lundi 19 mai 2008
Il y a longtemps que je me suis absentée. J'ai reçu beaucoup de courrier, glissé entre les fentes des volets.
Je n'ai pas le temps de répondre. Pardon. Je lis, cependant, et je vous remercie, tous et toutes. Plus tard, je viendrai à votre rencontre, le temps d'une petite lettre manuscrite ou électronique.
Le temps, je n'en aurai jamais assez ; je devrais imaginer qu'il n'est qu'une fiction destinée à m'empêcher d'aller au bout de moi-même, afin que je ne sois jamais complète ni rassasiée. Je devrais lui rendre grâce, peut-être.
Je ne suis pas encore guérie de l'existence.
Le voyage en Angleterre se range bientôt parmi les souvenirs, dans la naphtaline qui préserve les jolies choses, entre deux sachets de lavande fleuris, alors qu'il me reste encore tant à dire et à montrer et que d'autres voyages à "vocation cartographique" (je qualifie ainsi mes déplacements sur terre, puisque je pars toujours à la recherche de quelqu'un, d'un mort de préférence, et que j'en trace ainsi, en quelque sorte, la géographie intime et que je fais craquer les articulations des existences défuntes) se profilent sur la crête de l'horizon: l'Allemagne et l'Italie. La Bavière (Cher Ludwig II...) et Venise (mon escapade annuelle dans la Sérénissime). Me suivrez-vous jusque là ?
Mes herbiers sont vides. J'ai faim !
En attendant, mon très cher ami Robert a complété ce voyage chez les Brontë, à la faveur de déplacements personnels, puisqu'il s'est rendu à Penzance et qu'il m'a ramené des photographies de la maison natale de Maria Branwell, future mère des génies.
La maison est située au 25 Chapel Street. Le nom me fait tressaillir de joie.
Je vous la laisse découvrir :



Un petit arbre généalogique s'impose peut-être :


J'ai scanné quelques photographies extraites du livre vendu au musée-presbytère de Haworth, afin de vous donner une idée des petites merveilles que l'on peut trouver dans cette demeure, qui paraît encore occupée par ses anciens habitants... Et peut-être est-ce d'ailleurs le cas...

Petits effets et silhouette de la tante Branwell, qui prit soin des enfants, tendrement et financièrement, après la mort de leur mère :


Méridienne où Emily Brontë est supposée être passée de vie à trépas, à deux heures de l'après-midi, au mois de décembre de l'année 1848 :


Robes de Charlotte :



Cabinet de travail de l'austère père Brontë :



Dans la salle à manger - ou petit salon (Jane Eyre et Wuthering Heights ont été écrits ici) :



La cuisine :


Maybe more later...
samedi 10 mai 2008
L'homme, soudain, s'est excusé, puis il s'est baissé et sa main a frôlé et caressé la couverture verte du lac ; il a ramassé deux pommes de pin qu'il m'a tendues sans prononcer une parole.
Deux petits fragments d'un lieu qui n'existe que pour ceux qui y croient vraiment.
Elles ont rejoint mon musée Barrie et, bientôt, l'une d'entre elles quittera cette demeure... pour une autre qu'elle suppose tout aussi accueillante pour les esprits du temps passé.



« In Surrey, about a couple of miles to the south-east of Farnham, on the road which runs towards Tolford, an then on, over Frensham Common, to Hindhead. There it still stands, and still in the thick, scented pine-woods that grow on that sandy soil. » (The Story of J. M. B., Denis Mackail, London, Peter Davies, 1941, p.295)

C'est ici que je suis allée, le 28 avril 2008.

« LADY CAROLINE (with but languid interest). Where do you propose to take us?
PURDIE. To find a mysterious wood. (With the word 'wood' the ladies are blown upright. Their eyes turn to LOB, who, however, has never looked more innocent). »

« LOB (with a pout for the credulous). It is all nonsense, of course; just foolish talk of the villagers. They say that on Midsummer Eve there is a strange wood in this part of the country. »

« LOB (forced to the disclosure). They say that in the wood you get what nearly everybody here is longing for--a second chance. »

(Dear Brutus, J. M. Barrie)

