vendredi 19 mai 2006
En réponse à la fin de ce billet-ci. Tel était le sort des suicidés en Angleterre. Afin qu'ils ne puissent jamais trouver le repos (à cause du bruit) et qu'ils ne soient pas enterrés avec les autres morts, les dignes macchabées. Qu'on ne puisse pas les confondre surtout ! Le suicidé est un criminel. Je mesure à quel point la tolérance de mon cher Hume (avec le temps, je me rends compte à quel point il est le philosophe que j'ai le plus de bonheur à lire et celui qui me paraît le plus sage en bien des endroits ; ses provocations sont saines et calculées afin de produire une réflexion soudaine, qui est un feu exigeant, qui n'a de cesse d'être nourri par la pensée) sur ce sujet était courageuse.
Mais la vie d'un homme n'a pas plus d'importance pour l'univers que celle d'une huître. Et quand bien même elle serait d'une si grande importance, l'ordre de la nature l'a effectivement soumise à la prudence de l'homme, et nous oblige, constamment, à nous déterminer à son sujet.
Essai sur le suicide

Le suicide était considéré comme un homicide - techniquement on ne peut nier que cela en soit un. Un suicide raté était passible de sanctions pénales. Les corps des suicidés étaient envoyés en salle de dissection. Les choses s'améliorèrent peu à peu sous le règne de Victoria. Un fragment [la traduction est en prose, car je n'ai guère le temps de m'adonner à la poésie en ce moment, malheureusement ! ] dit les tourments de ces morts sans sépulture véritable : Mort ! Depuis longtemps mort ! Depuis longtemps mort ! 
Et mon coeur est une poignée de poussière 
Et sur ma tête les roues passent 
Et mes os sont secoués dans la douleur 
Car dans une tombe peu profonde ils ont été jetés 
Seulement un yard* sous la rue 
Et les sabots des chevaux frappent, frappent 
Les sabots des chevaux frappent 
Le supporter dans ma peau et dans mon cerveau 
Sans que jamais ne cesse le flux des gens qui marchent 
Ils roulent ; ils se pressent ; ils se marient ; ils enterrent 
Clameur et bagarre, les cloches qui sonnent et le fracas 
Et, ici, en-dessous, c'est tout aussi terrible 
Car je pensais que le mort avait la paix, mais ce n'est pas le cas N'est-il pas triste de ne pas avoir la paix dans la tombe ? 
Mais agité de haut en bas, d'avant en arrière 
Même les morts me fuient 
Et d'entendre un mort jacasser 
Est suffisant pour rendre fou 
Pauvre de moi ! 
Pourquoi ne m'ont-ils pas enterré assez profond ? 
Est-il aimable de m'avoir creusé une tombe aussi sommaire ? 
Moi, qui ne fut jamais un paisible dormeur 
Peut-être le suis-je encore mais à moitié mort 
Alors, je ne peux être totalement sourd 
Je crierai aux pas des gens au-dessus 
Et quelqu'un, sûrement, quelque gentil coeur viendra 
M'enterrer, m'enterrer 
Plus profond, ne serait-ce qu'un peu plus profond 
Alfred Tennyson (1809-1892) 

* Moins d'un mètre.  

 Puisqu'il est question de poésie, j'enjoins ceux qui en ont l'intérêt à lire ce volume de La Pléiade, orné du portrait de Keats :
qui est un régal pour mon coeur.
Quelques livres achetés ce matin, sur le net, afin de perfectionner mon éducation (victorienne) :
  • Une petite encyclopédie holmésienne :

  • Ce que mangeait Jane Austen et ce que savait Charles Dickens :

La première page de ce singulier manuel :

  • Un guide londonien écrit par le fils de Charles Dickens.

  • Et un livre qui manque à ma collection : George Meredith: A Tribute par J. M. Barrie...

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Retrouvez une nouvelle floraison des Roses de décembre ici-même.

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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