vendredi 14 octobre 2005
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Les éditions Allia ont le mérite de publier des petits textes (des miettes) de grands auteurs méconnus ou d'auteurs connus, dont certaines oeuvres le sont moins (les essais de Stevenson par exemple). Je connais Hazlitt, découvert par la lecture de Helene Hanff, en version originale et je gage que ces morceaux sont de choix. "I hate anything that occupies more space than it is worth. I hate to see a load of bandboxes go along the street, and I hate to see a parcel of big words without anything in them. A person who does not deliberately dispose of all his thoughts alike in cumbrous draperies and flimsy disguises maystrike out twenty varieties of familiar everyday language, each coming somewhat nearer to the feeling he wants to convey, and at last not hit upon that particular and only one which may be said to be identical withthe exact impression in his mind. "
Je vous livre, ici, une traduction rapide d'une interview de Peter Krause (Nate Fisher), qui fait suite à la fin de la série (attention aux révélations ou "spoilers" comme disent les franglais !) : Dans cet épisode final, SFU se serait terminé différemment si on avait pris en compte l'avis de P. K. Les fans ont été estomaqués quand Nate Fisher, un personnage central, s'est effondré, pour mourir, ensuite, victime d'une hémorragie cérébrale. Le dernier épisode la série sera diffusé ce week-end, bien d'autres surprises sont prévues. Selon Krause, l'acteur qui a donné vie - de main de maître - au personnage si torturé de Nate, ce fut une journée épuisante, une expérience qui a requis toutes ses forces et a atteint son apogée quand Nate est mort. "Ce fut vraiment très difficile pour moi parce que je savais que, même si je retournais travailler, je ne serai plus jamais Nate Fisher." Je le questionne au sujet des actes étranges de Nate durant cette saison. Le personnage fut, tour à tour, lugubre, résigné, expansif, distant, mais par dessus tout, statique. Pourquoi Nate n'a-t-il rien appris de ses erreurs passées ? "J'étais, dans une certaine mesure, frustré, nous confie Krause." "Il s'est produit certaines choses dans la série que je ne cautionne pas.""Par exemple, Nate et Brenda se marient alors même qu'elle est en train de perdre son bébé, et cela ne me paraît pas découler naturellement de la complexion de leurs personnages respectifs."Il y a toujours une tension créatrice dans n'importe quel spectacle télévisé. Et SFU - une série très subtile - qui fonctionne selon le mantra suivant : "Les êtres humains sont des noeuds de contradictions"- n'était pas prémunie contre les frictions. Les acteurs et les auteurs diffèrent souvent lorsqu'il s'agit de raconter des histoires, de développer des personnages. "Le problème, selon moi, au bout d'un certain temps, fut le suivant : j'ai eu des passages difficiles, où je n'arrivais pas à donner corps à ce qu'on attendait de moi, car je ne parvenais pas à ressentir de la justesse dans le développement de mon personnage, dit Krause." "Il y avait des idées qui forçaient plus le personnage qu'elles ne découlaient de lui." A une époque où, à Hollywood, les mauvaises langues et les "petites phrases" vont bon train, sa candeur est charmante et rafraîchissante. "Vous voyez, dit-il, les gens ont des idées différentes. Mais ce fut, en dernière instance, un lieu plein de créativité pour travailler. Il n'y a rien d'inapproprié dans les histoires qui ont été écrites cette saison. Mais, si j'avais été le capitaine du bateau, je l'aurais dirigé différemment." L'une des issues artistiques de la série fut la manière dont Nate a réagi, au cours des 5 saisons, à la myriade de coups portés au coeur et aux défis qu'il dut subir. Il est retourné, malgré sa nature, à l'entreprise familiale. Il eut une relation tumultueuse avec Brenda. Il fut sur le point de mourir. Il épousa Lisa. Elle mourut mystérieusement. Maya, leur fille, n'est peut-être même pas la sienne. Il assista à un suicide épouvantable. "Je ne sais pas combien de fois quelqu'un doit être frappé derrière la tête pour, au moins, prendre un peu de plomb, dit-il."Alors, quand a-t-il réalisé que l'évolution