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Pour comprendre l'importance - aux yeux de J. M. Barrie, puis au regard de ceux qui se soucient encore de lui - de Black Lake et de son cottage, il faut connaître un peu la vie et l'oeuvre du génie scots, qui était autant un écrivain qu'un créateur d'îles psychiques, parfois matérialisées dans l'ordinaire réel, sans que l'on sache qui, de l'endroit ou du créateur affamé, avait fait sien l'autre. Ces deux activités étaient d'ailleurs toujours liées en lui. À  chaque livre correspondait une île. Ce serait lui faire tort que de ne point comprendre sa capacité à "mesmériser" autant les lieux que les êtres et à les incorporer dans son oeuvre, après les avoir infiltrés ou "barrienisés". S'il y a un secret du génie barrien, il se situe dans cette perfection à faire sien, qualité inestimable de notre auteur.
Cette aimantation, à des degrés moindres, est le propre de tous les écrivains, doués ou non, qui vivent toujours à la surface de leur conscience, faisant le guet pour attraper les histoires qui glissent ici et là, d'un monde à l'autre, comme les reflets, nombreux et contradictoires, qui agitent la surface de ce bien nommé "lac noir". En contemplant cette pièce d'eau, habitée quelquefois par un crocodile pas bien méchant et un cygne arrogant, on peut avoir le sentiment de fixer un visage maternel sur lequel dérive toute la gamme chromatique des émotions, de la colère à la tendresse ironique. Mais, du lac, je ne dirai mot, puisque l'endroit est secret et qu'il doit le demeurer... Mais d'île, dans les creux du lac, nous n'avons point trouvé - ni son propriétaire, ni les explorateurs passés... Mais l'île est un ensemble : le bois de pins, le lac et la maison. Black Lake est le parent du "lagon aux sirènes" de Peter Pan... Tous ces "mais" ne sont que les représentations symboliques et graphiques des failles de notre savoir.

Drôle d'aventure, n'est-ce pas ? Suis-je la même personne après avoir fait connaissance avec les lieux ? Que m'a dérobé le bois ? Il est encore trop tôt pour le dire. Pourvu que mon ombre soit toujours là. Je n'ose pas vérifier.


James Matthew Barrie parle de lui-même, dans un discours qu’il prononce devant un parterre de critiques d’art dramatique, et de sa passion pour les îles : « Quelquefois, il se peut que vous vous demandiez pourquoi j’écris tant au sujet des îles et, en effet, j’ai remarqué un certain énervement chez certains d’entre vous quant à ce sujet. Il y a plus d’îles dans mes pièces qu’aucun de vous ne peut en être conscient. Je suis rusé et je leur donne d’autres noms. Il y a une chose pour laquelle je suis très doué et cette chose s’est discrètement glissée dans une île. J’ose dire que ce sont ces îles qui font que vous vous méprenez à mon sujet. J’aurais l’impression d’avoir abandonné tout vêtement si je devais écrire sans une île. Maintenant pourrait-il y avoir une déclaration plus réaliste que celle-ci ? »
 À vous de voir si Barrie se moque ou non de vous. Il paraît sage, comme toujours avec lui, de prendre au pied de la lettre son propos et aussi d’en discerner la tranchante ironie. Personne ne pourrait exécuter plus élégant pied de nez que lui avec une telle lucidité sur son art et sa personne et, en même temps, avec une réelle élégance à ne point trop en dévoiler. Barrie mettra toujours les rieurs et les intelligents de son côté et c’est peut-être la raison pour laquelle les autres, qui ne comprennent pas, le boudent. On en deviendrait snob et méprisant devant tant de désintérêt de la part de ceux qui ignorent ce grand écrivain qui, très sincèrement, vous livre son secret tout en vous tenant à distance avec un humour rageur  ! L’île est bien sûr le motif secret de son œuvre. À condition de comprendre ce qu’est cette île, qui est toujours la même et toujours différente, ne cessant d’apparaître pour mieux se dissoudre... À l'instar de Peter Pan, l'île n'a jamais un sens unique et permanent : sa signification se compose, pour une part, de ce que le lecteur ou spectateur lui offre.
C'est ainsi que Black Lake, le délicieux et mystérieux bois de pins et les alentours forment une île pour certains rêveurs lecteurs. Je le savais avant de m'y rendre et l'ai encore mieux compris lorsque mes pas se sont enfoncés dans cet endroit sableux, spectaculaire et discret.
Si j'avais pénétré dans une photographie ou dans un paysage peint au lieu de le faire dans ce bois, je pense que j'aurais ressenti avec la même acuité le grain si fin et pourtant râpeux de l'atmosphère. Elle ponçait les fragments de ma peau disposée à l'étreinte du lieu.
J'étais nue. Mes émotions à découvert.
Dans le plus grand des dangers et pourtant exaltée.

Un léger brouillard mousseux recouvre en permanence la cime des pins et vous dissimule au reste du monde. Vous savez que vous êtes entrés dans un ailleurs au moment même où vous vous retournez pour contempler d'un air désolé et ravi ceux qui sont restés à l'entrée.
                         


