ont passé toute une nuit à se raccompagner l'un l'autre à leurs domiciles respectifs, parlant jusqu'aux premières lueurs de l'aube... 

****


*J'avais fait la connaissance de son demi-frère il y a quelques années... Merveilleux souvenir (les gants mauves). 


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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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