de Nate serait retardée, que Nate était condamné à faire avec une pitoyable inertie ? La prise de conscience s'est produite, dit-il, à la fin dela saison 4. Après avoir assisté au suicide de Hoyt, Nate retourne auprès de Brenda et la demande en mariage. Cela a frappé Krause comme un acte qui s'opposait résolument à l'évolution de Nate. "Ce fut le premier indice qui me fit comprendre que Nate ne se "réveillerait pas." Cette saison-ci, Krause eut aussi des difficultés avec la scène qui prend place, à son réveil, entre lui et Brenda, à l'hôpital, les instants qui précèdent sa mort. "Je pense honnêtement qu'il y avait quelque chose qui manquait plutôt de clareté et qui était très sombre dans cet arc de l'histoire - le "pourquoi", la raison pour laquelle Nate et Brenda ne pouvaient plus demeurer proches. Je n'ai pas cautionné cela. Laissez-moi simplement dire cela." Plus tard, dans la conversation, Krause dit ceci : "Je pense que la chose que j'ai préférée dans cette série, c'est la manière de peindre honnêtement l'existence humaine." "Cela s'est fait, ce fut quand SFU fut à son apogée. Je pense que c'est distrayant de regarder un soap-opera, mais quelquefois les lignes directrices de l'histoire me semblent - je ne veux pas dire qu'elles dépassent une limite - tracer un chemin qui paraît moins honnête, dans le but de faire sensation. Ces moments me paraissent toujours moins attrayants parce que je pense qu'ils ne révèlent rien. Je ne sais pas... L'élément de vérité a été perdu. Ce fut décevant parce que c'est ce qui avait été saisi dans les premiers épisodes - les terminiasons nerveuses de la vérité émotionnelle."Ne fut-il pas difficile de se débarrasser des problèmes de Nate, dans la vie réelle ? "Ce fut parfois difficile, concède Krause. Je dirais que j'ai très peu de désir, après SFU, d'interpréter des personnages torturés."Krause est entré dans la quarantaine la semaine dernière. Je lui demande l'effet que cela a produit en lui d'interpréter un personnage qui meurt soudainement à 40 ans."Je n'ai pas vécu mes propres 40 ans avec des arrière-pensées, jusqu'à ce que je fusse obligé de passer 4 jours à fêter mes 40 ans dans la peau de Nate Fisher. Et cela vous amène à vous demander pourquoi les gens donnent tant d'importance aux 40 ans. J'en suis arrivé à la conclusion que c'est parce que tout le monde se donne environ 80 ans à vivre et que 40 représente la moitié d'une vie."Oh, mon Dieu, Peter, vous parlez comme... Nate. "Ouais, probablement que j'ai interprété trop longtemps son personnage, plaisante-t-il." Une autre révélation intéressante : Nate était presque en trop. Il y a eu une discussion, dit Peter, selon laquelle Claire serait tuée mais la mort de Nate n'a pas été une surprise. "J'ai appris cette possibilité au cours de la première saison, dit-il. C'est quelque chose qu'Alan Ball voyait comme le point culminant de la série, si l'on peut dire." Dans la vraie vie, la mort de Nate a affecté la famille de Krause et ses amis. "Ce fut difficile pour les gens qui me connaissent de voir ces deux épisodes (la mort et l'enterrement). Je pense qu'ils ont très bien su symboliser l'absence, avec ce trou qui reste béant après le départ de Nate." Krause sera bientôt à Vancouver pour commencer le tournage d'un nouveau film, l'histoire d'un homme qui croit que son voisin est un terroriste. Il cherche à fausser compagnie à Nate Fisher. En fait, l'équipe des acteurs était totalement épuisée quand la série a été terminée de tourner en juin. "Ce fut une série triste et assez dure, dit-il. Nous avons tous appris à nous aimer de plus en plus, parce qu'on nous demandait, à chacun, d'accomplir des choses très difficiles en tant qu'acteurs. Nous nous nous sommes réellement soutenus et encouragés les uns les autres, lors de notre travail sur cette série."Comme il réfléchit à tout cela, finalement on peut lui demander quel était le message de SFU."Si cette série délivre un message, c'est le suivant, dit Krause après une pause: "De toute façon, nous allons tous mourir, alors accommodez-vous au mieux de votre vie." Source : http://www.thestar.com/NASApp/cs/ContentSe...tacodalogin=yes
La genèse de 84 Charing Cross Road.