Ce bois est celui dont Barrie disait, en s'adressant aux enfants Davies, qu'il était "le bois du faire-semblant où vous avez atteint l'arbre de la connaissance". Hélas. C'est pourquoi "il est le bois qui disparaît dès qu'on le cherche". Il est comme l'amour, en somme.
Innocence et cœur pur de ceux qui ne voient pas les mêmes choses que les autres.
Black Lake est à Barrie ce qu'est pour certains d'entre nous certain paradis perdu —  paradis, parce que perdu. Mais la comparaison ferait long feu. Black Lake est un endroit mythique non seulement parce que Barrie a fait germer en cet endroit les fragments qui allaient donner naissance à Peter Pan, par le prisme de ses amitiés croisées avec Sylvia Llewelyn Davies et ses enfants, lors de ce "terrible été", mais aussi parce que le lieu lui avait volé quelque chose lors de la cristallisation de son imaginaire. Il y a toujours un sacrifice à faire pour que le mythe devienne éternel. Tous les artistes le savent et y consentent de bon gré.
Il faut contempler les photographies du seul exemplaire survivant au monde de The Boy Castaways et lire les pages qui précèdent désormais la pièce Peter Pan, "To the Five - A Dedication" (faites-moi songer à en donner une traduction sur mon site), pour prendre la mesure de cet endroit et expliquer son pouvoir de fascination.
Il faut aussi songer à la douleur de la séparation qui allait affecter le couple Barrie - lui, surtout. Après leur divorce, Jamie ne reviendra jamais sur les lieux du crime, celui de sa femme délaissée qui a croisé le regard de Gilbert Cannan, Mary A—, cette actrice probablement pas très douée, qui a couvé son jardin comme un enfant — celui qu'elle n'aura jamais, lui permettant de s’agrandir démesurément, le façonnant sans cesse... Création continuée dont il ne reste pas grand-chose aujourd'hui, car la nature reprend ses droits et que rien n'est plus changeant qu'un jardin...

Entre les arbres du bois, on aperçoit le fameux cottage de James Matthew et de Mary A—.


La photographie ci-dessous montre le cottage à l'époque où Barrie et son épouse y vivaient. Le cliché est extrait du livre de Mary Ansell (Barrie) consacré à Black Lake Cottage. Dommage que les deux photographies n'aient pas été prises sous le même angle. Petit regret que mon fétichisme me pousse à émettre.


Au fond, Black Lake Cottage a toujours été son royaume. C’est elle qui l’a acheté.
Mais Blake Lake était sa possession à lui et il a rendu ce sombre et fascinant endroit mythique.

J'ai eu la chance de pouvoir visiter le cottage, qui, après avoir été un hôtel, a été scindé en deux maisons.





[Le copyright de ces photographies appartient aux propriétaires respectifs des deux maisons que je remercie pour leur bienveillance et leur immense patience. Je reproduis ces images avec leur permission et tout autre personne n'en possède pas le droit.]

Grâce au livre de Mary Ansell (Barrie), The Happy Garden, et à la sagacité de Robert, nous avons pu établir des lignes de démarcation entre l'ancien (ce qui appartenait à l'époque de Barrie) et le moderne.
Par exemple, j'ai pu retrouver l'endroit exact où était disposé le fauteuil de Barrie grâce à la photographie de cet article... 


La cheminée que l'on entrevoit est toujours là, presque identique. Je pourrais poser la photo sur le mur et laisser le lieu actuel prolonger en hauteur et en largeur l'image gravée sur la feuille. C'est un grand bonheur d'avoir l'illusion de pouvoir s'approprier des lieux et une époque révolue, ne serait-ce qu'un instant...


A SUIVRE... (peut-être)
samedi 3 mai 2008
Nous sommes passés du Surrey au Hampshire, et réciproquement, en quelques coups de volant. Robert nous a conduits à chacune des étapes avec un soin et des égards que je n'ai cessé d'apprécier. Robert est un gentleman et il aurait beaucoup plu à Miss Austen, car il possède également un bel esprit : il est impossible de ne pas rire d'intelligence en sa compagnie. Ceux qui ont lu son livre n'ont pas pu ne pas remarquer la parenté d'humour qui existe entre lui et Barrie...
Nous ne pouvions pas ne pas nous arrêter en chemin pour rendre hommage à ce grand auteur, que je place, dans ma bibliothèque, entre Henry James et George Eliot, non loin de Conrad et de Thomas Hardy. J'aime que mes amis pliés en volumes aient bon voisinage (jamais de classement alphabétique - une hérésie à mes yeux !). Et je crois que ceux-ci ne s'entendent, ma foi, pas trop mal. Aucun grand froid dans mes étagères ni volumes qui seraient tombés à terre à signaler.


L'arrivée à Chawton.

Oui, je ris beaucoup, car le mot est imprononçable, pour moi, du moins parfaitement. J'aime tellement la langue anglaise que je la parle le moins possible, afin de ne pas l'outrager, mais je l'écris et la lis quotidiennement, parce que je ne sais pas comment je pourrais vivre autrement. De toute façon, il est prévu que je m'installe un peu à Oxford, un jour pas si lointain... et je suppose que l'accent parfait me viendra comme le Saint-Esprit se pose sur certains imbéciles.



A l'intérieur. Avouons-le de suite : la maison de Jane Austen est un peu décevante, car elle n'est pas vraiment donnée à voir dans l'idée de reconstituer le passé qui fut le sien lorsque Miss Austen l'habitait. Aucune atmosphère - tout ce que je recherche lorsque je pars sur les traces de Barrie ou d'un autre auteur aimé. Je ne félicite pas le conservateur de la maison.
Nous avons plutôt l'impression de visiter une consigne à bagages qu'un lieu qui a bercé en lui un auteur. Je n'ai pas beaucoup apprécié l'exhibition des divers costumes qui ont servi aux films ou téléfilms variés, adaptations de ses oeuvres. Cela n'a rien à voir avec Jane Austen ! Diantre !
Et c'est ainsi que les gens confondent tout, symptôme de notre époque moderne, où sont substituées à la vérité, à l'oeuvre, aux êtres et aux choses, des représentations muettes et défraîchies... Le règne du faux.
Alors, les vidéos que je vous propose sont davantage des vignettes un tantinet désappointées qu'autre chose.
Ceci étant, j'étais heureuse d'être là, mais ce n'est pas cette maison qui m'a aidée à l'être. Simplement l'idée de faire un voyage dans le temps, par la seule force de persuasion et de gravitation de mes facultés imaginatives.


Objets et effets.








La chambre à coucher de Jane :



L'endroit où elle écrivait. Simplicité, modestie et inconfort entourent l'acte d'écrire. Un des seuls objets qui aient fait fructifier le pouvoir de mon imagination, avec le fac-similé de son testament. Sa transciption donne ceci :






Enfermées dans une cage de verre, deux mannequins en cire, qui représentent Jane et sa soeur.



La fameuse proposition de mariage relatée dans une lettre à sa soeur...



Le jardin.



Les dépendances.



Le four à pain et la carriole tirée par des ânes...



A SUIVRE...
vendredi 2 mai 2008
En préambule à notre visite de la maison de Chawton, par un heureux hasard, j'ai eu le privilège de regarder, dimanche 27 avril, sur la BBC1, ce téléfilm, qui retrace avec plus ou moins de vérité les dernières années de la vie de Jane Austen, en se fondant sur divers documents (dont une proposition de mariage reçue par Jane ; je vous montrerai en vidéo copie de cette lettre, conservée à Chawton). Je l'ai trouvé assez remarquable, parce qu'il laisse entrevoir le tragique de l'existence de l'auteur, faille déjà perceptible dans ses romans qui, pour je ne sais quelle raison, sont souvent simplement compris comme s'il ne s'agissait que de bluettes... J'ai notamment apprécié la mise en lumière de la relation qui existe entre Jane et sa soeur, Cassandra. (D'autres couples de soeurs célèbres, Emily et Charlotte Brontë, Virginia Woolf et Vanessa Bell...) En dehors de ceci, j'aurais bien une foule de critiques à formuler.
Voici qui nous change, cependant, des films niais autour de la vie de l'auteur (Becoming Jane, par exemple, qui était souvent insupportable). Mais, il est vrai que l'on en revient toujours au même (je grince des dents) : le fait que Jane Austen soit demeurée "vieille fille", comme s'il était absolument indispensable de se marier et de procréer. Mon Dieu ! Les gens sont d'un conventionnel et manquent singulièrement d'imagination, encore plus à notre époque... et c'est d'autant moins pardonnable. Il vaut mieux en rire, je crois.
Le téléfilm est sorti en DVD le lendemain et je l'ai commandé sur amazon.co.uk.
Vous pouvez, avec profit, consulter cette page si vous êtes intéressé par ce téléfilm.
Je rédige ces lignes en écoutant le très bel album de Rickie Lee Jones,

offert, entre autres merveilles (cessez de me "pourrir" ainsi ! Mais si je dis cela sérieusement, je le dis également avec un sourire à dévorer le soleil...), par mon ami Jean-Christophe. Oh, yes, I won't grow up... Vous me connaissez si bien - j'adore Here's to Life sur cet album-ci, qui est une très belle découverte également, de A à Z.
*************
Lundi 28 avril
Mon grand ami anglais Robert avait préparé en amont une journée de rêve pour moi, en guise de cadeau d'anniversaire, et ce fut probablement la journée la plus riche en émotions, même si ce voyage fut un rêve éveillé du début à la fin.
La journée était consacrée à James Matthew Barrie, afin de compléter la cartographie que j'ai commencé à dessiner, à Londres et en Ecosse l'année dernière (et je vais donc pouvoir remplir la partie laissée vierge, depuis l'année dernière, sur mon site, pour ce voyage à Black Lake !). Il ne me restera plus, après ce voyage, que deux lieux à Londres à visiter, un séjour aux Hébrides extérieures pour voir l'île de Mary Rose (l'année prochaine) et quelques endroits en France... Mais le voyage ne sera jamais terminé. La preuve, lundi, Robert et moi, nous avons découvert des choses inédites sur mon bien-aimé auteur (que je conserve par devers moi pour un de mes livres - sachant qu'elles ne seront pas présentes dans le prochain que je compte présenter à la fin de l'année si... si... mais je sais que... tout ira pour le mieux !), présentes dans aucune biographie - et surtout pas la moins que passable biographie de Rivière - ce qui aiguise mon appétit.

Le programme de la journée s'est présenté ainsi - je recopie ce que Robert m'a écrit, sans le traduire parce que cela me plaît que ce soit ainsi...