Correction en date du 24 août 2008 : en reprenant mes pages du début, je suis affligée par la vacuité des débuts de ce JIACO. A l'époque, j'étais encore anonyme sur ces pages et, étrangement, je parlais peu, je n'osais pas...
Ce livre est finalement ce qui m'aura servi de modèle pour mon éducation littéraire.
La suite de 84, traduite en français, chez Payot. J'ai beaucoup aimé mais force est de reconnaître que l'on se sent un peu déçu, parce que Helene Hanff découvre enfin Londres et ses lieux aimés à distance. Il ne faut peut-être pas rendre réel ce qui est imaginaire.
Correction en date du 24 août 2008 : Non, c'est faux. Parfois, le réel est encore plus beau que l'imaginaire. J'en ai fait maintes fois l'expérience depuis l'écriture de cette note.
Célèbre grâce à un livre (et un film) cultes, 84 Charing Cross Road, Helene Hanff, amoureuse des livres et de Londres, est morte dans la pauvreté. A la fameuse adresse, où je me suis rendue en pélérinage, cet été, il y a une pizzeria. Je ne devrais pas le dire, peut-être, parce que cela causera sûrement de la peine à ceux qui, comme moi, ont vécu intensément cette correspondance entre une new-yorkaise fauchée et un libraire londonien, qui lui envoie de "bonnes éditions" de classiques pour quelques dollars. Amitié amoureuse, troublante et triste, silencieuse comme la solitude, de deux êtres séparés par un océan immense. Choc de l'inachevé. Qui peut rester insensible à la prose sans façons de Miss Hanff ? Mais son livre qui m'a le plus remuée, c'est bizarrement un autre livre, non traduit chez nous, Q's Legacy. Q. pour Sir Arthur Quiller-Couch, célèbre professeur, dont L'art d'écrire (non traduit non plus) et d'autres livres a permis à Miss Hanff de découvrir la littérature anglaise, la littérature majuscule, celle qui lui a permis de tenir debout, ainsi que j'aime à le répéter. Je n'ai pas vu le film qui a été tiré de 84 Charing Cross Road. Je n'ai pas osé. Cf. http://www.84charingcrossroad.co.uk/ et surtout http://www.bartleby.com/people/QuillerC.html où l'on peut lire On the Art of Reading et On the Art of Writing et, par conséquent, prendre les mêmes leçons que Helene Hanff.
Il n'aura pas fallu attendre trop longtemps pour avoir la chance de tenir entre les mains le (magnifique) coffret de la saison 4 de cette série admirable.
Je n'ai guère de respect pour la télévision et peu de séries m'ont touchée ou intéressée, mais Six Feet Under fait partie de mes meilleurs souvenirs de télévision.
D'ailleurs, Six Feet Under (Six pieds sous terre) est plus qu'une série télévisée : c'est une œuvre d'art à part entière, un univers bouleversant, où tout est vrai, bien que sublimé par l'inventivité des scénaristes et de la réalisation.
Nous entrons dans l'univers de la famille Fisher, croque-morts de leur état et devenons, soudain, un membre à part entière de ce clan.
La saison 5, la dernière saison, a été diffusée il y a peu aux États-Unis. J'ai eu la chance de la voir et je n'ai jamais ressenti une telle communion avec une œuvre télévisée. Le final est époustouflant. Je n'en dirai pas plus, bien sûr, mais je pense que c'est la meilleure fin possible pour la meilleure série jamais créée.

Il y a quelques années était sorti un livre (qui n'a rien d'un gadget ou d'un produit commercial dérivé), Better Living Through Death, et qui se présente, en quelque sorte, comme un album familial, qui fourmille de détails et d'anecdotes qui rendent encore plus vivants (si cela est possible) chaque membre de la famille Fisher. Je le conserve précieusement, avec les trois précédents coffrets, en attente du dernier.

Les roses du Pays d'Hiver

Retrouvez une nouvelle floraison des Roses de décembre ici-même.

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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