A Wonderful Adventure - Monday 28 April 2008 :
09.55 - Meet at Farnham StationNous étions tous à l'heure. J'ai aperçu, la première, Robert et j'avais grand mal à retenir mes guiboles qui avaient envie de courir dans tous les sens, éperdue de joie que j'étais. Je n'ai pas souvent la chance de voir Robert, alors c'est en soi une grande fête que cette occasion très spéciale.
10.20 - Medstead StationJ. M. Barrie n'avait pas d'autre choix que d'emprunter le train qui s'arrête à cet endroit, afin de rendre visite à sa soeur et à son beau-frère, Mr et Mrs Winter.








10.30 - The Boynes
Il vous faudra lire le beau livre de Robert Greenham si vous voulez mesurer l'importance de cette maison, où ont vécu les Winter et le petit Willie, le neveu de Barrie. C'est dans cette maison que, selon la vraisemblance, est née la fée Tinker Bell... J'ai touché cette lampe magique...

11.45 - Jane Austen's House, Chawton 



Lectrice non hystérique de Jane Austen, mais très admirative de son oeuvre et de sa personne, je ne pouvais pas ne pas m'arrêter à sa maison, transformée en musée. Bientôt, les vidéos de la visite en ligne.

13.15 - Lunch at The Bishop's Table Hotel & Restaurant, 27 West St, FarnhamExcellent déjeuner. Robert sait que la cuisine a beaucoup d'importance pour moi et il avait choisi un endroit parfait.

14.45 - Waverley Abbey
J'ai aimé Walter Scott avant de connaître Barrie, qui l'admirait beaucoup. Cf., par exemple, ce qu'il en dit dans Margaret Ogilvy. N'oubliez pas que, à l'instar de Jamie, je suis d'humeur jacobite ! Je ne voudrais pas, cependant, vous induire en erreur et vous laisser croire que, comme le prétend la pancarte à l'entrée du site, ce lieu a un réel rapport avec le roman et la série de romans étiquetée "Waverley novels". Il n'est pas exclu, en tout cas, que Scott ait choisi ce nom par association d'idées avec cet endroit. Ces ruines ont une grande puissance évocatrice pour moi.
(lire ceci)

15.30 - Pine woods by Black Lake Cottage
Une merveille que cet endroit. Marcher dans les pas de Barrie... Vous n'imaginez pas l'atmosphère proprement magique de ce bois (celui de Lob dans Dear Brutus) et, à travers les pins, on aperçoit le cottage de Barrie, là où il a été heureux, puis profondément malheureux, là où un jour il n'est jamais revenu...
Anthony Hopkins était présent au même moment que nous. Un film y était tourné... Etrange coïncidence : avant mon départ, mon amie Wictoria me faisait remarquer qu'il y avait une ressemblance entre Barrie et lui...

16.00 - Black Lake
Le centre de gravité de ce voyage. Je n'en dirai rien ici, car je suis liée par serment. J'ai eu beaucoup de mal à contenir mes larmes et mon émotion. Tout barrien rêve de cet endroit, sinon il n'est pas un barrien. Merci à ceux qui ont permis que je respire cette "île" barrienne.

16.45 - Cream tea at The Bishop's Table Hotel and Restaurant


Il faut savoir que, si vous me donnez des scones (des véritables), vous pouvez presque tout obtenir de moi... Le scone, je le rappelle, se fend en deux. Vous disposez d'abord une couche de beurre, une autre de confiture et ensuite une grosse cuillère de crème épaisse par-dessus. C'est l'ordre précis dans lequel se succèdent ces ingrédients, d'après Robert, qui me paraît expert en la matière.

17.40 - Lobswood House
et

18.40 - Barrie HouseL'ancien et fameux Black Lake Cottage de Barrie, bien après son divorce d'avec Mary Ansell, qui l'habitera encore longtemps, sera transformé en hôtel, puis coupé en deux maisons, celles que nous avons visitées, plan en mains et les livres de Mary Ansell en guise de guide. Le petit miracle, c'est que certaines parties du cottage n'ont pas du tout été changées ou détruites depuis l'époque de Barrie et que nous avons pu retrouver des fragments du passé du génie écossais... Les photographies d'époque nous indiquent certaines découpes dans le présent... Mais c'est une autre histoire que je ne raconterai pas ici. Imaginez simplement mon émotion extrême et la reconnaissance que j'éprouve à l'égard des propriétaires de ces maisons qui nous ont laissés visiter leur demeure du grenier à la cave. Ce qui m'a le plus fait plaisir, c'est que les divers particuliers rencontrés (quatre) présentent tous un intérêt pour Barrie et possèdent des livres de lui, dans d'anciennes éditions. L'une de ces personnes a même une bibliothèque assez conséquente construite au fil des ans.

19.28 - Part at Farnham StationLe seul moment un peu triste de la journée et du séjour tout entier. La séparation et le départ. Nous rentrons à notre hôtel. J'interpelle un chef de gare et je lui demande, en anglais, si c'est bien le train pour London, tout simplement parce que j'ai toujours rêvé de le faire... Et nous rentrons sans encombre à notre bel hôtel de Baker Street.

Et je décide d'arrêter l'écriture de ce rétrojournal ici, ce qui ne signifie pas qu'il n'y aura pas des développements ultérieurs.

Les billets qui suivront celui-ci seront les réminiscences en vidéos et photographies des diverses étapes consignées ici.

A SUIVRE, donc...
jeudi 1 mai 2008
Dimanche 27 avril


C'est mon Jour.
Mon ami Jean-Christophe le dit joliment dans une délicieuse carte-lettre dont lui seul a le secret : "(...) je vous souhaite donc 26 + 1 (qui ne font pas pour autant 27, mais vous font entamer un deuxième cycle de 26 années) printemps colorés." Voici qui est charmant et vrai. Jamais je n'aurai plus de vingt-six ans.
Nous quittons Haworth à regret et nous rentrons à Londres par divers trains. J'imagine pendant le chemin le délicieux gâteau au chocolat que je mangerai chez Valérie et je caresse avec dévotion un des cadeaux de M. Golightly - qu'il a réussi à dissimuler à ma barbe dans les valises (pourtant, j'ai fouillé) :



(le volume est sorti, il y a peu, et je suis une fondue de la Pléiade... Je n'ose plus compter le nombre de volumes dans mes bibliothèques...)
Nous avons une mission très spéciale : retrouver les pierres de Peter Pan dans les Jardins de Kensington.
Je vous laisse découvrir en vidéo si nous y sommes parvenus...









Bien avant moi, Andrew les avait trouvées, et son fils Anno également...







Le soir, je m'endormirai en rêvant de M. Barrie, tout en sachant que le lendemain sera encore un jour merveilleux, passé en sa compagnie...
A SUIVRE...
Il est évident que, dans le cadre restreint de ce JIACO, je n'ai pas l'occasion de dire ce qui nécessiterait de longues et passionnantes études. Je demeure dans le registre de l'anecdote. Néanmoins, j'escompte, au fil du temps, et en dehors de ces billets consacrés à mon voyage, parler davantage des Brontë. De manière sérieuse, j'entends, même si la baguenauderie a son charme... Pour l'heure, je me contenterai de vous recommander quelques ouvrages :




The Gaelic Source of the Brontë Genius de Cathal O'Byrne, London, Sands and Co, 1933 (je possède une édition originale achetée à Haworth). Petit livre absolument charmant qui discute d'un point très précis : le protestantisme des Brontë, la "tentation catholique" de Charlotte et, surtout, l'histoire d'amour (le coup de foudre et l'enlèvement de la belle) de ses grands-parents. Il s'agit de la genèse miniature d'une famille de génies, que je trouve très éclairante.
Hugh Prunty (Brontë se prononce donc à l'anglaise "Bronti", car le nom est une modification de Prunty...), le père de Patrick Brontë (le père des soeurs et du frère) était un shanachie irlandais (à savoir, un raconteur d'histoires, un conteur, un menteur, a story-teller if you prefer). Charlotte, pour le moins, parmi la fratrie, connaissait ses origines et le langage, les tournures de ses ancêtres. Et c'est ainsi que Jane Eyre en réponse à la demande de Rochester ("Jane suits me, do I suit Jane?") dit : "To the finest fibre of my nature, sir." et rend hommage à un poème de son grand-père à l'adresse de sa femme :
The finest fibres of my soul
Entwine with thine in love's strong fold.
Our tin cup is a golden bowl,
Love fills my cot with wealth untold

L'ouvrage du père d'un de mes maîtres, Jacques Blondel, spécialiste d'Emily Brontë, mais aussi de Blake et de Milton.



A Note on Charlotte Brontë par Swinburne, parmi des centaines et des centaines de livres sur cette famille. 



Sans parler du livre de Daphné du Maurier déjà évoqué ou bien celui de Gaskell, qui sont très connus (et contradictoires). Swinburne qualifie très justement Emily et Charlotte de deux "twnin-born genius", et c'est ainsi que s'explique, très certainement, la place excentrée d'Anne, sans compter le fait que celle-ci ne possède pas le talent de ses deux soeurs. Et, à la différence de Branwell, qui a consumé tous ses dons sans rien en faire, du moins en apparence, sinon les mettre au service de sa destruction, Anne paraît presque effacée du cadre familial. Et, comme par une ironie, ma foi logique, elle seule, n'est pas enterrée sous le pilier de l'église mentionné précédemment.
Charlotte adorait Emily, et réciproquement. A elles deux, elle formait une sorte de communauté d'esprit jumeaux. Mais Emily était sauvage et Charlotte plus raisonnable, du moins ai-je ce sentiment. Emily était la plus forte mais aussi la plus faible des deux. Jusqu'aux dernières heures avant sa mort, elle prétendra ne pas être malade et refusera tout docteur, puis sombrera. Ce sera certainement la plus grande peine de toute la vie Charlotte...
Après la visite à la Bontë waterfall, nous avons trouvé moyen de pénétrer dans l'église qui était enfin ouverte au public. L'endroit était désert.

Sur les murs de cette église est inscrit en substance le récit tragique des vies de la famille Brontë. Je vous le donne à lire en images et en vidéos.

Si l'histoire de cette église vous passionne, je vous recommande ce DVD acheté sur place :



Emily et Charlotte ne sont pas enterrées dans le cimetière, mais sous un des piliers de l'église, à l'endroit précis où se situait leur banc dans l'ancienne église...











[Cliquez sur les photographies pour les agrandir et lire...]





Les Moors étaient le « wild workshop » (littéralement l'atelier naturel, « wild » signifie aussi «sauvage ») des soeurs Brontë. Charlotte nous l'apprend dans la « Biographical notice » à l'édition de 1850 de Wuthering Heights.

"Wuthering Heights was hewn in a wild workshop, with simple tools, out of homely materials. The statuary found a granite block on a solitary moor; gazing thereon, he saw how from the crag might be elicited a head, savage, swart, sinister; a form moulded with at least one element of grandeur--power. He wrought with a rude chisel, and from no model but the vision of his meditations. With time and labour, the crag took human shape; and there it stands colossal, dark, and frowning, half statue, half rock: in the former sense, terrible and goblin-like; in the latter, almost beautiful, for its colouring is of mellow grey, and moorland moss clothes it; and heath, with its blooming bells and balmy fragrance, grows faithfully close to the giant's foot."


Et, même si j'ai renoncé avant d'aller au plus haut point (à Top Whitens, les ruines d'une vieille ferme qui aurait inspiré Emily Brontë), j'ai eu une excellente idée du climat des lieux – et puis je compte bien y retourner.
Que l'on veuille se limiter à un texte pour lui faire rendre raison de ce qu'il est, c'est une attitude très sensée, très raisonnée et logique du point de vue de l'interprétation textuelle. Je suis, cependant, de celles qui pensent que si le texte est premier et que sa compréhension ne peut certes se réduire à la biographie ou au contexte qui lui a donné naissance, je crois fermement que l'on ne peut pas complètement extraire une oeuvre de sa gangue et qu'un écrivain est d'abord une biographie ; une oeuvre, un sédiment.
Il y a une unité tant corporelle que spirituelle de chaque élément. C'est ainsi que les atmosphères, les objets, les lieux, les résidus, les traces me paraissent essentiels et que leur connaissance ou leur fréquentation doit s'incorporer à la lecture du texte. Non pas pour l'enrichir indûment, mais par exemple afin de mettre davantage en exergue certains fragments déjà saillants. Ou bien parce que la vérité se love parfois dans des détails matériels ou concrets qui font loupe.
C'est ainsi que les Moors sont l'écho ou le sous-bassement de Wuthering Heights, de The Tenant of Widfell Hall et de grandes parties de Jane Eyre. De même, que les Moors ont été la source vive d'inspiration des écrits de jeunesse des Brontë, filles et garçon. Et, il est impossible de ne pas comprendre que la poésie d'Emily ait été inspirée par ces paysages sauvages. Bien sûr que l'on peut lire les Brontë sans connaître les lieux, mais leur familiarité ou proximité ajoute quelque chose de vivant et de mordant aux textes.
Chaque jour, quand le temps n'était pas impitoyable, les petits Brontë allaient se promener dans les Moors. Et c'est ainsi qu'ils ont inventé leurs mondes imaginaires. Nul doute, toutefois, que dans d'autres lieux leur génie se serait déployé autrement, mais peut-être pas autant...
Le pont des Brontë, comme les gens de là-bas l'appellent, a été détruit par une tempête en 1989 et a été refait à l'identique.
Il y a trois bouquinistes à Haworth, mais seuls deux ont de l'intérêt – le troisième semble versé dans l'ésotérisme de pacotille. J'ai trouvé quelques livres intéressant, dont celui de Whiteley Turner, A Spring-time Saunter, Round and About Brontëland. Une édition originale, illustrée par de bien jolies gravures.
On se promène entre les pages comme dans les Moors.
L'auteur trouve la cascade des Brontë décevante, je ne saisis pas pourquoi. L'endroit est plutôt surprenant, un endroit calme, presque douillet.
On trouve dans un petit coin la «Brontë chair », une roche creusée en forme de chaise sur laquelle avait coutume, dit-on, de s'asseoir Charlotte.
Charlotte écrit ceci à une amie, quelques temps avant sa mort - lettre citée dans la biographie de Gaskell :

"Nov. 29."I intended to have written a line yesterday, but just as I wassitting down for the purpose, Arthur called to me to take a walk.We set off, not intending to go far; but, though wild and cloudy,it was fair in the morning; when we had got about half a mile onthe moors, Arthur suggested the idea of the waterfall; after themelted snow, he said, it would be fine. I had often wished to seeit in its winter power,--so we walked on. It was fine indeed; aperfect torrent racing over the rocks, white and beautiful! Itbegan to rain while we were watching it, and we returned homeunder a streaming sky. However, I enjoyed the walk inexpressibly,and would not have missed the spectacle on any account"
Et elle en tomba malade et peina à s'en remettre, puis...
A SUIVRE...

Un peu d'autodérision ne nuit pas à la santé mentale...
Samedi 26 avril
Une grande aventure, une immense aventure ! Nous allons vraiment partir pour "les hauteurs tourmentées".

[Cliquez pour agrandir le plan, ainsi vous pourrez suivre notre route à partir des vidéos que je vais disposer dans l'ordre.]
Trois heures de marche au bas mot. Si M. Golightly en est capable sans efforts, c'est moins mon cas, car mon coeur est, de naissance, en mauvais état (ce qui prouve que j'en ai un, même s'il bat trop fort d'après les médecins). Mais nous décidons néanmoins d'entreprendre ce voyage jusqu'à la Brontë Waterfall, bien connue.
La route sera longue, escarpée, de celles qui brisent les chevilles. On nous a déconseillé cette route, parce que nous n'étions pas équipés comme les émules du Vieux Campeur. J'ai voulu renoncer avant même de commencer, je l'avoue, quand j'ai compris les difficultés, mais M. Golightly m'a dit que nous irions, même s'il devait me porter ! Il sait que je le regretterais plus tard si je n'y allais pas.
L'immensité des lieux provoquera en moi un de ces accès de "mysticisme naturel" qui me sont rares et que je n'ai éprouvé que dans le glen barrien, l'année dernière. Cette immensité, cette profondeur, ces vents qui battent les sangs et frictionnent les sens ont fait éclater en moi bien des résistances.
Quelle sauvagerie !

Le bruit désagréable que vous entendrez sur les vidéos est celui du vent. Vous n'imaginez pas sa puissance sur les hauteurs ! Le rire me secoue de la tête aux pieds en regardant cette vidéo du départ (la route était bien entamée depuis le village de Haworth et je suis déjà essouflée) - j'ai un sens inné du ridicule et j'ai tout de l'enfant :

Au départ, je ne suis pas méfiante. Je ne sais pas quelles créatures terribles peuvent être les moutons...

Être courtisée d'aussi près par une cinquantaine de moutons ne m'était jamais arrivé. Je n'ai commencé à blêmir que lorsque que M. Golightly m'a dit : "Ne te retourne pas, nous sommes suivis !" Et, bien sûr, je me suis retournée... Et nous étions tellement haut que je ne pouvais pas courir, tant le souffle me manquait. Le péril était immense ! Imaginez ces créatures féroces qui me lorgnaient, prêtes à me lacérer d'un coup de corne ! Ne vous fiez pas à leur air inoffensif. Rendez-vous compte du culot de ces bêtes : elles nous suivaient ! Et cela me fait penser à une chanson de Philippe Katerine, qui est un peu mon "maître" involontaire dans certains registres... M. Golightly n'a d'ailleurs pas cessé de me dire que je lui rappelais l'absurde de cet artiste...

Un quart de mile avant l'arrivée - sauf que nous nous sommes un peu perdus dans les champs à perte de vue, dans les pleins et déliés de cette nature assez rude :

L'arrivée - il faut préciser que les choses ne se sont pas déroulées comme prévu et je pense que nous nous sommes égarés car nous n'avons pas retrouvé les portes-échelles (stile gate) qui séparent les champs... Je vous épargne les photographies les plus scabreuses, celle-ci donne déjà une idée de mon adresse pour la tâche... Je suis une fille de la ville et j'ai le vertige sur une échelle, comme Monsieur Monk.



Et puis je n'avais pas l'équipement requis...

La cascade de loin :

A SUIVRE...
Petit aperçu de la rue principale de Haworth...
Des petites maisons avec des fenêtres qui s'exposent au regard des passants du monde entier.
Quelques scènes kitsch...

Une rue pavée qui monte, qui monte, qui n'en finit pas de monter et mon coeur, lui, sombre.
Branwell Brontë, le mouton noir de la famille, le frère maudit mais pourtant génial à sa manière (j'ai un faible pour les damnés), allait acheter son laudanum chez cet apothicaire.


Haworth a, je le crois, assez peu changé au fil des derniers siècles. On éprouve ce sentiment dès l'arrivée.
Nous avons eu la chance d'atteindre le village un jour de semaine et il n'y a avait qu'une poignée de touristes. Lorsque nous sommes repartis, la foule commençait à grossir.

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Dilettante. Pirate à seize heures, bien que n'ayant pas le pied marin. En devenir de qui j'ose être. Docteur en philosophie de la Sorbonne. Amie de James Matthew Barrie et de Cary Grant. Traducteur littéraire. Parfois dramaturge et biographe. Créature qui écrit sans cesse. Je suis ce que j'écris. Je ne serai jamais moins que ce que mes rêves osent dire.
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